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La Centrafrique sous les feux de la rampe le 3 avril à RFI

Quatre mois après le début de l’opération conjointe Sangaris et Misca, quel bilan peut-on faire de la crise en Centrafrique? Trois mois après l’élection de Catherine Samba-Panza à la présidence de la transition en Centrafrique, peut-on parler d’un début de retour à la normalité ? Est-il trop tôt pour parler de réconciliation nationale ?

Radio France Internationale fait le point sur la sécurisation, le processus de la réconciliation et le retour à la normalité en Centrafrique ce jeudi 3 avril 2014. Tout le programme de cette journée fil rouge sur RFI à la fin de ce billet, programmes que je suivrais et live-tweeterai sur le Hashtag #RcaRfi. Mais avant tout une petite analyse personnelle s’impose.

Point sur la situation en Centrafrique

Notons tout d’abord que jusqu’ici l’Europe ne semble pas très pressée d’envoyer des troupes en RCA comme promis. L’ONU, hésite, se réunit, publie des communiqués, mais les forces onusiennes en Centrafrique ne sont visiblement pas pour bientôt. Pendant un moment la Crimée a carrément volé la vedette à la Centrafrique.

La France se retrouve seule au front et est obligée de s’appuyer sur la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) pour résoudre le problème centrafricain. Or cette force notamment avec son contingent tchadien crée la polémique en RCA. Le dernier événement date du week-end dernier, le contingent tchadien de la Misca a une fois encore ouvert le feu sur la population. Le Tchad est considéré par beaucoup d’observateurs comme le problème qui essaie de se faire passer pour la solution en Centrafrique. François Bozizé ayant réussi son coup d’Etat en 2003 avec l’appui d’Idriss Déby, et la Seleka est également arrivée au pouvoir avec plus de 80 % de mercenaires tchadiens et soudanais.

La Fomac (Force multinationale de l’Afrique centrale) transformée en Misca était présente en Centrafrique lorsque la coalition Seleka a pris le pouvoir le 24 mars 2013. Cette coalition a commis des exactions sur la population plus de huit mois au nez et à la barbe de la Fomac, il a fallu attendre l’opération Sangaris pour voir un début de désarmement. Malheureusement l’action des militaires français a été mise à mal par les manœuvres génocidaires des anti-balaka qui se sont illustrés en  tueurs de musulmans.

Aujourd’hui la situation n’a pas beaucoup évolué. Les nouvelles autorités essaient d’éviter de se mettre à dos la population en décrétant trois journées de deuil à la mémoire des victimes du dernier raid tchadien et en réclamant une enquête de l’ONU.
D’une part, on a les déclarations politiques qui essayent d’être rassurantes. D’un autre côté, en débarquant à l’aéroport Bangui M’poko la situation saute à l’œil : Plus de cent mille réfugiés sont entassés les uns sur les autres dans des conditions d’hygiène déplorable. Et tout ce beau monde n’attend que le retour de la sécurité pour pouvoir regagner son domicile. Le quartier Km5 est bloqué et ce cas est un vrai dilemme qui n’a pas encore trouvé de solution:
Faut-il désarmer le Km5 et laisser la population musulmane à la merci des anti-balaka? Continuer à protéger ce quartier et bloquer son entrée aux non musulmans ainsi que la circulation sur cet axe important ? Ou exfiltrer toute la population musulmane (les derniers encore à Bangui) et abandonner leurs biens à l’appétit des pillards et voyous de la capitale?

 Et pendant que toutes les attentions sont polarisées sur Bangui, dans l’arrière-pays les populations vivent l’enfer sur terre. La plupart d’entre eux ont fui les hostilités et vivent dans la brousse comme des animaux. La Seleka s’est retirée dans le Nord avec tout son arsenal et menace de diviser le pays en deux. Le bout du tunnel semble encore loin, mais l’on persiste et signe : il y aura des élections en 2015.

Le programme de la journée spéciale du 3 avril sur Radio France Internationale :

Centrafrique : Quelle sécurité, quelle paix et quelle réconciliation ?

> Edition Spéciale en direct depuis Bangui

Présentée par les envoyés spéciaux Olivier Rogez et Richard Riffoneau

À 7h40 (Uniquement diffusée sur l’antenne Afrique) 

Avec :  Père Evita et  Nicolas Fuchs, représentant d’Action Contre la Faim

Dans les éditions de la mi-journée et du soir, reportages et duplex à Bangui avec les correspondants et envoyés spéciaux de RFI.

> Grand Reportage

Laurent Correau

À 9H40 (Rediffusion 20H10)

« La situation sécuritaire en RCA »

> Allo Presse Africaine

À 9h52 (Uniquement diffusée sur l’antenne Afrique)

« La crise centrafricaine a débordé sur le Cameroun à plusieurs reprises. Quel traitement dans la presse, qu’a-t-on écrit ? »

Invité : Frédéric Boungou, directeur de la publication du Messager (Cameroun)

> Appels sur l’actualité

Juan Gomez

À 10h10

« Spéciale RCA : Quelle sécurité, quelle paix et quelle réconciliation ? »

Avec la participation des envoyés spéciaux à Bangui, Olivier Rogez et Richard Riffonneau

> Décryptage

Nathalie Amar

À 19h10

« Pourquoi une force onusienne n’est elle pas encore déployée en RCA ? »

Avec :

–          Philippe Ryfman, politiste et spécialiste des questions humanitaires et relations internationales

–          Philippe Bolopion, ancien Porte-parole des Nations Unies, aujourd’hui expert à Human Right Watch

> Afrique soir – L’invité du soir

À 20h30

Invité : Général Thomas Théophile Timangoa, ministre centrafricain de la Défense.

Tout sur la Centrafrique ce jeudi 3 avril 2014 sur RFI ; l’occasion de participer au débat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Crise centrafricaine : évoquons les vrais problèmes

Il est normal d’être scandalisé face aux crimes indescriptibles commis en Centrafrique. En même temps il faut arrêter de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.

Oui, rien ne laissait présager les proportions qu’ont pris les violences, lynchages, haine et autres massacres. Oui, des gens sont tués sur la base de leur appartenance religieuse. Oui, ce qui se passe en Centrafrique est inadmissible et inhumain. Mais de là à tirer des conclusions simplistes et à circonscrire le problème centrafricain à un conflit religieux et aux barbaries des anti-balaka, c’est se moquer des victimes. Cette crise sert des intérêts qui ne disent pas leur nom.

L’on veut nous faire croire qu’un beau jour deux communautés se sont levées, ont acheté des armes sophistiquées, mis en place des stratégies militaires et ont commencé à s’entretuer sans raison ? Qui désigne les bourreaux et qui sont les victimes en Centrafrique ?

C’est à peine si on a envie de crier « Mais on vous le disait »…Le crier à ces gens qui, aujourd’hui donnent l’impression de s’étonner face à ce qui se passe ou simplement qui ne s’attendaient pas aux tournures qu’ont pris les évènements.

Des gens qui ont « laissé faire », qui ont participé et accompagné le pourrissement de la situation semblent aujourd’hui tous étonnés de la résultante de leurs inertie et manigances. En plus, tous semblent éviter les vraies questions et les vraies solutions. J’exagère? Voyez plutôt :

I- Des auteurs instigateurs du drame centrafricain

Les principaux acteurs de la crise sont dans la nature et entretiennent la terreur. Leurs éléments sont encore lourdement armés, comment voulez-vous pacifier le pays dans ces conditions ?

Je ne cesse de le répéter, tant que les principales têtes pensantes du drame centrafricain seront en liberté et souffleront sur les braises, tant que les responsables ont la possibilité de financer, armer et pousser leurs éléments au massacre, on ne pourra pas sortir de l’auberge.  Comment voulez-vous régler une crise et en même temps laisser tranquilles les gens qui entretiennent la crise ? Bozizé est en cavale, ainsi que son fils Francis et leurs complices responsables de la mort de milliers de musulmans.

Parallèlement, tout le monde sait où est Michel Djotodja. Il mène la belle vie au Bénin. Aussi surprenant que cela puisse être aucune juridiction tant nationale qu’internationale ne s’intéresse à cet acteur clé de la crise centrafricaine.

Aujourd’hui, les crimes odieux des anti-balaka intéressent particulièrement ceux qui parlent de la résolution du problème centrafricain. Du coup il y a comme une tendance à minimiser, voire occulter les crimes de la coalition Seleka. On est en droit de se demander quelles étaient les garanties demandées et obtenues par Djotodja avant sa démission au Tchad ? (Pas de poursuite contre son innocente personne ?)

La Cour pénale internationale n’a pas encore assez d’éléments pour s’autosaisir sur les crimes de la Seleka ? Elle attend que le gouvernement centrafricain saisisse cette juridiction comme dans l’affaire Jean-Pierre Bemba Gombo? Vous pouvez toujours attendre. Le cabinet de Madame Samba-Panza est truffé de chefs Seleka, leurs éléments sont encore armés (le principal atout pour être au gouvernement en RCA), allez leur demander de saisir la CPI sur les crimes qu’ils ont commis.

