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En exclusivité: Comédie des politiciens centrafricains.Ne ratez aucun épisode.

Le 15 Novembre 2010 au palais de la renaissance, après une énième réunion avec la classe politique centrafricaine en présence de la communauté internationale, le président de la République François Bozize demande à la CEI d’accepter les dossiers de candidature des candidats retardataires de l’opposition aux élections groupées de Janvier 2011, ceci toute la journée du 16 Novembre jusqu’à minuit.

Pour  tous ceux qui ne connaissent pas la classe politique centrafricaine c’est un grand Ouf de soulagement. Voilà une autre crise de désamorcée, on a évité une fois de plus le pire…mais pour l’observateur averti,  habitué aux micmacs des hommes politiques centrafricains, tous de véritables champions olympiques en ping-pong et  maîtres dans l’art de tirer le drap de leur côté guidés uniquement par des intérêts égoïstes au grand dam du peuple centrafricain ce n’est encore qu’une nouvelle saison d’une série tragicomique concoctée à la hollywoodienne.

Le dernier épisode en date dont je viens de donner le dénouement illustre parfaitement ces propos. Voilà à peu près comment les choses se sont déroulées :

Acte 1 scène 1 : Ping: 19 Octobre 2010 le Président de la République convoque une réunion avec la classe politique centrafricaine en présence de la communauté internationale pour faire le point sur les avancées vers les élections de Janvier 2011. Lors de cette rencontre la CEI est mise dans le box des accusés. Cette commission s’est vue traitée d’incompétence, et accusée de malversation financière etc. Au passage le Président du MDREC Joseph Bendounga est expulsé manu militari de la salle pour perturbations. Le Président de la République constate que les choses avancent au ralenti et que techniquement il est utopique d’attendre la confection des cartes électeurs magnétiques pour aller aux élections.

Pong : Au sortir de cette réunion  l’opposition politique réunie au sein du Collectif des Forces de Changement au cours d’une conférence de presse, remet en cause les décisions prises par le Chef de l’état lors de la rencontre. Dresse une liste d’exigences et menace de se retirer du processus électoral si ces exigences ne sont pas respectées et condamne en même temps l’expulsion de Joeph Bendounga .

Re pong : L’opposant Auguste Boukanga publie un communiqué dans lequel il demande la formation d’un gouvernement d’union nationale qui emmènera le pays aux élections, la dissolution  de l’assemblée nationale parceque le mandat des actuels députés est arrivé à leur terme etc.

Ping: C’est le Ministre Fidele Ngouandjika, porte-parole du gouvernement qui déverse sa hargne contre l’opposition sur les ondes de la radio nationale. Il fustige les propos de Martin Ziguélé sur Rfi, voit dans le communiqué d’Auguste Boukanga des démarches pour entrer coûte que coûte dans le gouvernement.

Re- Ping : Par un communiqué Le président de la CEI modifie la date des dépôts de candidature et la ramène du 28 Octobre au 08 Novembre 2010 au lieu du 08 Novembre au 08 Décembre 2010. Il parle de simple report technique.

Pong : L’opposition condamne une décision unilatérale en violation de l’article 4 de l’accord politique du 10 Août et de l’article 47 du code électorale,  et décide de s’en tenir aux dates initiales. Elle exige en même temps la démission du président de la CEI et du Rapporteur Général et se dit prête à retirer ses représentants  au sein de cette commission.

Ping : Pour le gouvernement par la voix de son porte-parole, cette réaction n’est que du juridisme inutile. Le président de la CEI, Joseph BINGUIMALET a ouvertement déclaré qu’il ne démissionnera pas.

Ping : A vos marques prêt partez, le 08 Novembre à minuit la CEI clôt officiellement la date des dépôts de candidature. Le 09 Novembre, au lendemain de la clôture du dépôt des dossiers de candidature, Martin ziguélé, président du MLPC dépose son dossier de candidature et ceux  des députés de son parti. S’agit-il de la mise en exécution de la décision du Collectif des Forces du Changement de boycotter cette nouvelle date? Ou simplement se sentant pris au piège parce que le Candidat de l’ADP parti membre de l’UFVN ainsi que Jean Jacques Demafouth ont déposé leurs dossiers de candidatures en douce dans le nouveau délai de la CEI le candidat du MLPC voulait se rattraper ? Ce qui allait être le cas Ziguélé et autres a pu être réglé sans un énième accord politique et  « sans médiateur ? » comme ils nous habitué.

