On meurt de tout et de rien en Centrafrique…
Nous pouvons beau avoir un gouvernement de 34 ministres roulant chacun un maxima et autres gros cylindrés. Nous pouvons plastronner avec nos quatre sociétés de téléphonies mobiles qui viennent s’ajouter à la Société Centrafricaine de Télécommunication et crier sur tous les toits que notre sous-sol est riche. Nos tantes meurent encore des suites d’accouchement juste à quelques kilomètres de la capitale. Et cela date de seulement hier ; sur les coups de 11h00 on m’a appelé pour m’annoncer qu’une de mes tantes est entre la vie et la mort dans le service des soins intensifs à l’hôpital de Dékoa( si on peut appeler cela comme ça, vu qu’en dehors de la bonne volonté du personnel soignant ce service ne dispose de rien d’autre pour la sauver) . Sa maladie, c’est l’accouchement. Elle aurait perdu beaucoup de sang pendant qu’elle donnait la vie à un bébé, et là retenez-vous, on lui a transfusé le sang d’un oncle. Et comment ? Y’a pas de banque de sang là-bas et donc c’est du : retirer le sang de l’un, pour transfuser à l’autre…Directement…Si on énumère les coupeurs de routes auxquels doivent faire face ceux qui ont encore le courage de voyager par voie routière dans nos provinces. La LRA (l’Armée de résistance du seigneur) de Joseph Koni qui pille et enlève presque toutes les semaines des villageois dans l’arrière-pays, les multiples mouvements politico-militaires que compte la RCA, on se demande quand est ce que le Centrafrique sortira enfin de l’auberge ?
Pourquoi se voiler le visage ? Il va sans dire que les trois dernières décennies qui ont succédé à la chute du dernier empire africain n’ont pas particulièrement souri à cette nation placée par le bon Dieu en plein cœur de l’Afrique. Ses fils et filles ont connu des heures noires, pires que celles qui ont précédé la décadence de l’Empire qui, il faut le reconnaitre a fait ses preuves quand au développement et la construction des infrastructures. Depuis lors, le pays se creuse pour enterrer les derniers décombres d’une urbanisation moyenâgeuse qui naguère faisait sa fierté. Tout ce qui sous d’autres cieux passeraient dans la rubrique de la petite histoire prend des proportions politiques et le plus effroyable des crimes est cité comme un banal fait divers. Un pays où l’insolite et le jamais vécu s’y confondent dans une symbiose parfaite, où les militaires tirent en l’air à bal réelle pour célébrer le nouvel an, où l’impunité, le meurtre et le détournement de deniers public est érigé en système de gouvernement. Le tout, couronné par d’interminables prises de becs entre les forces militaro-politiques pour la conquête d’un pouvoir dont ils ne disposent en réalité que de fallacieux simulacre. Un scenario qui hésite entre l’Armageddon et l’apocalypse. Avec ça, ils te parlent d’un bilan positif des 50 ans d’indépendances, SIC !!!
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