Bon, si la justice et la communauté internationale ne savent pas où se trouve Djotodja et n’ont pas assez de preuves pour le poursuivre. Je mets à leur disposition les informations qui suivent :

Primo, il se trouve au Bénin. Secundo, voici quelques faits qui devraient en principe vous pousser à vous intéresser à cet énergumène :

Il y a six mois, la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) a publié un rapport qui accuse la Seleka que dirige Djotodja d’en être déjà à 400 victimes (les Centrafricains estiment que ce chiffre est dix fois inférieur à la réalité)

En représailles à l’attaque des anti-balaka du 5 décembre qui a fait une cinquantaine de morts, la Seleka a tué un millier de personnes et fait des milliers de déplacés dans des camps notamment à l’aéroport, au monastère, etc.

Deux charniers ont été découverts près de la résidence de Djotodja, et des dizaines de fois des cadavres des victimes de la Seleka ont été repêchés dans le fleuve Oubangui…

Je fais l’économie des villages brûlés, des assassinats ciblés comme celui du magistrat Modeste Matineau Bria. Des viols, pillages, etc. Ce n’est pas assez pour lui demander des comptes ?

Il faut être dans le secret des dieux pour comprendre comment tout cela fonctionne. Comment Jean-Pierre Bemba a pu être arrêté et que le général rebelle tchadien Baba Ladé, qui a aussi tué, violé, brûlé des villages en Centrafrique bien avant l’arrivée de la Seleka n’intéresse pas la justice internationale et est retourné tranquillement dans son Tchad natal ? D’ailleurs, parlons-en :

II- Du rôle du Tchad voisin dans la crise en RCA.

Là encore je m’impose en toute neutralité une analyse factuelle de la situation. Je ne vais donc m’en tenir qu’aux observations de ceux qui suivent la situation sur le terrain et taire tout ce que voit et ressent le Centrafricain que je suis de l’attitude du voisin Déby.

Alors commençons par répertorier quelques faits avant de les analyser :

Des éléments de la Seleka ont utilisé les brassards du contingent tchadien de la Misca pour circuler librement et aller commettre des crimes souvent en compagnie de leurs compatriotes militaires tchadiens de la Misca :

La Seleka lourdement armée et escortée par le contingent tchadien de la Misca a rejoint le Nord alors que la consigne était de désarmer toutes les milices et les cantonner.

La Misca tchadienne ouvre le feu plusieurs fois sur des civils hostiles à la Seleka,

La Seleka est constituée à plus de 80% de mercenaires tchadiens et soudanais,

Les Tchadiens de la Misca ont ouvert le feu sur d’autres contingents de la Misca.

De ce qui précède et d’autres faits qui vont suivre on peut clairement conclure en accord avec ceux qui disent que la présence militaire du Tchad en Centrafrique, c’est un problème qui essaie de se faire passer pour une solution.

C’est désormais un secret de polichinelle : Idriss Déby est le faiseur de roi en Centrafrique. Patassé a été destitué par Bozizé armé et soutenu par Idriss Déby.

Pendant longtemps Déby protégeait le pouvoir de ce général d’opérette qui a fragilisé et divisé l’armée nationale en créant une classe bourgeoise au sein de celle-ci. Ensuite quand Bozizé s’est brouillé avec Déby, la Seleka l’a renversé avec des mercenaires tchadiens.
Les premiers massacres confessionnels ont été commis par la Seleka tout le long du chemin de la frontière du Tchad jusqu’à Bangui. Les toutes premières attaques contre des civils musulmans à Bohong l’ont été suite aux massacres de paysans non musulmans commis pendant des mois par la Seleka sur des critères purement confessionnels.

L’une des exigences de la Seleka était le départ des forces sud-africaines qui protégeaient Bozizé. La Seleka soutenue par Déby ne tolérait pas une autre puissance en RCA et Bozizé voulait se débarrasser de son parrain Déby qui l’a fait roi.

Je vous propose un extrait de ce débat édifiant. Frédéric qui conclut les propos d’Antoine Glaser et explique que tout cela est en fait :  » Une histoire de pétrole ». Cet observateur explique que Déby n’aurait stratégiquement aucun intérêt à ce que le pétrole centrafricain soit exploité. Le deal en mettant Bozizé au pouvoir était-il ? : je te fais président et tu ne touches pas au pétrole ? Et le jour où Bozizé a commencé à avoir l’ambition d’exploiter le pétrole, Déby le destitue par la Seleka ? Et comme par hasard les membres de la Seleka se sont comportés en véritables djihadistes tout au long de leur offensive sur Bangui, et plus de huit mois après avoir pris le pouvoir au point de monter une partie de la population contre eux…

La Seleka sous bonne escorte tchadienne va donc prendre le Nord où se trouve ce fameux pétrole et déclare sans ambages qu’elle veut diviser le pays en deux. Doit-on comprendre que la Seleka financée par Déby crée un autre Etat juste à la frontière avec le Tchad ainsi Déby pourra dormir tranquille sur ses deux oreilles et pour son pétrole et pour sa sécurité ?

Intervenir dans les affaires intérieures d’un pays indépendant militairement afin de choisir son gouvernement à la place de ses citoyens est contraire à la charte de l’ONU. Mais le Tchad siège aujourd’hui au Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’est opposé au calendrier de déploiement des casques bleus en RCA. Déby qui est arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat et qui gagne par l’opération du Saint-Esprit toutes les élections qu’il organise siège à l’ONU… Ça me rappelle la Libye d ‘un certain Mouammar Kadhafi qu’on a élu à ce même Conseil de sécurité, à qui on a déroulé le tapis rouge en Occident et puis un jour on a finalement décidé qu’il était trop tyran pour rester au pouvoir…Je me suis demandé déjà dans un article si les nouvelles autorités françaises dérouleraient le tapis rouge aux dictateurs africains ? Aujourd’hui malheureusement l’Occident est préoccupé par la Crimée. Même en France, les médias privilégient l’affaire des écoutes de Sarkozy, et une grande démocratie comme la France est obligée de s’appuyer sur le voisin pyromane qui essaie de jouer au pompier en Centrafrique…On est loin du bout du tunnel…

Les forces de la Fomac étaient là avant l’offensive de la Seleka sur Bangui. Le général Félix Akaga commandant de cette force déclarait que « franchir la ligne rouge, c’est déclarer la guerre à l’ensemble des pays de la CEEAC ». La Seleka a non seulement franchi cette fameuse ligne pour réussir son coup d’Etat, mais encore a commis huit mois durant des exactions sur la population civile sans que la Fomac n’ait pu la désarmer. Il a fallu attendre l’intervention des Français pour voir un vrai début de désarmement. Malheureusement, les nostalgiques de Bozizé étaient déjà entrés en jeu et se sont illustrés en véritables massacreurs et assassins de musulmans.

De l’identité centrafricaine et du débat citoyen :

Il faut l’affronter, cela ne doit plus être un sujet tabou vu que cette question alimente la haine et les massacres. Beaucoup de Centrafricains raisonnent de cette façon : « Des gens sont venus nous massacrer, ils ont saccagé les mairies, et détruit les actes de naissance dans le but de nous envahir et prendre notre pays de force… »

Dans la tête de beaucoup de Centrafricains, la Seleka est une rébellion étrangère constituée de Tchadiens et Soudanais. Des islamistes intégristes qui viennent en conquérants et la Seleka a tout fait pour leur donner raison. Des prêtres et pasteurs se sont plusieurs fois plaints des attaques ciblées contre les églises même quand la Seleka avait déjà pris le pouvoir. Ces prémices de conflits religieux, même Denis Sassou Nguesso en avait parlé dans une interview au micro du Figaro : «  Dès avril 2013. J’avais été frappé par la nature des incidents ayant émaillé la course de 1800 km que la coalition rebelle de la Seleka avait réalisée de la frontière soudanaise à Bangui. Des croix avaient été arrachées, des églises avaient été profanées, des prêtres avaient été molestés. Quand, reçu à l’Élysée, j’en ai parlé, le président français et ses collaborateurs m’ont écouté très attentivement. Plus tard, les faits m’ont donné raison. J’avais perçu les prémices d’un conflit confessionnel, aujourd’hui généralisé en RCA. »

Il va se poser le problème du recensement quand il faudra aller élections. N’est-on pas Centrafricain quand on a un nom musulman et qu’on est né en RCA ? Bien sûr que si ! Il faut laisser les Centrafricains débattre, se parler entre eux, c’est important que les gens se parlent. Tous les dialogues qu’on a eus jusqu’ici ont été à guichet fermé entre des politiciens pour le partage du gâteau. Les dialogues politiques avec des gens qui viennent réclamer des places au gouvernement engendrent des crises à répétition. Il ne faut plus donner l’occasion aux gens qui ont pris des armes et massacré à cause du pouvoir de revenir débattre, s’amnistier entre eux et se partager encore des postes. C’est insultant.