L a rencontre du 15 Novembre a finalement désamorcé la crise qu’ils ont (ils : mis d’un côté pour l’opposition politique et d’un autre côté pour le porte parole du gouvernement) copieusement alimenté par la voie des ondes. Se rejetant les fautes, s’évertuant à avancer des arguments et s’illustrant dans des propos que des gens qui ont le souci de préserver la paix et l’unité nationale n’oseraient pas dire sur les ondes.

Réfléchissons : Le rôle d’un parti politique c’est aussi et surtout d’aller aux élections, si ces bonshommes se réservent le droit de se retirer du processus électoral, que font-ils de leurs partisans, et de tous ces gens qui les soutiennent ? S’en foutent-ils royalement? Ou c’est un simple aveu d’impuissance ? Il faut reconnaitre que la majorité de ces messieurs, sur une échelle de 1 à dix, atteindraient  difficilement le chiffre 3 quand aux chances de réunir le suffrage universel. D’où cet entêtement à boycotter les élections et réclamer juste leur part de gâteau à toutes les occasions propices ?

Et la CEI qui, de but en blanc prend une décision qui engage quand même la destinée d’un pays en violation du code électoral. Report technique, on veut bien y croire mais ça coûtait quoi de respecter l’article 4 de l’accord politique qui est on ne peut plus clair et qu’on pourrait traduire comme suit dans le cas d’espèce: Convoquer  tous les acteurs impliqués dans le processus et réviser le calendrier ensemble.

Et le gouvernement qui fait de cette décision de la CEI sienne au point de s’en prendre avec des mots durs aux opposants, alimentant la polémique et le suspens pendant des jours…

Quand je pense qu’il y’a des compatriotes qui sont prêts à en venir aux mains pour ces comédiens égocentriques….Sic !

On est habitué à tout ça… alors à quand le prochain épisode de cette comédie signée classe politique centrafricaine ? Wait and see….


Comment en finir avec les exactions et bains de sang

Le sang du centrafricain a une fois de plus coulé dans la matinée du 03 novembre 2010. La scène qui s’est passée au consulat du Centrafrique à Douala s’inscrit malheureusement comme la plupart des causes de décès en RCA dans le registre de la course au pouvoir.

Bref rappel des faits : Des centrafricains qui seraient des partisans de l’ex  président Ange Félix Patassé, (et ils sont nombreux à s’être refugié au Cameroun voisin  après le coup d’état du 15 Mars 2003 qui a porté au pouvoir le General François Bozize yangouvonda), sont venus s’inscrire sur la liste électorale en vue de l’obtention de cartes d’électeurs. Devant le refus du fonctionnaire du consulat de leur délivrer des cartes d’électeurs parcequ’ils n’avaient pas les pièces autorisées par la loi, c’est-à-dire des cartes nationale d’identité, beaucoup brandissaient selon les déclarations du pasteur Joseph Binguimalet, président de la commission électorale indépendante des copies d’actes de naissance. Les protestations ont vite tourné en émeute.  Bilan : un vigile mort de coups de poignards et plusieurs blessés graves.

C’est  désormais prouvé : Bien qu’elle ait plusieurs affluents, la source principale des problèmes du Centrafricain demeure le pouvoir sous toutes ses formes : Le pouvoir tant convoité, le pouvoir non partagé, le pouvoir mal géré et j’en passe.

Savez vous pourquoi le centrafricain est  prêt à toutes les abominations pour accéder au pouvoir et le conserver à tout prix ? Élémentaire :

Depuis la nuit des temps le pouvoir chez nous a toujours été un business familial, ceux qui sont du clan du tout puissant président jouissent d’une certaine notoriété et de nombreux privilèges. Ils peuvent voler, assassiner, marcher sur les autres en toute impunité.

C’est pourquoi ceux qui sont au pouvoir vendraient leur âme au diable pour le conserver et les autres sont prêts à tous les forfaits pour le leur arracher. Au milieu se retrouve sans défense, la grande masse de la population marginalisée. Ceux là qui ne comptent pas et qui font les frais de la capacité de nuisance des deux premiers. C’est elle qu’on piétine, assassine, vole et à qui l’on ment lors des mascarades électorales.

