Bangui by night

18 octobre 2010

Bangui by night


Sous la pale lueur des lampes néon, Bangui s’éveille chaque soir à une seconde vie qui n’a rien à envier à l’ambiance diurne. Une demi douzaine de bars bordent les principales artères de la ville, déversant chacun à près de 20 mètres au loin l’écho de ses baffles. Les vendeuses de brochettes, poissons fumés et fruits disposent à même les trottoirs  leurs marchandises autour desquelles se bousculent et se relaient des groupuscules d’affamés. Il y’a aussi les «caves» qui depuis peu fourmillent comme des champignons dans la ville. C’est le commerce à la mode. A croire que tout quartier digne de ce nom doit en abriter une, et sur les façades sont fièrement imprimés, non pas de quelconques noms attribués par les propriétaires à leurs établissements mais les noms des quartiers où se trouvent les caves. C’est ainsi que parcourant les rues de Bangui on peut lire sur de petits kiosques : cave des Castors, cave du Km5 etc.

A cela s’ajoutent quelques boites de nuits devant lesquels des grappes de filles comme des pacotilles qu’on exhibe, déambulent à-moitié nues dans des accoutrements excentriques. Elles sont communément appelées « gba moundjou »

Je traduis presque mot à mot : (Baise blanc). Ce sont de très jolies filles qu’on peut retrouver dans les boites de nuit de Bangui et dont le travail consiste presqu’essentiellement dans leur appellation. Ce qui ne paraîtrait péjoratif qu’à ceux qui ne connaissent pas Bangui. A l’exception des jours où il y’a bal des jeunes, les clients réguliers des boites de nuits sont des blancs : Coopérants, conseillers techniques, forces de maintient de la paix et les filles à moitié nues qui peuvent entrer en dépit de l’inscription : Tenue correcte exigé…Ces coopérants et humanitaires au moins peuvent acheter la plus moins chère bouteille de Whisky à 25.000Frs CFA et donner autant à la fille qu’ils ramènent chez eux. Le tout fait le salaire mensuel d’un fonctionnaire moyen. Finalement toutes les filles qui traînent avec ces expatriés sont sans aucune forme de procès traitées de « Gba-moundjou ». Et pas forcement à tort, tout ce beau monde a sa petite communauté plutôt imperméable, c’est vrai qu’ils ont des collaborateurs autochtones mais leurs rapports ne vont pas au-delà de simples civilités d’usage, par-contre on peut les voir partout en boite, dans leur véhicule, chez eux avec ces sortes d’escort-girls qui ne disent pas leurs nom.

Depuis quelques-temps, ces filles ont une nouvelle gamme de clients, les forces de la CEMAC, les militaires sud-africains et quelques jeunes centrafricains qui travaillent pour les ONG internationales ou agences des nations-unies…

A suivre…

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