Qui sera le futur Président Centrafricain ?

Article : Qui sera le futur Président Centrafricain ?
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26 octobre 2013

Qui sera le futur Président Centrafricain ?

A vos marques, prêt ? Mentez, dupez, trompez, bernez les centrafricains !

Le coup d’envoi a été donné par le Chef de la diplomatie française. La visite éclair de Laurent Fabius en Centrafrique a remit les pendules à l’heure, sonné la fin de la recréation, sonné le tocsin pour le début de la course au fauteuil présidentiel, l’exercice favori de la classe politique centrafricaine.

Laurent Fabius a tapé du point sur la table : les Chefs de guerre de l’ex-rébellion Seleka doivent être mis hors d’état de nuire, les élections seront pour 2015 et le Président de la transition assure que ni lui, ni aucun membre de son équipe ne se présentera aux dites présidentielles.

Les voilà qui, un à un, sortent brusquement  de leur torpeur, on se demandait où ils étaient, les leaders politiques centrafricains ? A coups de sorties médiatiques, de propagande sur les réseaux sociaux, chacun essaie de redorer son blason pour duper au mieux cette population qu’ils prennent pour de véritables crétins.

La classe politique centrafricaine, une bande de gamins indisciplinés qui ne s’entendent jamais, qui n’ont jamais de solution et ont toujours besoin de médiateurs extérieurs pour les mettre d’accord, qui ne se réunit que quand il faut contester une élection ou obtenir une entrée dans le gouvernement.

De Libreville à Ndjamena, en passant par Brazzaville où ils ont l’habitude d’aller recevoir des consignes et conseils qu’ils ne suivent jamais. Du FARE (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de Janvier 2011) à la Seleka en passant par la COCORA jusqu’au FROCCA. Tout cela a toujours été une affaire de pouvoir. La RCA, le peuple, la nation – ces bonshommes s’en contrebalancent royalement. Vous et moi sommes le cadet de leurs soucis. C’est la course au pouvoir pour s’en mettre plein les poches avec leurs copains et rien de plus.

La RCA s‘en sortira t-elle avec ces acteurs qui ont largement démontré leur limites, montré à ce peuple qu’ils n’ont aucune solution, démontré que leur unique préoccupation c’est le pouvoir ? Voici le casting des principaux acteurs politiques, ceux parmi lesquels on aura notre futur Président. Le futur Président centrafricain c’est lequel de ces messieurs ?

L’ensemble de l’ancienne opposition démocratique: Depuis l’éviction de Bozizé, les exactions de la Seleka, les massacres de Bohong, de Bangassou, de Bossangoa, les exactions de Boy-Rabe et Boeing etc… la seule rencontre du FARE était convoquée par l’actuel Premier Ministre à la suite du coup d’envoi donné par Laurent Fabius, pour demander au FARE de choisir Martin Ziguélé comme candidat du FARE aux prochaines Présidentielles…ça vous étonne ? Je vous le disais, ils sont tous mouillés dans le scenario Seleka, ils ont sauté dessus pour se débarrasser du dictateur Bozizé en vue de gagner les élections à la fin de la transition.  Maintenant les masques tombent.

Même si les autres membres du FARE ont catégoriquement refusé cette proposition, ça vous donne une idée claire de la seule préoccupation de cette classe politique centrafricaine. Ziguélé, Levi Yakité et consorts à qui on a demandé sur RFI, quelles solutions pour une sortie de crise en RCA à un moment où le peuple a besoin d’un leader pour le sortir de l’auberge mais qui passaient leur temps à démontrer à la planète entière qu’ils étaient tout sauf des leaders politiques, qu’ils sont plus une bande de délinquants impolis qui se rejettent les responsabilités, et se lançaient des verves à la limite de l’insulte, que des Chefs du peuple.

Le professeur Gaston Nguerekata a débarqué tambour battant en demandant dans sa première conférence de presse la démission de Djotodja, mais au sortir d’une visite chez ce dernier, il met de l’eau dans son vin et depuis lors se fait discret dans son petit coin.