Que voulez-vous, si dans une république ceux  qui naguère n’avaient rien du tout, juste quelques mois plus tard croulent sous des centaines de millions, roulent de gros cylindrés  juste parceque quelqu’un de leur clan est au pouvoir.  Comment ne pas comprendre que tous les autres veulent voir un des leur à la magistrature suprême et ceci par tous les moyens ?  Si dans un gouvernement on retrouve, le fils, le cousin, la copine du cousin, la tante du chef de l’état, comment résister à la tentation de s’emparer du pouvoir ? Le pouvoir offre tellement de privilèges qu’on n’a pas idée à passer la main une fois qu’on l’a. comme dit mon grand-père, le pouvoir c’est comme une arme et un homme, un vrai ne donne pas son coutelât à autrui, parcequ’une fois en possession celui-ci peut te nuire.

Et si nous voulons que tout cela finisse un jour…Il faut une réelle volonté de changer les choses, il faut revoir le système…Nous devons peut

être revoir la portée de la fonction du président de la république, peut-être réduire l’étendu du pouvoir qu’on donne à ces gens qui nous gouvernent. Mettre en place des mécanismes de contrôle, des gardes fous pour arrêter un peu l’ardeur de tous ces marathoniens qui courent vers le pouvoir, qui ne respectent rien et tuent tout sur leur passage…Ou bien?


Aujourd’hui c’est mon anniversaire…

Aujourd’hui c’est mon anniversaire…

La meilleure façon de fêter une année de plus sur terre,

Selon mon grand-père c’est juste adresser à Dieu une prière

Au lieu de cadeaux, il m’apprenait à dire des prières

Papy pensait qu’un homme, un vrai doit construire une maison

Doter une femme, fonder un foyer et faire des enfants.

J’ai toujours cru en ce vieil homme qui a remplacé papa valablement.

Je me suis dis, mec t’as qu’une seule vie,

Tâches de la réussir à tout prix

Tu vis dans un monde de calcul

Ne te fais donc pas compter parmi les nuls

T’as un nom et une personnalité à défendre

Travailles dur et continues d’apprendre.

Entres par la grande porte dans l’histoire

Peut-être pas la grande mais celle qu’on raconte le soir

Celle dont parle Martin Luther King en ces mots :

Ici a vécu un homme qui faisait bien son boulot.

Rassures-toi papy, j’ai assimilé tout ce que tu m’as appris.

Je reconnais cependant n’avoir pas toujours été un bon ami

Un bon fils, un bon frère et un bon serviteur de Dieu

Me laissant souvent entrainer par mes yeux

Tellement de choses m’éloignent souvent de l’essentiel

Dans un monde où accomplir son devoir fait de toi un homme exceptionnel.

Et comme un écrivain sans éditeur malgré ses milliers de textes inédits

Comme un rédacteur qui noircit des pages en sachant que jamais personne ne le lit,

Je fais mon travail sans me préoccuper des résultats

Je cogne dur et toujours, je garde la foi et ne baisse jamais les bras

Et grand-père de l’au-delà peut être fier de moi.

Apres avoir adressé au seigneur ma prière,

Je me souhaite un joyeux anniversaire.


Le mystérieux Jean Bedel BOKASSA

Voilà aujourd’hui 14 ans, jour pour jour que Bokassa 1er le dernier empereur africain a quitté ce monde. Comme lors de son enterrement en pleine mutinerie, la deuxième sous le régime d’Ange Felix Patassé, l’anniversaire de ce décès est passé inaperçu en toute discrétion dans son cercle familiale.

Rien à voir avec les célébrations en grandes pompes qui ponctuaient le règne de celui qui avait été empereur du Centrafrique et Chef de l’Etat pendant  13 ans.

Jean Bedel Bokassa demeure un sujet mystérieux autour duquel tournent tellement de controverses sans que personne ne soit arrivé à en cerner les tenants et aboutissants ni dévoiler la vraie nature.

Pour les uns, c’était un tyran, fasciste et anthropophage qui ne mérite aucun honneur. Et tellement d’anecdotes corroborent malheureusement ces allégations : Il y’a par exemple le massacre des écoliers du 18 Janvier 1979, les exécutions extrajudiciaires qui étaient légion sous son règne etc.