Je le répète, arrêtez les têtes qui financent et pensent la stratégie du K.O, désarmez tous leurs éléments. Ils n’auront plus de moyens de pression. Le peuple pris en otage par cette minorité de sauvages regagnera son domicile et on entamera un début de normalisation.

 


Le 8 mars : un quart d’heure de faiblesse pendant lequel J’ai failli haïr les femmes

En général la date du 8 mars ne me dit rien.  Est-il important de consacrer une journée à la femme ? Bof, si cela les amuse de se prendre pour le nombril du monde…Du moment qu’elles célèbrent cette journée entre elles,  de quoi je me mêle ? Il existe bien une journée internationale de l’homme, mais qui passe quasiment inaperçue. Cependant, les récents évènements que j’ai vécus m’ont poussé à réfléchir plus longuement à cette question.

Il m’est même arrivé de haïr les femmes parce qu’elles ont le droit de pleurer, et le droit d’être faibles. Moi je ne le peux pas, parce que chez moi un homme, un vrai circoncis n’affiche pas sa faiblesse devant les gens. Quand mon oncle me racontait au téléphone l’assassinat de mon petit-frère, j’ai eu un moment de faiblesse…Quelques secondes de sanglots qui ont suspendu son récit. Je n’ai pas eu droit à cette consolation qu’une de mes sœurs aurait eue. Il m’a repris sévèrement : « Mo yeke ouali ? ….» Je traduis presque mot à mot : « T’es une femme ou quoi ? Arrête de sangloter dans mes oreilles, ce sont des hommes comme toi qui nous ont fait ça, nous irons à Bouca leur montrer notre virilité »…Il me demandait de payer son transport jusqu’au village, de payer des féticheurs pour régler leur compte aux assassins…

Une femme aurait eu raison de fuir et se réfugier en France si elle était dans mon cas. Mais comment un homme au ieu de rester se battre a choisi de fuir comme un lâche? Quand je discute avec certains compatriotes, c’est à peine s’ils me traitent de poltron, parce qu’eux sont restés et affrontent la mort…Chez moi un homme, un vrai ne recule jamais devant le danger. L’homme est celui qui défend sa maison face à l’ennemi, c’est encore celui qui peut fièrement brandir son coutelas ou sa machette et être aux premières loges lorsqu’il y a de l’action et du danger.

Il y a cette tradition, je crois qu’elle existe partout même en France, qui veut à ce que l’homme soit l’être fort. C’est la femme qui a droit à la faiblesse et aux sentiments. La femme c’est le sexe faible… Moi je suis un homme, pleurer ne m’est pas permis.

Quand j’étais petit, pendant les grandes vacances grand-père nous réveillait à l’aube pour aller aux champs. Malheur à moi si je n’étais pas debout au premier appel de mon nom. L’homme ne dort pas comme les femmes. Au moindre bruit, il doit pouvoir du plus profond de son sommeil demander qui va là ? Pauvre homme, la privilégiée, le bourreau, c’est la femme ai-je pensé…

Alors je me suis permis de rêver, je me suis vu en patriarche établissant les règles de fonctionnement de la société que j’ai créée. Je me suis fait un film pour me consoler et me satisfaire de mon sort…Pourquoi être triste ? Je suis un homme et l’homme est le chef de la femme. L’homme est le chef du foyer c’est lui qui crie sur la femme il a toujours le dernier mot.

Je suis fier d’être un homme, car c’est le garçon qui a le droit d’aller à l’école. La place de la fille est au foyer aux côtés de sa mère pour apprendre à devenir une bonne ménagère et à s’occuper d’un mari. A l’école, c’est le garçon qui est censé avancer de par ses propres efforts et la fille ne peut réussir que moyennant quelque chose…

Dans l’administration, une femme même si elle a le profil adéquat ne peut occuper un poste administratif réservé à la junte masculine. L’homme c’est le PDG, et la femme sa secrétaire. Si cette dernière est docile, soumise pourquoi pas une promotion ? (Canapé bien sûr)…En un mot, l’homme est un dieu, c’est lui qui commande et c’est lui qui donne : Des coups à la femme battue, la femme violée l’est par l’homme, la femme réduite en esclave, celle qui n’a pas le droit d’avoir un point de vue, la moins que rien. J’ai aussi eu une pensée pour la femme qui souffre les douleurs de l’enfantement, après avoir porté une grossesse pendant neuf mois. J’ai pensé à celle qui allaite et éduque, celle qui nourrit les enfants et qui ne dort pas quand le bébé tombe malade. J’ai pensé à ma mère, à celles qui donnent la vie, j’ai pensé à mes sœurs…Quand j’ai pensé à toutes ces femmes, j’ai eu honte de moi, honte d’avoir pensé toutes ces choses. Heureusement qu’on est au 21e siècle et que plus personne (?)  n’a ce genre de pensée…

Et quand je pense à mon pays, je suis plutôt content qu’une femme soit à la tête de l’Etat centrafricain comme présidente de la transition.

Septième chef de l’Etat depuis l’indépendance de la RCA, Madame Catherine Samba Panza est la 3e femme présidente en Afrique, après  Joyce Banda au Malawi et Elen Johnson Sirleaf au Liberia.  La première Chef d’Etat en Afrique francophone. Elle n’a pas été élue à l’issue d’une élection normale dira-t-on. Mais tous les Centrafricains sont unanimes sur la volonté de rupture. Les hommes politiques centrafricains, tous sans exception, ont mis le pays dans cet Etat grabataire. Peut-être qu’une femme réussira là où ils ont tous échoué et montré leurs limites.

Sur ce, je souhaite bonne fête du 8 mars à toutes les femmes du monde et en particulier à toutes les femmes de Centrafrique. Que les femmes apportent la paix dans le pays, dans les foyers et dans les cœurs.

 

 


2013, retour sur une année qui a rendu la RCA tristement célèbre…

La Centrafrique est devenue célèbre en 2013. Chaque jour sur les journaux et les écrans de télévision on peut voir des images d’horreur en provenance de ce pays. Les Centrafricains se demandent comment ils ont pu en arriver là.

Je vous propose un retour sur les événements majeurs qui ont marqué 2013, l’année pendant laquelle la RCA a fait la Une dans les médias internationaux.

Commençons par la nuit du 31 décembre au 1erjanvier 2013, la pire Saint-Sylvestre jamais vécue par les Centrafricains. Le pouvoir est dans la rue, des jeunes soudoyés par un régime devenu très impopulaire et impuissant face à l’avancée de la rébellion Seleka font la police. Ils érigent des barrières tous les 20 mètres sur l’ensemble des grandes artères de la capitale. Les rebelles sont à la porte de Bangui et toute la capitale vit dans la psychose de leur arrivée. Ces jeunes délinquants, armés par la Cocora (Coalition contre les rébellions armées) de Lévy Yakété, et par la Coac (Coordination des actions citoyennes) de Steve Yambété font la loi. Ils ont carte blanche, arrêtent qui ils veulent : officiers de l’armée, ministres, femmes enceintes. Ce sont les mêmes jeunes qui ont caillassé l’ambassade de France le 26 décembre 2012 pour montrer la colère du clan Bozizé face au silence de la France devant l’avancée des rebelles.

Le 2 janvier 2013 : bouffée d’oxygène. Les rebelles de la Seleka annoncent la suspension de leur marche sur Bangui et l’envoi d’une délégation aux pourparlers de paix à Libreville.

Le 11 janvier 2013 : les pourparlers de paix aboutissent à la signature des fameux accords de Libreville. Ces accords donnent une part du gâteau à chacun et les grands bébés centrafricains reviennent à Bangui. Leur feuille de route : la cessation des hostilités, le maintien de Bozizé au poste de président, la formation d’un gouvernement de transition avec un Premier ministre issu de l’opposition démocratique (sic), des postes ministériels stratégiques à la Coalition Seleka (dont celui du ministre de la Défense jusqu’alors poste de Bozizé et de son fils Francis), l’organisation d’élections législatives dans un délai de 12 mois pour palier le problème de cette Assemblée nationale monocolore. Une assemblée dans laquelle on retrouve pêle-mêle les oncles, les enfants et concubines de Bozizé. Le retrait de toutes les forces militaires étrangères de la Centrafrique à l’exception des forces de la Fomac (Force multinationale de l’Afrique centrale). (Référence faite aux forces sud-africaines qui protègent le pouvoir de Bozizé). Voilà qui est parfait !

17 janvier 2013 : Bozizé organise une réunion au palais de la Renaissance avec toutes les entités ayant pris part aux pourparlers de Libreville ainsi qu’avec les autres partis politiques. Des chefs de partis politiques comme Boukanga ont vivement critiqué ces accords et demandent à Bozizé de faire ce qu’il veut. A la suite de la réunion, Nicolas Tchangaï est nommé Premier ministre.