Le tonitruant Fidele Ngouandjika fait sa sortie, sur Facebook il répond poliment à tous ceux qui l’insultent et lui reproche les résultats de son bilan dans le gouvernement Bozizé ainsi que l’affaire du détournement des deniers publics quand il était Ministre des Télécommunications.

Le milliardaire de Boy-Rabe essaie de convaincre mais peut-il retourner à Bangui sans être inquiété par la justice ? Il suffira au gouvernement Djotodja de vouloir qu’un juge d’instruction l’entende pour bousiller toutes ses chances pour les Présidentielles.

Anicet Georges Dologuele, cet ancien premier ministre de Patassé qui pouvait tolérer des dizaines de mois d’arriérés de salaires et préférait payer les dettes des institutions de Breton-Wood, pense avoir une chance. Ceci parce qu’après le décès de Patassé il n’y a presque plus de leader charismatique, et Ziguelé a suffisamment grillé ses chances depuis les derniers évènements que connait le pays. Du coup, Dologuele est conscient que s’il joue bien sa carte il pourra être dans le peloton de tête.

Marie-Reine Hassein : j’ai toujours rétorqué à ceux qui parlent de parité homme-femme, de quota de femmes dans les institutions étatiques et du concept genre, qu’en politique, c’est comme sur un terrain de foot.

On ne va pas au nom du concept genre décider de faire d’une femme un leader. Il faut bien qu’une d’elle décide de se bouger, de s’affirmer comme leader. Celle-là, depuis qu’on l’a limogé du gouvernement Bozizé, reste en France et publie des communiqués assez censés. Seulement Madame Hassein, il faut porter ton maillot et descendre sur le terrain, ton attitude ressemble trop à celle des autres : “De toutes les façons j’ai aucune chance d’être élue, je fais un maximum de bruit pour être dans le prochain gouvernement ….”

On ne peut pas faire une liste exhaustive dans un seul billet, donc, affaire à suivre…

Mais sérieusement ce tableau ne fait pas rêver, d’une part parce que tout ce beau monde nous a déjà suffisamment démontré de quoi il est capable, d’autre part parce que les gens en lice ont déjà trempé dans toutes les sauces qui ont contribué à créer le cocktail actuel difficile à avaler pour les centrafricains.

Mais comme me l’a dit fièrement un futur candidat aux présidentielles : “On ne créé pas de présidentiables en 15 mois”… cela veut dire qu’ils y sont, ils vont y rester, ils vont se relayer indéfiniment et nous réitèreront les mêmes scenarios encore longtemps ?

Quel sera l’enjeu des élections de 2015 ? Pendant que tout un peuple espère la renaissance, espère prendre un nouveau départ, espère en finir avec ce cercle vicieux de coup-d ‘état, d’état néant, de violences de tout genre … ce peuple aura t-il son destin en main pour faire triompher le verdict des urnes à la suite d’élections libres et démocratiques ?

Imposera-t-on encore une fois aux centrafricains un autre dictateur que les autres ne rêveraient que de destituer et de prendre sa place à la faveur d’un énième coup-d ‘état ?

Nous servira-t-on du déjà vu ?

 

 

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Commentaires

Kankan
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Madame, Monsieur,

On ne s'improvise pas Chef d’État, or aujourd'hui qui a les qualifications requise pour prétendre au pouvoir suprême. Qui a assez de charisme et d'autorités pour se faire respecter par le monde Chrétiens et Musulmans. Pensez-vous qu'un ancien politique, ancien ministre, ancien militaire, puisse poser sa candidature et être élu.
Votre avis sur la question. Merci.

Kellya
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l'essentiel n'est pas de dire va diriger mais c'est de savoir qui peut diriger car tout le monde a un défaut donc un ancien premier ministre peut diriger phoque'il a des expériences sur le pays déjà

Kellya
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l'essentiel n'est pas de dire qui va diriger mais c'est de savoir qui peut diriger car tout le monde a un défaut donc un ancien premier ministre peut diriger puiqu'il a des expériences sur le pays déjà