Fêtes de fin d’années: Apres la prière, les tirs à balles réels…

11 janvier 2011

Fêtes de fin d’années: Apres la prière, les tirs à balles réels…

La grogne de la population centrafricaine en générale et Banguissoise en particulier a été vive lorsqu’un arrêté émanant du ministère de l’administration du territoire interdit cette année encore l’ouverture de tous débits de boissons, gargotes et bars dancing à compter du Mardi 28 jusqu’au 31 Décembre 2010 à 18h00, consacrant en même temps ces trois jours à la prière et un jeûne nationale. Il faut noter que depuis l’accession au pouvoir du Général pasteur Président François Bozizé, le jeûne national est pratiquement érigé en coutume. Une coutume qui déplait fort grave aux centrafricains qui ne se gênent pas pour le faire savoir. De toutes les façons ces jeûnes sont théoriques, chacun s’arrange à boire chez lui et les vendeurs d’alcool écoulent tranquillement leurs produits en cachette.

Le nouvel an vient tout de même en tête de liste des fêtes les plus célébrées en Centrafrique, secondée par la fête des mères et la noël. Et comme dans la même semaine deux fêtes parmi les plus attendues sont célébrées, la période du 20 au 31Décembre est généralement très mouvementée et riche en couleur, les jouets jonchent les trottoirs de toutes les grandes artères de la ville de Bangui, créant des embouteillages à n’en plus finir. Le centrafricain ne manque pas d’imagination pour conférer à cette période tout son caractère extraordinaire et la marquer en se faisant remarquer ou plutôt comme on le dit à Bangui en « en mettant plein la vue aux autres ».

Cette fin d’année 2010, cinq foires sont ouvertes dès la première semaine du mois de décembre pour fermer leurs portes seulement après le 05 Janvier dans la capitale centrafricaine. N’allez pas croire que ces foires servent à exposer et vendre des articles ou à la promotion de l’art, de la culture etc. Que nenni, l’activité principale dans ces lieux c’est la vente de boissons alcoolisées, de la nourriture accompagnée par des animations de Dj et les concerts d’artistes musiciens. C’est bien connu, à Bangui il n’y’a pas de fête sans lever de coudes.

La Soirée de la Saint Sylvestre.

Le centrafricain est animé d’une ambivalence époustouflante. Il regorge à la fois de vices et de vertus. La soirée de la saint sylvestre les maisons à Bangui sont presque toutes vides, la moitié de la ville se trouve dans les maisons de prières et l’autre moitié remplit les maquis, les foires, bar dancings etc.

Dès 23h 58, une minute de silence bizarre est observée dans ces lieux de plaisirs que sont les foires, on invite une personne à monter sur le podium pour prier. Chacun repose son verre, sa bouteille et lâche la fille qu’il est en train de tripoter. Le centrafricain n’oublie jamais la prière obligatoire pour le passage à la nouvelle année et quand le premier coup de canon retentit pour annoncer le nouvel an, c’est la pagaille : Cris, concerts de casseroles, pétards se mélangent dans une symbiose parfaite. A cela s’ajoutent des tirs en l’air à balles réelles des militaires. C’est à qui ferait le plus sensation…Bilan de toutes ces agitations : Un enfant qui se trouve encore à la pédiatrie avec une balle perdue dans la jambe, une demi-douzaine d’accidents de circulation et quelques couples divisées.

Moins d’une semaine après, c’est la galère chez la majorité des familles qui se sont saignées aux quatre veines pour préparer et bien passer ces fêtes de fin d’années…Malgré cela, tous attendent imaptiemment décembre 2011 pour refaire le même scénario ou pire que ça, seuls ceux qui n’ont pas pu fêter regrettent…

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