15 mars 2013 : Bozizé célèbre en grandes pompes au stade de Bangui, les festivités marquant sa prise de pouvoir par les armes en mars 2003. A cette occasion, des représentants de la jeunesse, des musiciens, des associations prononcent des discours de soutien à l’homme fort de Bangui.

Le 17 mars 2013 : la Seleka lance un ultimatum de 72 heures au président Bozizé pour la mise en application complète des accords de Libreville qui prévoient entre autres le départ des forces sud-africaines, la libération de tous les prisonniers politiques, et la levée de toutes les barrières dans la ville de Bangui. Une mission de médiation conduite à Sibut pour calmer le jeu tourne à la séquestration. Les éléments de la Seleka retiennent cinq ministres de la délégation à Sibut. Il s’agit de : Christophe Gazam-Betty, ministre de la Communication, Michel Djotodjia, vice Premier-ministre, ministre de la Défense, Mohamed Daffahne, ministre des Eaux et forêts, Amalas Amias Aroune, ministre du Commerce et Herbert Djono Ahaba, ministre de la Recherche minière. Une simple stratégie pour ne pas les exposer aux représailles qui vont suivre.

20 mars 2013 : la seleka annonce reprendre les hostilités à la suite de l’expiration de l’ultimatum.

24 mars 2013 : la Seleka prend le contrôle de la capitale centrafricaine à la suite d’une offensive éclair. Devant sa puissance de feu, Bozizé qui participe au combat, fuit au Cameroun et déclarera qu’il avait vu des forces spéciales tchadiennes participer à l’offensive sur Bangui.

25 mars 2013 : l’Union africaine suspend la RCA comme Etat membre, et la France condamne le coup d‘Etat.

31 mars 2013 : formation du gouvernement dans lequel Nicolas Tchangaï est maintenu Premier ministre et Djotodja ministre de la Défense (il nous réitère le scénario Bozizé).

Le 14 avril 2013, la Seleka encercle Boy-Rabe, pille, vole, et viole. Devant l’ampleur des exactions, le gouvernement parle de désarmement des fanatiques de Bozizé. Ce genre d’incursions meurtrières dans certains quartiers et villages devient régulier.

Le 30 avril 2013 : le ministre de la Justice, Arsene Sendé, instruit le procureur général de la cour d’appel de Bangui d’ouvrir une procédure judiciaire sur les crimes et autres exactions commis sous le régime de l’ancien président François Bozizé (no comment !).

19 juillet 2013 : devant la détérioration de la situation et l’incapacité de la Fomac à désarmer et cantonner les nouveaux maîtres de Bangui qui s’illustrent en véritables desperados et commettent des exactions tous les jours, l’Union africaine annonce l’envoi de 3 600 hommes pour pacifier le pays.

27 août 2013 : des civils fuyant les exactions de la coalition Seleka, prennent d’assaut le tarmac de l’aéroport Bangui M’poko, placé sous la protection des forces françaises. Ils sont restés près de quatre jours bloquant le trafic aérien.

14 septembre : devant la gravité des crimes commis par la coalition Seleka et les multiples condamnations des ONG des droits de l’homme, Michel Djotodja annonce la dissolution de la coalition Seleka,

5 décembre 2013 : une attaque des anti-balaka dans la matinée fait une cinquantaine de tués parmi la Seleka et des civils musulmans. Les représailles de la Seleka sont sanglantes, un millier de morts sont dénombrés parmi la population civile non musulmane. Le Conseil de sécurité selon la résolution 2127 donne un mandat de six mois aux troupes françaises pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain.

Le 6 décembre :  lancement de l’opération Sangaris, « nom de code de la mission des troupes françaises en Centrafrique ».

Tout le monde où presque est maintenant au courant que la Centrafrique n’est pas une région d’Afrique, mais bien un pays. Plus besoin d’évoquer Jean Bedel Bokassa, le dernier empereur africain, pour que les gens voient de quel pays il s’agit. 2013 aura tout simplement été une année à placer en tête de liste dans les annales des périodes sombres de la République centrafricaine. Mais aujourd’hui encore ce pays peine toujours à voir le bout du tunnel.


Comment sauver la RCA? Ma reponse à Mansoura

Mansoura c’est ma voisine au KM5, rue de la Croix rouge dans le 3ème arrondissement de la capitale centrafricaine. Hier soir, on s’est retrouvé sur Facebook et on a parlé de notre pays la Centrafrique :
– Bonjour Johnny, ça fait un bail, comment tu vas ?
– Je vais bien merci et toi ?
-Ça va très bien, mes condoléances pour ton petit-frère.
-Merci, dis-moi t’es toujours à Bangui ?
-Ah, comment le pourrais-je avec toutes ces horreurs ? Je ne pouvais pas rester, je suis à Douala en ce moment, mais ma famille se trouve encore à Alindao, je m’inquiète beaucoup pour elle. Si les antis-balaka arrivent dans cette ville, ça va être grave, ils tuent systématiquement tous les musulmans.
– Ouais je sais, moi aussi toute ma famille est restée à Bangui, je suis autant inquiet que toi.
– Johnny tu serais capable de me tuer ? Pourquoi ils tuent les peuhls qui sont des centrafricains ? Et pourtant ils savent bien que nous aussi on ne s’entend jamais avec les tchadiens. On va faire comment nous les peuhls, c’est notre pays.

– Lol, te tuer ? Tu me crois vraiment capable de tuer un être humain ? Ta question me frustre Mansoura. Tu me connais, tu venais dans ma maison et faisais ce que tu voulais. Je n’ai pas changé. Quand à te dire pourquoi on tue les musulmans et peuhls centrafricains en RCA, tu me poses là une question bien difficile…
– Je t’assure Johnny, excuses-moi mais je ne sais plus en qui faire confiance, tu es parti bien avant moi, mais quand tu avais fui les exactions de la seleka, ce n’était encore rien comparé à ce que j’ai vécu. Il fallait voir les cadavres dans les caniveaux et joncher les abords de la route…Au fait, ton ami Ahmat a été tué, et sa sœur qui était enceinte aussi a été éventrée par les anti-balaka…Et tu es au courant qu’on a pillé ta maison ?
Qu’est ce que tu me raconte là Mansoura… Ahmat ? Ce n’est pas vrai ! Comment cela s’est passé ?
Pour ma maison je m’en doutais un-peu, après l’enterrement de mon petit-frère dans notre concession (ils ne pouvaient pas aller jusqu’au cimetière), aucun membre de ma famille n’a plus jamais prit le risque d’aller au KM5 où se trouve notre maison familiale.

Ahmat n’était pas pour moi un ami mais plus qu’un frère. On a grandi ensemble au KM5, il était musulman. On a fait les 400 coups ensemble. Quand la seleka était arrivé au pouvoir, si je recevais une menace ou si je suis resté tard quelque-part c’est lui que j’appelais pour venir me chercher afin de rentrer ensemble à la maison. Sa famille est comme ma famille. Ahmat m’aurait remit une arme et dormi sur ses deux oreilles sachant qu’il ne pouvait rien craindre de moi et vice-versa.
– Johnny, penses-tu que qu’on peut s’en sortir ? Crois-tu que la paix est encore possible ? Que les choses pourront redevenir comme avant en RCA ?
Je n’avais pas donné de réponse à Mansoura…J’étais perdu dans mes réflexions. Je pensais à Ahmat, aux soirs où on mangeait du méchoui de cabris ensemble devant Etoile autour d’un pot de jus de fruit. Je me rappelle nos virées en boite, et quand au petit matin il venait d’abord se changer chez moi pour faire croire à ses parents qu’il avait passé la nuit à regarder un film chez moi…Aujourd’hui, j’ai décidé de répondre  à Mansoura. Cette réponse, je la rends public pour tous les centrafricains. Oui, on peut s’en sortir ma chère Mansoura. Nous sommes en face d’une situation difficile mais c’est encore possible de nous tirer d’affaire.
Avant de proposer un plan pour une sortie de crise, analysons succinctement la situation.

Du Conflit religieux en Centrafrique :

Il faut arrêter de croire qu’il ya un conflit religieux en RCA. Oui, les gens sont massacrées sur la base de leur appartenance religieuse. Mais il ya des milliers de personnes réfugiées à la mosquée centrale, plus de cent mille à l’aéroport, des milliers au Monastère, et d’autres fuyant les hostilités vivent cachées dans la brousse. Tout ce beau monde n’aspire qu’à la paix et n’attend que la sécurité pour pouvoir rentrer chez lui. Cette population est prise en otage par une minorité d’individus qui manipulent des groupuscules de bandits de grands chemins en vue d’accéder au pouvoir politique.
Nous avons d’un côté les nostalgiques du régime de Bozize qui vendraient leurs âmes au diable pour reprendre le pouvoir. J’exagère ? voyez plutôt: vous avez des milliers de morts en Centrafrique et chaque jour des massacres mais après avoir perdu les élections pour être Président de la transition, Edouard Ngaissona un des parents de Bozize et Coordonnateur des anti-balaka déclarait sans ambages que la Présidente nouvellement élue est ingrate. Ceci parce qu’il n’ya pas beaucoup d’anti-balaka nommés dans le gouvernement. Ces gens entretiennent le climat d’insécurité, de terreur et tuent systématiquement tous les civils musulmans qu’ils croisent espérant de cette façon être associés ou reprendre carrément le pouvoir. D’un autre côté, nous avons la Seleka, et sa horde de mercenaires Tchado-soudanais qui en se repliant vers le nord s’attaquent à tout ce qui est non-musulman après avoir huit mois durant commit des exactions sur la population civile.

