Les elections en Centrafrique: Toutes ces peines pour rien???
La période du 10 au 22 Janvier 2011 consacrée à la campagne électorale et la journée du Dimanche 23 Janvier 2011 date des élections groupées en Centrafrique aboutiront à quoi ? Tellement les attente sont considérables, mais également les tergiversations, les doutes et inquiétudes de ceux qui jusqu’à la dernière minute n’ont pas cru à la tenue effective de ces élections groupées. Comme on pouvait s’y attendre, des voix commencent à se lever notamment parmi l’opposition démocratique réunie au sein du Collectif des Forces de Changement, ainsi que celle de l’ancien président Patasse candidat à l’élection présidentielle pour demander l’annulation de ces élections mettant en cause de nombreuses irrégularités. A l’heure où chacun essaie de tirer le drap de son côté, de prêcher pour sa chapelle, qui se préoccupe des victimes d’abord de la campagne électorale ensuite des élections ? Des victimes il y’en a eu mais une fois encore qui se préoccupe même de celles-ci ? C’est une question qui mérite d’être posée, surtout dans le contexte centrafricain. Les victimes sont tellement nombreuses que je ne sais par lesquelles commencer :
Nous avons d’abord les victimes d’accidents de circulation, car l’un des exercices favoris des candidats en commençant par le Président sortant candidat à sa propre succession c’est de jeter les billets de banque à travers la vitre de leur véhicule en pleine circulation, et il y’a généralement une marrée humaine qui se bouscule, joue des coudes pour attraper au vol les billets de 500 et 1000 frs Cfa. Naturellement, personne ne perdra son temps à évaluer le nombre de ceux qui ont été écrasés par des véhicules durant cette campagne électorale. Ce manque d’égard pour la population est considéré par ces mêmes électeurs en proie à la pauvreté comme un geste de bonté de la part des candidats et malheureusement un critère de choix.
On peut mettre à la suite des victimes d’accidents, les blessés, ceux qui ont été passés à tabac par les partisans des camps adverses, ceux qui ont reçu des jets de cailloux alors qu’ils parcouraient la ville dans les caravanes pour battre campagne en faveur de leur candidat et qui aujourd’hui sont abandonnés à leur triste sort.
Il y’a ceux qui ont été déshonorés, insultés, dont la vie privée a été dévoilée au grand jour parcequ’ils ont eu l’audace de battre campagne pour tel ou tel candidat ou parcequ’ils ont osé se présenter contre tel candidat. Chez qui iront-ils se plaindre ?
Il y’a ceux qui vont tomber malades parcequ’ils ont veillé toute la période de la campagne dans les cellules, les comités de soutien, et quartiers généraux de leur candidats pendant les nuit froides de saison sèches, se réchauffant juste en prenant du café fournis par ces candidats.
Et il y’a ceux qui ont été obligés de veiller même dans leur lit parceque la loi n’a pas fixé de fourchette d’heure pour battre campagne, les tapages nocturnes ont privés beaucoup de paisibles citoyens de sommeil.
Ceux qui, par souci d’accomplir leur devoir de citoyen sont allés passer toute la journée du Dimanche sous un chaud soleil accompagné d’une chaleur de boulangerie, qui se sont entendu dire qu’ils n’ont pas leurs noms sur la liste électorale malgré qu’on leur ait délivré des cartes d’électeurs. Qui ont finalement pu voter par dérogations, et qui maintenant écoutent les politiciens dire avant même la proclamation des résultats qu’il faut annuler les élections…
Il y’a eu ceux qui ont été soupçonnés de crimes imaginaires, qui ont été battus, intimidés, arrêtés arbitrairement etc.…Enfin, la grande masse du peuple qui a voté mais qui voit sa volonté déformée, contestée, controversée, changée au nom d’intérêts, et d’alliances qui ne disent pas leur noms, ceux qui ont donné leur voix, mais dont la voix ne compte visiblement pas…
Finalement les élections en Centrafrique, a été beaucoup de peines, beaucoup de sueurs… pour Rien ????
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