Je ne recommanderais pas Bangui à un ami touriste…
Quelles raisons mettrai-je en avant pour recommander Bangui, ma ville natale à un ami touriste ? Peut-être celle de séjourner dans un monde cauchemardesque ? De faire un voyage retour dans le passé (le moyen-âge pour être plus précis). Chez moi regarder sa série préférée à la télévision, prendre une bonne douche, boire de l’eau potable pour ne citer que ces actions là ne dépendent pas de celui qui est dans le besoin.
Vous ne me croyez pas ? Je comprends que cela soit impensable au 21e siècle, mais c’est pourtant la triste réalité. Dans mon quartier au Km5 dans le 3e arrondissement de la capitale centrafricaine on a l’électricité deux heures de temps par jour. Les élèves révisent leurs leçons à la lumière des lampes à pétrole, la télévision, la radio sont devenue des bibelots nostalgiques faute de courant pour les alimenter.
Il arrive fréquemment que deux jours durant pas une seule goutte d’eau ne tombe des robinets. Et ce n’est pas les raisons qui manquent pour justifier ces désagréments : Equipements obsolètes, panes de ceci, pane de cela et patati patata.
A Bangui, il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un ne se fasse heurter en plein trottoir par un véhicule. Ces derniers évitant les ornières, les trous béants en plein milieu de la chaussée roulent pratiquement sur le trotoir. Hier encore une voiture est tombée dans le canal de Sica3. Le pont qui passe sur ce canal s’est affaissé il y’a plus de six mois et personne ne songe à le reconstruire. Il y’a également le pont de Saye-voir sur l’avenue Koudoukou qui s’écroulera immanquablement sous peu vu les deux trous en son milieu qui prennent de jour en jour de l’ampleur.

. Pourtant chaque fin de mois, les agents de ces sociétés ne se gênent pas pour amener des factures aux centrafricains. Si on considère les gros cylindrés neufs qu’achètent ces sociétés on se demande si on a fait tout ce qu’on a pu pour donner le courant aux centrafricains. Nous sommes tout de même au 21e siècle, donner l’eau et le courant à la population devrait être des priorités et non le cadet des soucis des gouvernants. Non, mais y’en a marre à la fin, lorsque je ne peux pas comme les autres regarder la télé quand je veux, utiliser mon ventilateur, prendre un bain quand je veux…Si ce n’est pas la faute à l’ENERCA (Energie Centrafricaine, pas la faute à la SODECA (Société de Distribution d’eau en Centrafrique) ni celle du Gouvernement…C’est peut être la mienne ? Sic !
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