Pour sortir la RCA de cette crise, la priorité numéro un, c’est de désarmer et cantonner toutes les milices armées sans exception. Ensuite Renforcer la présence militaire dans les quartiers et sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Ceci permettra aux réfugiés chrétiens comme musulmans de regagner leur domiciles. Une forte présence militaire dissuadera les gens qui voudront s’adonner aux lynchages etc.
La paix ne sera consolidée que quand les principaux auteurs instigateurs du drame centrafricains, ceux qui continuent de souffler sur la braise et inciter leurs éléments à commettre des massacres seront arrêtés et traduits en justice. Et ils sont connus. Tant que François Bozize, Lévi Yakètè, Edouard Ngaisonna, tant que Michel Djotodja, Nouredinne Adam, Arda, Abakar Sabone seront en liberté, avec des projets diaboliques pour la RCA, la paix ne sera qu’un vain mot.
Sans armes et avec des forces de maintien de la paix partout les gens ne pourront pas se livrer au lynchage, ils vaqueront à leurs occupations et réapprendront à vivre ensemble. Des milliers n’aspirent qu’à retrouver une vie normale. Et le temps pansera les blessures.
Désarmés, les milices n’auront plus de moyens de pression pour réclamer leur part du gâteau, on pourra ainsi former un vrai gouvernement de technocrates qui conduira la transition jusqu’à des élections démocratiques. Apres les élections, nous aurons des dirigeants légitimes, qui seront l’émanation de la volonté du peuple et on pourra construire quelque-chose de nouveau avec ces nouvelles autorités qui seront issues des urnes. Toutes celles qui se sont succedées jusqu’aujourd’hui n’ont aucune légitimité, elles sont là pour les uns parce qu’elles ont prit des armes et pour les autres à cause d’alliances diaboliques.
Le peuple est prit en otage par ce groupuscule de politiciens véreux qui poursuivent leurs intérêts égoïstes.. Quand on aura de nouvelles autorités qui seront le verdict des urnes, la résultante de la volonté des centrafricains. On pourra en ce moment construire un Centrafrique nouveau. Car Il est plus qu’impératif de renouveler la classe politique centrafricaine, ils sont tous les uns autant que les autres responsables de la situation qui prévaut en ce moment au pays.
On a cru un moment qu’on ne pouvait pas trouver plus incompétent que Bozize et ses disciples, erreur. Djotodja et la seleka nous a démenti. L’opposition politique centrafricaine est une bande de « chercher à manger », ils avaient pactisé avec la seleka en s’imaginant qu’avec l’éviction de Bozize ils pouvaient être au sein d’un gouvernement d’union nationale de transition qui organiserait des élections qu’ils allaient forcément gagner. C’était dans compter avec les 20.000 desperados venus du Tchad et du Soudan et qui se sont comportés en véritables djihadistes pendant 8 mois.
De l’intervention internationale, Union africaine, Union Européenne et Nations-unies:

D’abord Je m’insurge contre les gens qui affirment que nos problèmes viennent des Occidentaux. Ils voient dans ce qui se passe en Centrafrique une fois de plus la main des blancs. D’autres partent dans des démonstrations et parlent d’intérêts, de pétroles et autres richesses du sous-sol en RCA. Cependant les gens qui lynchent, pillent, violent etc. Sont-ils des Occidentaux ? Les premiers responsables de la crise en RCA sont d’abord des centrafricains. Nous avons des leaders irresponsables qui ont sacrifié leur population sur l’autel des intérêts égoïstes. Même s’il ya des mains qui tirent les ficèles dans l’ombre, ceux qui tuent la population pour accéder au pouvoir sont des centrafricains. Aussi longtemps qu’un blanc ne viendra pas tirer à bout portant sur des africains pour prendre leurs richesse, la faute appartient aux leaders africains auteurs instigateurs et acteurs de ces crises. C’est trop facile de tuer des gens pour prendre le pouvoir et dire que la faute appartient aux blancs. En même temps on affirme que le problème c’est l’Occident, en même temps on est incapable de résoudre nos problèmes nous-même et regardons toujours vers l’Occident. A un moment il faut arrêter avec ces arguments et grandir un-peu. Oui il y’a eu l’esclavage, oui il ya eu la colonisation, ça fait partie de notre histoire mais aujourd’hui il faut avancer. Les États-Unis ont connu l’esclavage, aujourd’hui ils ont un Président noir.
Les Forces de la Fomac, transformé en MISCA et renforcée par d’autres contingents africains étaient déjà là quand la Seleka est arrivée au pouvoir. La seleka a commit huit mois durant des exactions sous le nez et la barbe de ces dernières. Il était question de désarmer et cantonner la Seleka, cela n’a jamais été fait. Il a fallu attendre l’arrivée de l’armée française pour voir le début du désarmement de la Seleka. Malheureusement celui-ci a été mis à mal par les représailles, ensuite par les crimes des antis-balaka.

Le contingent tchadien de la MISCA devrait être impérativement retiré de la mission selon Human Right Watch. Ce pays voisin de la RCA fait partie des acteurs de la crise centrafricaine. La maxime reste incontestée : On ne peut être juge et partie. La déstabilisation de la Centrafrique depuis deux décennies est orchestrée et vient du Tchad voisin.

Aussi, Il faudrait à la RCA plus de solidarité, plus d’implications des autres pays amis. Notamment une force dans laquelle les populations auront confiance. Une force Européenne par exemple qui pourrait mettre hors d’état de nuire toutes ces milices de malheur. Ensuite après la restauration de la sécurité celle-ci sera transformée en mission onusienne. Les nations-unies seules ont la capacité de coordonner à la fois une mission armée, institutionnelle et technique pour permettre de mener la transition jusqu’à l’organisation des élections libres et démocratiques.

En dernier lieu il nous faut également la volonté de tous les centrafricains de sortir de l’auberge. Si nous aimons notre pays et voulons la paix. Nous devons mettre notre point d’honneur à Former un état nation. Nous sommes d’abord centrafricains avant d’être nordistes, sudistes, chrétiens, musulmans ou quoi que ce soit d’autre. Et si nous voulons sauver la RCA, nous devrions arrêter de mettre des bâtons dans les roues au processus de paix en RCA.

Je connais des centaines de centrafricains qui ne lèveraient jamais la main sur toi juste à cause de ta religion Mansoura. Je sais que toi aussi tu ne tueras jamais un autre centrafricain juste parce qu’il prie un Dieu différent du tiens. Nous sommes encore nombreux comme ça, et je suis sûr que nous triompherons des gens qui veulent nous diviser pour leurs intérêts égoïstes. Il y’a encore de l’espoir…Passe le message aux autres compatriotes !

 


Je suis centrafricain mais pas barbare…

Un jeune homme a pété les plombs. Il a voulu en mettre plein la vue aux gens et a mordu à pleines dents dans le bras d’une personne qu’ils venaient de lyncher…

En moins de 24 h l’image fait le tour de la planète…Et les questions fusent. Il ya ceux qui me demandent de leur en dire plus. Ceux qui veulent savoir si je connais d’autres

cas de cannibalisme en RCA ou si je connais quelqu’un qui aurait immortalisé la scène…

C’est à-peine si l’on  me demande « Est ce que vous mangez de la chair humaine en Centrafrique ? »

Les gens généralisent, spéculent, confondent les victimes aux bourreaux et pendant ce temps les centrafricains ne voient pas le bout du tunnel. Pendant qu’une nouvelle page de l’histoire de la Centrafrique est ouverte. Et qu’une femme est élue pour conduire la transition jusqu’à des élections démocratiques. Le Centrafricain vit encore dans les camps de réfugiés, dans la peur des milices armées et de la coalition seleka….

Oui, je suis centrafricain mais pas barbare, je ne suis ni pro-seleka ni pro-anti-balaka. Je suis journaliste et blogueur, dans mon pays j’étais un animateur-radio vedette. Je suis Coordonnateur national des medias chez Invisible Children…Et…Depuis quatre semaines je suis parti de la Centrafrique.