Tandis que pour d’autres et ceux-ci sont de plus en plus nombreux en RCA Bokassa reste le chef d’état centrafricain qui a réellement construit le Centrafrique.

La quasi-totalité des centrafricains s’accordent à affirmer qu’en dehors de Bokassa tous les autres chefs d’état centrafricains n’ont presque rien fait. Et c’est étrangement vrai. Le pays lui doit pratiquement toutes les grandes institutions nationales. L’unique chaine de télévision nationale, la seule université de Bangui, le stade Omnisport tombé en ruine pour ne citer que cela sont l’œuvre de Bokassa.

Animé d’une ambivalence époustouflante Bokassa regorgeait à la fois de vices et de vertus. Il était capable tant d’actes héroïques que d’étonnantes frasques.

Ce petit état d’Afrique centrale était connu grâce aux ambitions démesurées de cet homme. On pourrait sans risquer de se tromper affirmer que l’histoire du Centrafrique après Boganda a commencé avec l’ère Bokassa. Victime non seulement de son orgueil mais encore de ce que j’appelle « récupération politique » et dont je me ferai un plaisir d’en parler prochainement. Toutes les écoles de Bangui sans exception, aucune adoptent à-présent ce qui avait été  l’origine de la triste histoire du massacre des écoliers de Janvier 1979. Le port d’uniforme obligatoire à l’école aux frais des parents d‘élèves dont Bokassa avait eu l’initiative à l’époque n’était pas une idée mauvaise en soi mais la décision était intervenue à un moment où les salaires étaient mal payés et où le centrafricain avait l’habitude de tout se faire offrir. Il y’a eu les agitateurs, les incitateurs à la révolte, les instigateurs du drame. Sans vouloir excuser le triste massacre, ceux-là l’histoire les a oubliés. Ce qui reste (et à raison) dans les mémoires c’est le nombre des massacrés.

Le concept genre est l’un des débats de l’heure,  cependant il y’a trois décennies à l’arrière Bokassa avait déjà associé la femme à la gestion de la chose public en nommant premier ministre Madame Élisabeth Domitien.

Il est aujourd’hui difficile de se faire un avis tranché sur Jean Bedel Bokassa. A l’heure du bilan des cinquante ans de ce jeune état qu’est le Centrafrique,  les langues devraient se délier, les témoins oculaires qui ont vécu l’époque Bokassa devraient se prononcer pour rétablir toute la lumière sur cette page de l’histoire du Centrafrique et la lumière sur cet homme qui demeure encore aujourd’hui un vrai mystère…


Justice populaire

Au voleur, attrapez-le ! Au voleur, attrapez-le ! La scène est classique à Bangui, si vous écoutez ce cri la nuit, osez sortir de votre maison et voilà à peu près ce à quoi vous assisterez: Une filature acharnée ; à la tête du peloton un homme filant comme une flèche lancée par des bras herculéens, poursuivi par une bande de braillards «Hommes, femmes, adolescents armés de gourdins, pierres ou machettes et un seul refrain aux lèvres »

-Au voleur, attrapez-le !Place de la reconciliation

C’est un cri bien connu à Bangui ainsi que sur l’ensemble du territoire centrafricain. Dès qu’on l’écoute dans un coin de cette vaste cité placée par le bon Dieu en plein cœur de l’Afrique, les réactions ne se font jamais attendre. Ce cri déclenche pour ainsi dire toujours une course poursuite folle qui  fini presque toujours par un lynchage. Et de mémoire des valeureux habitants de ce pays, les cas de vol ne se sont jamais réglés autrement que de cette manière. C’est une coutume qui remonte dans la nuit des temps, un voleur est un sorcier et Dieu sait que la société n’a besoin ni de l’un ni de l’autre. Massacrer un sorcier ou un voleur n’a jamais été un crime, cela personne ne vous dira le contraire. A un moment de l’histoire du pays de Bokassa1er cette coutume avait même tacitement acquit force de loi, on a commencé par couper les bras des voleurs dans les commissariats, puis ce fut au tour de leurs oreilles de subir les mutilations. Ensuite quand il fallait adopter la démocratie, on a pensé que les policiers ne devaient plus s’occuper de cette besogne. Seulement  la justice populaire est  toujours là, souveraine pour frapper et éradiquer ce mal qui gangrène la société.

