Ange Félix Patassé serait encore en vie si…
Avec la disparition d’Ange Félix Patassé la RCA n’a désormais aucun ancien chef d’état vivant. Sous d’autres cieux ces hommes qui ont eu le privilège d’accéder à la magistrature suprême de l’état sont considérés comme des sages et constituent des recours en temps de crise. J’en veux pour exemple la visite de Bill Clinton à George W. Bush après les attentats du 11 Septembre 2001. Tellement de controverses, de suspicions voir de haine tournent autour du décès de celui qu’on appelait affectueusement « barbu national ». À tel enseigne que les centrafricains doivent une fois de plus dépasser certaines considérations pour s’imposer une réflexion responsable et tirer les leçons pour l’avenir.
Ange Félix Patassé a participé à la vie politique des cinquante années d’indépendances de la jeune République centrafricaine. Tous s’accordent à le lui reconnaître. Il a tout connu durant ces longues années de lutte politique : Plusieurs fois membre de différents gouvernements dès son jeune âge, il a aussi connu la lutte syndicale et le militantisme politique, la prison, l’exil et la gloire à la tête de l’Etat.
Revenu au pays, il a pardonné et s’est fait pardonné (des torts que ses compatriotes lui ont causé et des torts qu’il a causé aux centrafricains). Je garde encore en mémoire le cliché du dialogue politique inclusif, celui sur lequel Ange Félix Patassé ayant fini son discours est soutenu par les bras par François Bozizé qui l’aidait à se rasseoir sous l’applaudissement de tous les centrafricains.
A ce moment, je voyais un Ange Félix Patassé sage de la République, médiateur nationale. Je me disais qu’on aurait plus besoin d’émissaire de la CEMAC ou des Nations-Unies pour être médiateur dans nos crises.
Oui, Patassé a été chassé du pouvoir, oui on ne l’a pas laissé diriger le pays en paix. Mais nous parlons là d’un septuagénaire diabétique, deux fois veuf, qui a enduré la prison, plusieurs fois l’exil, qui a été Président de la République pendant dix ans et à qui les journalistes ne manquaient pas de demander s’il n’était pas temps de penser à la retraite, à un repos bien mérité…Cependant son entourage voyait en sa popularité l’espoir de reprendre le pouvoir.
C’est là que je veux souligner l’épineuse question de la retraite politique, du retrait des affaires public en Afrique. L’africain en général et le centrafricain en particulier ne veut pas passer la main. Du coup, au lieu de sage de la république, tous, même ses camarades du MLPC traitaient Patassé en adversaire politique, et dans leur sillage le parti au pouvoir qui j’en suis sûr aurait eu une attitude différente envers celui que les centrafricains pleurent aujourd’hui.
Les proches de Patassé ont été pour beaucoup dans sa disparition. Aujourd’hui tout ce beau monde essaie de faire faire aux Centrafricains du n’importe quoi. Il ne manquait plus qu’on dise à la population ou aux partisans de Ange Félix Patassé, Sortez dans la rue, cassez tout, révoltez vous parce que c’est Bozizé qui a tué Patassé. On essaie de créer un climat de haine, on monte les enfants et partisans de Patassé. Même ceux qui hier encore ont trahi Patassé pour des raisons politiques. Ces gens veulent faire croire aux enfants de Patassé et au peuple centrafricain que François Bozizé (qui n’est bien sûr pas un saint) est le diable en personne. Réfléchissons, si révolte il y’a, cela profitera à qui comme d’habitude ? Le peuple centrafricain n’a plus besoin de cela, le centrafricain ne veut plus être des marionnettes pour servir les intérêts égoïstes de politiciens malintentionnés.
Ce que Ange Félix Patassé aurait voulu, j’en suis sûr c’est que le peuple vivent en paix et que la RCA avance résolument sur le chemin du développement. Ange Félix Patassé était un grand homme, il mérite tous honneurs que certaines personnes ont voulu lui refuser. Laissez le, se reposer en paix.
Battez vous démocratiquement comme lui pour vous faire un nom.
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