Il y’a huit mois à l’arrière le monde était quasi-indiffèrent à tout ce qui se passe en Centrafrique. Il a fallu que des gens comme moi crient urbi et orbi qu’en RCA il ne se passe pas un jour sans qu’il y ‘ait exaction, viol, vol, crimes de guerres, crimes contre l’humanité etc. pour que la communauté internationale daigne se pencher sur la crise en RCA.

La coalition rebelle qui a prit le pouvoir en Centrafrique le 24 Mars 2013 estime que dénoncer les exactions qu’elle commet c’est la diaboliser et c’est ternir l’image du pays.  Les nostalgiques de l’ancien régime considèrent comme pro-seleka tous ceux qui dénoncent leur volonté de reprendre le pouvoir par tous les moyens et à tout les prix.

Aujourd’hui je vis à Paris hors de portée des balles de la seleka. Quand je demande de leurs nouvelles mes amis me  disent : « toi au-moins tu l’as échappé belle ».  Ils me considèrent tous comme un privilégié, un chanceux.

Cependant je vis avec le cœur lourd… à chaque fois que mon téléphone sonne je me demande quelle nouvelle va t-on m’annoncer ? L’assassinat d’un autre proche ?

Pour la plupart de ceux qui me côtoient à Paris je suis un centrafricain…C’est à dire pour beaucoup « des gens qui s’entretuent, qui lynchent dépècent égorgent »…Seulement je connais plus de cent mille centrafricains qui sont réfugiés à l’aéroport Bangui M’poko et qui n’aspirent qu’à la paix, qui soupirent après la sécurité pour pouvoir rentrer chez eux.

Ils ne sont pas des génocidaires. Des milliers d’autres centrafricains sont refugiés dans des conditions d’hygiène exécrables  dans les camps, au Monastère, dans la brousse pour fuir les hostilités. Ce sont de pauvres victimes, arrêtez de les considérer comme des barbares. Ils subissent une guerre déclenchée par un groupuscule de politicards. On a d’un côté des personnes qui vendraient leurs âmes au diable pour reprendre le pouvoir et d’un autre côté des gens qui sont prêts à toutes les abominations pour conserver un pouvoir qu’ils ont conquis au prix du sang.

Au milieu, tout un peuple pris en otage et que les gens considèrent comme…barbares…

Ma famille, mes amis, mes proches n ‘ont jamais lynché, dépecer qui que ce soit. Ceci malgré que nous avons perdu des proches.

Tout ceci n’est qu’une question de pouvoir : Le pouvoir tant convoité, le pouvoir mal acquis, le pouvoir mal géré, le pouvoir non-partagé…Et le peuple souffre et le peuple meurt mais ils n’en démordent pas c’est le pouvoir qui les intéressent. C’est le pouvoir qu’ils veulent par tous les moyens…

Je ne nie pas qu’il ya eu des actes génocidaires, barbares et inhumains perpétrés sur des innocents en Centrafrique. Seulement,  les auteurs instigateurs de ces exactions, les principaux responsables sont connus…et ne sont pas inquiétés. Il y’en a un qui vit tranquille quelque-part au Bénin. Oui,  je suis Centrafricain mais pas l’un ces desperados. De grâce, arrêtez de nous confondre

 


Pourquoi et comment j’ai quitté l’enfer centrafricain

Une foule de manifestants barricade l’entrée de l’aéroport Bangui M’poko, brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire : Oui à l’opération Sangaris, Non à la Seleka, Michel Djotodja, démission

Le taximan qui me conduit décide de s’arrêter à une centaine de mètres de la foule. Il ne veut aller plus loin, de peur que les manifestants ne caillassent sa voiture.

Entre moi et l’aéroport, il y a une meute en colère. Ces gens ont vu mourir leurs proches et ont certainement eux aussi lynché d’autres personnes. Que vaut ma vie pour eux ?

Mais il me faut atteindre l’unique porte de sortie de la Centrafrique. Je n’ai pas le choix. Je récupère mon sac à dos sur le siège arrière, descends du taxi et m’avance vers la foule… Un manifestant m’interpelle.

– Hey toi, tu vas où ? Tu es en train de fuir, c’est ça? Nous on est là, parce que la question du pays nous tient à cœur.

Je continue d’avancer, souriant aux uns, évitant de répondre. Cette frange de la population est celle qui est hostile à la Seleka, et c’est parce que je ne suis pas musulman, qu’ils m’ont laissé tranquille. Les Centrafricains sont entraînés dans un cycle de violences indescriptibles. Dans certaines zones, on lynche sans aucune forme de procès les gens en raison de leur religion, chrétienne ou musulmane. Ne me demandez pas le sort des athées, animistes, etc.

– Hey Johnny !

Mon cœur est prêt à s’arrêter de battre, je vois venir vers moi un jeune que j’ai l’impression d’avoir déjà vu quelque part. Il est accompagné de deux autres jeunes et fait les présentations :

– C’est Johnny qui animait Mossekattitude sur Radio Ndèkè-luka…

– Ha bon, c’est toi hein, grand-frère !

Ta : on pensait que t’étais un costaud disent les deux autres,

J’évite de pousser le Ouf de soulagement…

-Tu vas où comme ça ?

– Je vais juste en mission d’une semaine au Cameroun, leur expliquais-je.

– Ah okay, nous on est en train de manifester en réponse à ces imbéciles qui demandent le départ de la force Sangaris, tu te rends compte ? Pour qu’ils continuent de nous massacrer ? Depuis huit mois que cela dure ça ne leur suffit pas ?

On discute et chemin faisant ils m’accompagnent jusqu’au check-point de l’armée française. La barrière passée, je me retrouve enfin dans l’aéroport. Des détonations retentissent à l’extérieur du bâtiment. Quinze minutes plus tard, alors que je suis dans la salle d’embarquement, on m’informe que le contingent tchadien de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) a ouvert le feu sur les manifestants faisant un mort et plusieurs blessés.

J’ai moins de trente ans, j’ai presque tout connu en RCA : une dizaine de mutineries, trois années blanches, quatre coups d’Etat. J’ai vu mourir des proches par la bêtise humaine.

Il n’y a plus d’Etat en République centrafricaine …Il n’y a jamais eu de leader, que des gens qui ont sacrifié et qui continuent de sacrifier la population sur l’autel des intérêts égoïstes.

La Centrafrique n’est pas au bord, mais bien au fond du gouffre. Après les coups d’Etat et leurs lots d’instabilité, voilà que nous glissons bêtement sur la voie des affrontements intercommunautaires.

Je fais partie des gens qui « diabolisent » la Seleka. Mon nom figure, m’a-t-on dit, sur une liste noire. Bangui est devenue une ville trop dangereuse pour moi. Avec la situation confuse qui prévaut en ce moment, un « accident » est si vite arrivé…

Au début de la crise, je me suis dit : c’est à Bangui que ça se joue et je veux y être, apporter ma modeste contribution à l’édifice, et construire une Centrafrique prospère, unie, démocratique où il fait bon vivre. Mais je dois me rendre à l’évidence, à Bangui, je vis comme un fantôme. Je fuis, je me cache. Bangui, ma ville natale, est devenue un mouroir…J’assiste impuissant à l’extermination de mon peuple. J’ai été touché dans ma chair, mon jeune frère a été assassiné par la Seleka alors qu’il dormait dans sa chambre.

Partir est alors devenu une urgence, une obsession, refaire ma vie ailleurs. Mais j’ai cru un moment que je n’y arriverais jamais…

Fort heureusement tout est allé très vite pour moi. J’ai d’abord reçu un mail de Raphaelle Constant me disant : « Ziad est rentré de Tunisie, on a tenu une réunion sur ta situation on sait que tu cherches à quitter la Centrafrique, nous te proposons notre aide… »

A Bangui, l’ambassade de France me délivre un visa et me rassure : « Appelle-nous si tu as des difficultés pour atteindre l’aéroport ».

J’étais prêt à partir, mais rester à Bangui pour attendre de pouvoir obtenir un billet d’avion pour Paris était trop risqué. Se débarrasser de moi n’est qu’un jeu d’enfant pour la nébuleuse Seleka. J’avais aussi reçu des menaces sur Facebook de la part des partisans de l’ancien président Bozizé et commanditaires des anti-balaka tel que Steve Yambété. Très vite, je m’achète un billet d’avion pour partir le lendemain au Cameroun voisin. Une semaine plus tard, avec l’aide de RFI, je rejoins la capitale française.

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La Centrafrique disparaît à petit feu. Tous les jours des dizaines d’innocents meurent par représailles ou dans les combats entre anti-balaka et Seleka. Les membres du gouvernement de la transition ont tous leur famille à l’extérieur et se tiennent au chaud dans leur tour d’ivoire, à l’abri des balles auxquelles le Centrafricain est exposé. Il faut se rendre à l’évidence. Avec le régime actuel, ses seigneurs de guerre, sa bande de desperados, la transition n’a aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit de meilleur. Le peuple ne veut plus de Djotodja et ses sbires. Une simple rumeur de  démission et la liesse populaire s’empare de la capitale.