Une fois le voleur attrapé, il est généralement entouré par une horde d’enragés qui discutent son sort :

–Attendez, attendez amenons-le à la police vont tenter de s’interposer quelques modérés.

-Quoi ? La police ? S’emporteront les zélés, ils vont le mettre au frais pendant un bout de temps et le relâcheront c’est là qu’il viendra te voler pour te remercier.

De toutes les façons vont renchérir certains, on n’aura pas le temps d’arriver au poste de police que les gens rencontrés en cours de route lui auront fait sa fête, alors pourquoi ne le faisons pas nous-mêmes ? Comme s’il n’y’a que des femmelettes ici…Sur ce, c’est un nouveau refrain qui va s’élever dans la foule : Tuons-le, tuons le ! Les uns proposeront de lui faire boire du ciment et de le laisser partir, les autres de lui planter des clous dans la tête. Mais ce sont les « passeurs à tabac » qui auront le dessus. Quand ils finiront de l’achever, ils le laisseront là, inerte et si ses parents ont assez de courage pour venir chercher le corps en douce tant mieux. Sinon ce sont les forces de l’ordre qui débarrasseront le quartier du corps qu’elles feront enterrer par des prisonniers. Et fin de l’histoire…

Cela s’est encore passé  hier dans le 4e arrondissement de Bangui, cette fois c’est un homme d’une trentaine d’année suspecté de vol et lynché  mortellement par la population du quartier Fouh dans le 4e Arrondissement de Bangui. Abandonné sur les lieux par les justiciers populaires, la victime qui serait père de deux enfants a été récupérée clandestinement par les membres de sa famille ce matin selon la mairie du 4e Arrondissement.

Mais entre nous, de celui qui vole pour survivre et des gens qui le massacrent parce qu’il les dépouille de leur strict nécessaire qui est le bourreau et qui est la victime ? Franchement…


Bangui, ville des monuments.

Il n’est pas une seule avenue à Bangui où l’on ne trouve un monument. Aucun carrefour n’échappe à la règle si bien qu’on retrouve le monument de tout. Vous  avez le  monument des patriotes(en l’honneur des militaires morts au combat lors du coup d’état de 15 Mars 2003), le monument Koudoukou (à la mémoire d’un ancien combattant centrafricain mort lors de la 2e guerre mondiale), le monument des nations unies (quatre ou cinq pierres on dirait les menhirs d’Obélix disposées côte à côte en l’honneur des agences des nations unies). Bangui la coquette tente ainsi de se refaire une beauté.  Les hommes politiques, les institutions, les militaires, les femmes, les médiateurs dans les conflits centrafricains, tout le monde a droit à un monument.

Et comme il n’y’a pas assez de rond point dans la capitale centrafricaine pour ériger autant de monuments qu’on veut, le premier citoyen de  la ville de Bangui a trouvé la solution à ce problème: Les places de « quelque-chose » qui font le bonheur des amoureux par les belles nuits étoilées: Ce sont des sortes de petits jardins publics dans lesquels on « plante » un monument et auquel on donne un nom. Du coup vous avez la place « le penseur », avec un monument représentant une personne qui réfléchit, la place de l’unité avec  elle aussi un monument (représentant les cinq doigts d’une main), le jardin du cinquantenaire (avec un monument où tu retrouve la tête de tous les anciens présidents de la république centrafricaine). Etc.

Il faut croire que le Banguissois commence à en avoir  marre des chantiers de monuments en construction presque tous les mois. Les gens préfèrent de loin qu’on leur construise des routes. Parce que des routes, Bangui n’en a presque plus. Dos d’ânes, trous béants, ponts écroulés etc. l’état des routes à Bangui donne envie de pleurer, on se croirait dans une fiction cauchemardesque, hé bien non ! On est en pleine capitale. C’est bien Bangui la coquette. Pas étonnant de compter des dizaines d’accidents d’automobiles ou de moto tous les jours à Bangui.

Ajouté à cela le calvaire des  taximen qui doivent faire des déviations de plusieurs kilomètres parce que tel pont s’est affaissé et au lieu de reconstruire ce pont c’est un monument qui est en construction sur la même avenue. C’est le cas de l’avenue de France, le pont reliant les quartiers populaires de cette localité au centre ville s’est écroulé depuis plus de trois semaines, aucun travail de reconstruction n’est entrepris, cependant sur cette même avenue, c’est un monument, en l’honneur de qui ou de quoi qui est en chantier.

