Bangui, ville des monuments.
Il n’est pas une seule avenue à Bangui où l’on ne trouve un monument. Aucun carrefour n’échappe à la règle si bien qu’on retrouve le monument de tout. Vous avez le monument des patriotes(en l’honneur des militaires morts au combat lors du coup d’état de 15 Mars 2003), le monument Koudoukou (à la mémoire d’un ancien combattant centrafricain mort lors de la 2e guerre mondiale), le monument des nations unies (quatre ou cinq pierres on dirait les menhirs d’Obélix disposées côte à côte en l’honneur des agences des nations unies). Bangui la coquette tente ainsi de se refaire une beauté. Les hommes politiques, les institutions, les militaires, les femmes, les médiateurs dans les conflits centrafricains, tout le monde a droit à un monument.
Et comme il n’y’a pas assez de rond point dans la capitale centrafricaine pour ériger autant de monuments qu’on veut, le premier citoyen de la ville de Bangui a trouvé la solution à ce problème: Les places de « quelque-chose » qui font le bonheur des amoureux par les belles nuits étoilées: Ce sont des sortes de petits jardins publics dans lesquels on « plante » un monument et auquel on donne un nom. Du coup vous avez la place « le penseur », avec un monument représentant une personne qui réfléchit, la place de l’unité avec elle aussi un monument (représentant les cinq doigts d’une main), le jardin du cinquantenaire (avec un monument où tu retrouve la tête de tous les anciens présidents de la république centrafricaine). Etc.
Il faut croire que le Banguissois commence à en avoir marre des chantiers de monuments en construction presque tous les mois. Les gens préfèrent de loin qu’on leur construise des routes. Parce que des routes, Bangui n’en a presque plus. Dos d’ânes, trous béants, ponts écroulés etc. l’état des routes à Bangui donne envie de pleurer, on se croirait dans une fiction cauchemardesque, hé bien non ! On est en pleine capitale. C’est bien Bangui la coquette. Pas étonnant de compter des dizaines d’accidents d’automobiles ou de moto tous les jours à Bangui.
Ajouté à cela le calvaire des taximen qui doivent faire des déviations de plusieurs kilomètres parce que tel pont s’est affaissé et au lieu de reconstruire ce pont c’est un monument qui est en construction sur la même avenue. C’est le cas de l’avenue de France, le pont reliant les quartiers populaires de cette localité au centre ville s’est écroulé depuis plus de trois semaines, aucun travail de reconstruction n’est entrepris, cependant sur cette même avenue, c’est un monument, en l’honneur de qui ou de quoi qui est en chantier.
En s’obstinant à ériger et inaugurer des monuments partout dans la capitale centrafricaine les autorités arriveront-elles à redonner à cette ville sa beauté d’antan ? Pas sûr…
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