L’Union africaine réitère sa confiance au contingent tchadien considéré par les Centrafricains comme un des acteurs de la crise, plusieurs fois s’attaquant aux populations aux côtés de la Seleka…

Un groupuscule d’assoiffés de pouvoir qui savent qu’ils ne peuvent jamais accéder à la magistrature suprême par la voie démocratique essaie de faire croire à la minorité musulmane qu’ils se battent pour elle. D’un autre côté, des nostalgiques du régime Bozizé comme Lévy Yakité essaient de faire croire aux chrétiens qu’ils se battent pour eux « parce que des islamistes veulent s’emparer de leur pays ».Voilà la situation. Avec des appuis extérieurs, ces seigneurs de guerre sèment la désolation en Centrafrique.

Tout cela est un sablier qui se désagrège imperturbablement pour sonner le glas d’une nation d’à peine quatre millions et demi d’habitants. Déjà plus de mille morts en un mois, sans compter les milliers de tués huit mois durant par la Seleka…et les fosses communes qu’on commence à déterrer…

La Centrafrique est un petit pays situé au centre de l’Afrique et qui se meurt… Chaque avion qui le quitte, quelle que soit sa destination, délivre ses passagers de l’enfer.


Les questions auxquelles il faut absolument répondre pour sortir le Centrafrique du bourbier

Il est clair que le pays de Boganda est au fond du gouffre; remonter la pente pour enfin voir le bout du tunnel dépend de la volonté de tous les centrafricains à faire renaître la RCA de ses cendres. Il ya encore des chances, voici les questions auxquelles il faut répondre  pour y arriver :

1- voulons-nous la paix en Centrafrique ? Si oui, il faut savoir qu’une vendetta est le moyen le plus sûr de sombrer définitivement dans un cercle infernal de tueries qui creusera une tombe pour enterrer ce qui reste de la RCA. On a perdu des êtres chers,  on souhaite que les parents qui nous restent aient une vie épanouie de bonheur et de prospérité, or cela n’est possible que s’il ya la paix. Mais celle-ci est un processus, il faut déjà faire le premier pas, celui qui consiste à faire des concessions, à consentir des sacrifices pour garantir l’unité, la cohésion nationale et la paix conditions siné qua non pour avancer résolument sur le chemin du développement et entrer dans le concert des nations. Il est impératif de tourner définitivement la page.

Il ne faut pas tomber dans le piège de la seleka, qui essaie de faire croire qu’ils défendent la cause de la communauté musulmane. Djotodja l’a dit : « vous voulez qu’une seule communauté dirige le pays (…) si vous ne voulez pas on divise le pays en deux »…ça donne une idée claire des motivations de la seleka.

Piller les musulmans sont des actes tout aussi criminels que ceux qui nous ont fait perdre des êtres chers et cela n’honorent pas leurs mémoires. S’en prendre à d’autres personnes pour se venger enfonce d’avantage le pays dans un cycle de violence sans fin. Il n’ya pas d’avenir en cela, on voudrait au contraire voire un Centrafrique prospère où il fait bon vivre. Les centrafricains doivent se ressaisir et aspirer à la paix.

2- Qui assure l’ordre et la sécurité en Centrafrique ? La Misca me répondrez-vous, dans ce cas il faut primo : S’assurer de l’efficacité de cette force, les troupes françaises ont fait en une journée ce que la FOMAC n’est pas arrivée à faire en plus de 8 mois c’est à dire Désarmer une partie des seigneurs de guerre de la Seleka. Manque de volonté ? Incapacité ? je n’ai pas la réponse…Secundo, désarmer toutes les milices et autres forces en présence y compris la garde présidentielle constituée uniquement de seleka et au besoin confier cette garde à des éléments de la Misca. Un seleka qu’il soit de la garde présidentielle ou pas est un danger permanent pour la population tant qu’il a des armes en main. Ces mecs se comportent en vrai djihadistes, il y’en a qui se déguisent en civils et se fondent dans la masse pour échapper au désarmement, ce sont eux qui donnent des armes à leurs parents et assassinent la nuit les jeunes non-musulmans. Il est impératif de contrôler tout cela en les désarmant tous en faisant le porte à porte.

4- incorporer les seleka dans l’armée ? Une option à écarter : La quasi totalité de cette coalition s’est rendue coupable de crimes, viols, pillages, extorsions, enlèvements etc. Si au nom de la réconciliation on érige l’impunité en système de gouvernance, on ne s’en sortira jamais. Les auteurs de crimes depuis le coup-état de Bozize n’ayant jamais été condamnés on encourage d’autres crapules à prendre des armes et à se livrer à ce genres de barbaries si les desperados de la seleka échappent à la justice. Il ya bien eu un tribunal pour les génocides au Rwanda malgré la réconciliation

Apres la transition, nous pourrons constituer une armée républicaine forte et disciplinée dans laquelle toutes les régions de la RCA seront représentées. Une armée n’est pas une poubelle pour le premier meurtrier venu, on est pas un bon militaire parce qu’on sait tuer des gens. En même temps quand on a une armée faible, les gens viendront facilement jouer au pyromane et au sapeur pompier chez nous..

5- La question des éléments tchadiens de la MISCA ; aujourd’hui un sentiment anti-tchadien s’est développé en Centrafrique alors que depuis des décennies la RCA était une terre d’exil pour des milliers de Tchadiens fuyants la guerre civile au Tchad voisin. Ces derniers ont fait des enfants qui sont naturellement centrafricains. Cependant depuis quelques années déjà, Idris Deby fait la pluie et le beau temps en Centrafrique : Il a commencé par aider François Bozizé à renverser le Président Patassé en Mars 2003. Puis en Mars 2013, Djotodja renverse à son tour Bozize avec une coalition de rebelles constituée à plus de 90% de mercenaires tchadiens et soudanais. La seleka a bénéficié du soutien de qui? La communauté internationale a détourné les regards et a laissé faire. A l’époque le General Jean-Félix Akaga commandant de la Fomac déclarait que : « franchir la ligne rouge pour la seleka, c’était déclarer la guerre à l’ensemble des pays de la CEEAC ». La seleka a quand même franchi cette fameuse ligne rouge et prit le pouvoir, huit mois après, jour pour jour cette coalition commet des exactions sous la barbe de la FOMAC. Plusieurs fois assimilés à la seleka, se comportant exactement comme eux et évitant de les désarmer, le contingent Tchadien de la Fomac est détestée de la population centrafricaine, des voix se sont levées au CNT ( Conseil National de la Transition) ainsi que parmi la société civile pour demander le retrait du contingent tchadien de la Fomac en vain. Aujourd’hui cette force fait partie de la MISCA. Beaucoup de gens y voient une reconnaissance de la France envers Idriss déby depuis l’intervention du Tchad aux côtés des français lors de l’opération Serval au Mali.

Cependant les centrafricains doivent comprendre que le Tchadien qui vit en RCA n’a pas forcement quelque chose à voir avec ces complots qu’il faut être dans le secret des dieux pour comprendre,  et qu’en même temps beaucoup de centrafricains vivent au Tchad, nous ne pouvons pas chasser de la RCA des ressortissants de pays amis et frères, si nous résolvons nos problèmes en grands garçons, si nous pouvons nous entendre entre nous, aucune influence extérieure ne pourra mettre à mal la cohésion nationale. C’est trop facile de penser que le diable c’est l’autre, renvoyer les tchadiens ne résoudra pas le problème centrafricain.

6- Faut-il continuer à lancer des messages de haine et des appels aux armes ? Il est impératif de bâillonner Lévy Yakité et les nostalgiques de Bozizé qui lancent des messages de haine et font tout pour mettre un bâton dans les roues du processus de normalisation. Ceux qui font cela n’aiment pas la RCA et sont autant responsables des milliers de morts des centrafricains à cause de leur bêtises. Le retour du dictateur Bozize ne résoudra pas le problème centrafricain et des poursuites judiciaires devraient être lancées contre ceux qui lancent ce genre d’appel à prendre les armes.

7- Exiger la démission de Michel Djotodja ? Il est clair que garder Djotodja comme Président c’est s’exposer à un embrasement de la situation à tout moment. Il est responsable des milliers de morts d’innocents, les milices dont il est le commandant en chef se sont livrés à des crimes de guerres, crimes contre l’humanité, viols, vols, pillages. Il l’a dit lui-même il n’a pas le contrôle de tous ces desperados qui l’ont porté au pouvoir, c’était peut-être cela le deal : On te porte au pouvoir et tu nous laisse faire. Tant qu’il est Président, ses sbires créeront forcement des situations d’instabilité pour piller et tuer, ils ne savent faire que ça. Les centrafricains voient en Djotodja un criminel, il devra répondre lui aussi devant la justice.