En s’obstinant à ériger et inaugurer des monuments partout dans la capitale centrafricaine les autorités arriveront-elles à redonner à cette ville sa beauté d’antan ? Pas sûr…


Bangui by night


Sous la pale lueur des lampes néon, Bangui s’éveille chaque soir à une seconde vie qui n’a rien à envier à l’ambiance diurne. Une demi douzaine de bars bordent les principales artères de la ville, déversant chacun à près de 20 mètres au loin l’écho de ses baffles. Les vendeuses de brochettes, poissons fumés et fruits disposent à même les trottoirs  leurs marchandises autour desquelles se bousculent et se relaient des groupuscules d’affamés. Il y’a aussi les «caves» qui depuis peu fourmillent comme des champignons dans la ville. C’est le commerce à la mode. A croire que tout quartier digne de ce nom doit en abriter une, et sur les façades sont fièrement imprimés, non pas de quelconques noms attribués par les propriétaires à leurs établissements mais les noms des quartiers où se trouvent les caves. C’est ainsi que parcourant les rues de Bangui on peut lire sur de petits kiosques : cave des Castors, cave du Km5 etc.

A cela s’ajoutent quelques boites de nuits devant lesquels des grappes de filles comme des pacotilles qu’on exhibe, déambulent à-moitié nues dans des accoutrements excentriques. Elles sont communément appelées « gba moundjou »

Je traduis presque mot à mot : (Baise blanc). Ce sont de très jolies filles qu’on peut retrouver dans les boites de nuit de Bangui et dont le travail consiste presqu’essentiellement dans leur appellation. Ce qui ne paraîtrait péjoratif qu’à ceux qui ne connaissent pas Bangui. A l’exception des jours où il y’a bal des jeunes, les clients réguliers des boites de nuits sont des blancs : Coopérants, conseillers techniques, forces de maintient de la paix et les filles à moitié nues qui peuvent entrer en dépit de l’inscription : Tenue correcte exigé…Ces coopérants et humanitaires au moins peuvent acheter la plus moins chère bouteille de Whisky à 25.000Frs CFA et donner autant à la fille qu’ils ramènent chez eux. Le tout fait le salaire mensuel d’un fonctionnaire moyen. Finalement toutes les filles qui traînent avec ces expatriés sont sans aucune forme de procès traitées de « Gba-moundjou ». Et pas forcement à tort, tout ce beau monde a sa petite communauté plutôt imperméable, c’est vrai qu’ils ont des collaborateurs autochtones mais leurs rapports ne vont pas au-delà de simples civilités d’usage, par-contre on peut les voir partout en boite, dans leur véhicule, chez eux avec ces sortes d’escort-girls qui ne disent pas leurs nom.

Depuis quelques-temps, ces filles ont une nouvelle gamme de clients, les forces de la CEMAC, les militaires sud-africains et quelques jeunes centrafricains qui travaillent pour les ONG internationales ou agences des nations-unies…

A suivre…


Bouter la LRA hors de la sous-region: Arriveront, arriveront pas?

L’Union Africaine et les pays concernés par la présence de la LRA de Joseph Koni ont réfléchi deux jours à l’Assemblée Nationale de la RCA à Bangui, afin de trouver des stratégies communes pour mettre fin aux activités de cette rébellion dans la sous région.

Le but de cette réunion organisée par l’union Africaine est de réfléchir sur des stratégies susceptibles d’éradiquer la LRA en Centrafrique, au Congo Démocratique et au sud Soudan.

La réunion a regroupé plusieurs acteurs venus de différents pays et organismes internationaux. Tous les pays concernés par les activités de l’Armée de Résistance du Seigneur ont été représentés par leurs ministres de la Défense ainsi que quelques experts. Après 48 heures de réflexion, plusieurs stratégies ont été envisagées pour stopper définitivement la LRA. RAMTANE LAMAMRA, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine a lui-même présidé cette réunion. Une lueur d’espoir pour les populations de l’arrière pays en proie aux attaques de ces hommes sans foi ni loi ?

Notons en passant que la vie du correspondant de radio Ndeke Luka à Birao est en danger. Un Caporal de la Garde présidentielle en service dans la ville a tenté de l’abattre avec son arme. Le correspondant n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des autres éléments de la garde présidentielle qui se sont interposés entre les deux hommes. Le caporal reproche au correspondant de Ndeke Luka d’avoir dévoilé le nombre des personnes kidnappées par les éléments de la LRA dans l’attaque de dimanche dernier, alors que dans son papier, aucun chiffre n’a été avancé. Le caporal s’est ensuite rendu au domicile du correspondant où il a tiré plusieurs balles en l’air. Bouter la LRA hors de nos frontières ne semble pas être synonyme de sortir de l’auberge.


La ville de Ippy, prise d’assaut par des hommes armés non-identifiés

Des hommes armés non-identifiés ont attaqués la ville d’Ippy, située à 113 Km sur l’axe Bria, hier aux environs de 3 heures du matin. Ces malfrats ont pillés des magasins et saccagés les locaux de la gendarmerie, la résidence du Sous préfet ainsi que l’hôtel de la ville. ils ont également tué un homme et ont pris en otage le Chef de détachement de la Garde Républicaine. Mais pour le moment le calme tente de revenir dans ladite localité.

Selon le Préfet de la Ouaka, interviewé par la radio ndèke-luka, les assaillants ont visité des endroits identifiés avec la complicité de certains habitants de la ville. L’attaque fait état d’un tué et des services de la ville saccagés. Mais le Préfet dément les informations selon lesquelles, ces hommes armés auraient attaqué la ville de Bakala.


RCA: Vers des elections democratiques en Janvier 2011?

Le recensement électoral débuté depuis trois semaines à Bangui capitale de la République Centrafricaine et dans les villes de l’arrière pays oscille entre fraude et désintéressement de la population. La faible mobilisation des centrafricains pour les inscriptions sur les listes électorales est observée sur tout le territoire national. Selon quelques agents recenseurs, cette faible mobilisation s’explique par la coïncidence avec la  campagne de distribution des Moustiquaires imprégnées. La population préférant s’aligner dans les rangs pour recevoir ces moustiquaires. Cependant depuis deux semaines que la distribution de ces moustiquaires a prit fin à Bangui, les choses ne se sont pas améliorées pour autant. Dans la Haute Kotto, les opérations de recensement connaissent d’énormes difficultés à cause de l’insécurité. Ces opérations de recensement électoral marchent non seulement au ralenti mais connaissent de graves dérapages.

Le Ministre de l’intérieur et de la sécurité public Jules Bernard Ouandé  a mis en garde le président du comité local de la CEI du huitième arrondissement par rapport aux cas de Fraudes électorales orchestrées  ces derniers temps dans cet arrondissement. Mais, les membres de la CEI du dit arrondissement réfutent ces accusations et parlent d’une intimidation. Il faut noter que le ministre Ouandé est lui-même candidat à la députation dans le huitième arrondissement. Il dispute ce fauteuil avec Madame Justine MAMBA qui a remporté les primaires du parti travailliste KNK, le parti politique du général pasteur président François BOZIZE. Soulignons en passant que des querelles intestines minent  ce parti qui est un géant aux pieds d’argile, le général Jules Bernard Ouandé, compagnon d’arme du président de la République trouve qu’il est le seul candidat capable de remporté le fauteuil de député dans le dit arrondissement face aux poids lourd de l’opposition dans la localité.

Après Bangui, le cas d’un poste de recensement parallèle  à la CEI  locale de Berberati a été signalé. Il s’agit d’une autorité de cette ville qui a transformé sa maison en poste de recensement électoral. Des listes vierges et cartes pour les recensements ont été découvertes dans ce poste.

Le programme des nations Unis pour le Développement à Bangui, principale partenaire de la RCA dans l’organisation de ces élections, a lancé un avis pour recruter des associations en vue de sensibiliser la population afin de s’inscrire sur les listes électorales.

Il faut également noter que la Commission Electorale Indépendante, vient d’apporter un changement dans le chronogramme des élections groupées de janvier 2011. La date du dépôt des candidatures pour les élections initialement prévue pour le 10 octobre, vient de connaitre un nouveau report. Selon un communique rendu public par la commission électorale indépendante, les dépôts de candidatures commenceront le 8 novembre prochain.

Sommes nous entrain d’aller clopin-clopant vers des élections groupées, transparentes et démocratiques comme prévu en Janvier 2011? Affaire à suivre…