Je dédie ces réflexions à la mémoire de mon petit-frère Seth-abel, assassiné lâchement par la seleka alors qu’il dormait dans sa chambre. Que Dieu me donne la force d’oublier cet acte impardonnable et de m’en remettre à la justice divine. Michel Djotodja et sa horde de criminels ne me réduiront jamais en silence, et comme beaucoup de centrafricains j’attends impatiemment le jour où il répondront de leurs crimes devant la justice


La Centrafrique en 7 diapos ou la chronique d’un pays au bord du gouffre

Diapo N°1 :  La RCA est une jungle peuplée de quatre millions et demi de gibiers à la merci de plus de 20.000 hors la loi appelés ex-Seleka. Cette coalition étant officiellement dissoute par son chef, l’actuel président de la transition Michel Djotodja.

J’exagère ? Voyez plutôt, une semaine à Bangui: lors d’un braquage d’une moto par deux ex-Seleka, l’un des deux braqueurs a lâché une grenade tuant une jeune femme et blessant plusieurs autres personnes du quartier Castors. Ont été assassiné un ex FACA (Forces Armées Centrafricaines) dans le quartier Miskine par des éléments de l’ex-Seleka, dans la foulée un français a prit une balle ; un élément des FACA dans le 4e arrondissement ; et un Magistrat. Plusieurs concerts de tirs à l’arme automatique ont retenti le soir dans le 5e arrondissement, selon les humeurs d’un Colonel de l’ex-Seleka.

Diapo N°2 : Au vu de ce qui précède, on comprend bien que le très médiatisé désarmement des éléments de l’ex-Seleka a accouché d’une souris. Ces mecs sont toujours armés jusqu’aux dents et sèment la terreur à Bangui. Les forces de défense et de sécurité n’ont pas d’armes pour se défendre quand les braqueurs, pilleurs et assassins de l’ex-coalition sont lourdement armés et font ce qu’ils veulent. Cherchez l’erreur…

Diapo N°3 : La Centrafrique a besoin en urgence d’une force de maintien de la paix neutre et capable de tenir en respect la nébuleuse ex-Seleka. La MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique), si elle est commandée et constituée en majeure partie des forces de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), on est loin d’être sorti de l’auberge. Jetez un coup d’oeil sur ce qui se passe en Centrafrique : no comment comme disent les anglais… La Force militaire d’Afrique centrale ne pourra résoudre le problème.

Diapo N°4 : N’importe quel crétin sait que si t’as un chien méchant, tu le tiens en laisse pour éviter qu’il ne morde de paisibles passants. Ben ça, les responsables de l’ex-Seleka ne le savent pas. Et le souci c’est que dans leurs cas on parle de plus de 20.000 enragés a la gâchette facile qui comptent au moins un mort par jour pour la seule ville de Bangui. 20.000 desperados qui auraient dû être désarmés, cantonnés et mis hors d’état de nuire depuis 8 mois. Les morts s’amoncellent devant l’impuissance des autorités et de la communauté internationale.

Diapo N°5 : La Centrafrique est un far-west dans lequel le plus odieux des crimes est cité comme un banal fait divers. Vingt-quatre heures après l’assassinat du Directeur Général des services judiciaires, seul un communiqué du ministère de l’Intérieur, en total contradiction avec la version de la famille fait office de réaction de l’exécutif.

Écoutons la cadette du défunt : « Trois individus nous ont été présenté à la place mortuaire comme étant les assassins du magistrat, on nous a donné une arme  pour les exécuter, la famille a refusé cette proposition et demandé la saisine de la justice pour clarification, mais sur le chemin du retour ces trois personnes ont été exécutées. »

Maintenant écoutons le Pasteur Josué Binoua Ministre de l’Intérieur : « Dans la soirée du samedi 16 novembre 2013, aux environs de 19 heures, le Magistrat, Directeur Général des Services Judiciaires, Modeste Martineau BRIA a été froidement abattu sur l’Avenue de France, suite à une tentative de braquage de son véhicule de fonction. Les auteurs de ce dernier braquage ont été formellement identifiés, par les témoins qui ont donné des indications utiles sur leurs lieux de refuge aux Forces de l’ordre. Ces indications ont permis aux Forces de l’ordre de les traquer. Aux environs de 3 heures du matin, au moment de leur interpellation, ils ont opposé une résistance en ouvrant le feu sur les Forces de l’ordre qui étaient à leur trousse. A l’issu des échanges de tirs, trois de ces malfaiteurs ont été abattus. Il s’agit de :

· ALI ABDRAHAMANE
· IBRAHIM ASSIME
· ISSAKA MARDJANE

Le Gouvernement condamne avec fermeté ces agissements qui troublent sérieusement le processus de la transition en cours. » Et patin-couffin…

Si la version de la cadette “que beaucoup de témoins ont confirmée” est vérifiée, cela pose le problème d’exécution extra-judiciaire pour masquer, protéger qui ou quoi ? Les vrais auteurs instigateurs du crime ? Le magistrat Modeste Bria, Directeur des services judiciaires aurait des dossiers qui pourraient intéresser  la CPI…

Naturellement, la classe politique centrafricaine dans son ensemble évite d’élever la voix face à ces exactions sur la population. Elle est impliquée jusqu’au cou dans le scénario ex-Seleka. L’ancienne opposition démocratique, les membres du CNT (Conseil National de la Transition), les membres du gouvernement sont impuissants devant les agissements de la Seleka.

Diapo N°6 : Michel Djotodja achète le silence des manifestants en payant les morts des victimes de l’ex-Seleka. Dix millions aux habitants de Boy-Rabé suite au pillages et multiples exactions dans leur quartier après une réunion avec eux au palais ; cinq millions à ceux de Boeing après le passage infernal de l’ex-Seleka dans leur quartier, etc… Un autre communiqué appelait encore le samedi dernier les jeunes de Castors et Fatima à une rencontre au palais de la renaissance avec le chef de la transition, suite aux assassinats et manifestations qui s’en sont suivis dans les deux quartiers.

Diapo N°7 : La RCA est au bord de l’implosion, un peu partout des manifestations, érections de barrières pour protester contre les exactions de l’ex-Seleka qui durent depuis 8 mois . Le Président de la transition a même été hué par la population alors qu’il passait sur les lieux de l’enlèvement d’un jeune. Les ex-Seleka se sont évertués à rendre ce régime, a moins d’un an, le plus impopulaire de toute l’histoire de la Centrafrique. Tous les Centrafricains ne rêvent que de voir la fin du règne de l’ex-Seleka…

L’Avenir y est incertain. On ne sait pas de quoi demain sera fait en Centrafrique… Qui sera la victime de demain ?

 


Pourquoi pensez-vous que des milliers de Centrafricains ont trouvé refuge chez Paul Biya ?

On ne change pas une équipe qui gagne. Il m’a fallu des vacances au Cameroun pour m’en rendre compte. Le pays de Samuel Eto’o fils héberge en ce moment des milliers de Centrafricains. Ils sont innombrables à avoir fui les hostilités, les bruits des détonations à longueur de journée, les pillages, viols et autres exactions de la Seleka (la coalition rebelle qui a pris le pouvoir en Centrafrique le 24 mars 2013) pour se réfugier au Cameroun voisin.

Songent-ils à rentrer un jour au pays ?

– Oui, me répond Koby. Après la fin de la transition, lorsque tout rentrera dans l’ordre et qu’il y aura un nouveau régime démocratique et que je ne me sentirais plus en danger au pays oui, je rentrerai…

Quant à Aby, rentrer en Centrafrique pour s’y installer à nouveau ne fait pas partie de ses projets. “ Ce pays tue les jeunes, n’offre aucune opportunité ”, disait-il avec rage. Non, lui en a assez de fuir tous les cinq  ou dix ans parce que les politiciens centrafricains ont érigé les coups d’Etat en système d’alternance.

En dehors de Koby et Aby que je connaissais particulièrement depuis Bangui, j’ai pour ainsi dire évité tous mes compatriotes qui hantent les rues de Douala-bar, qui noient leurs soucis la nuit à Douala Bercy et qui sont légion à Yaoundé.

Toutes les bonnes choses ont une fin. Mes vacances terminées, il m’a fallu monter dans un taxi pour me rendre à l’aéroport international de Douala et grimper dans un avion qui me ramène à la maison.

A Rome comporte-toi en Romain, il va sans dire qu’il vaut mieux se fondre dans la masse et passer incognito pour éviter d’être traité en étranger “se voir majorer les prix, risquer d’être attaqué par les nangaboko* etc…” seulement ça ne m’a jamais réussi de jouer au camerounais, mais bon je retente une dernière fois le coup :

–       Vieux père, tu tcha* combien pour un dépôt à l’aéroport?

–       50* mon petit;

–       Mouf !!! Pourquoi pas feuille* pendant que tu y es, je yamo pas les ways comme ça hein? C’est pas 2500?

–       Ooh mon petit, bon grimpes on y va

Pour une fois que ça a marché, commençais-je à penser lorsque le taximan me demandait si j’étais centrafricain…

– Heu….Ouais, fis-je ! Encore raté ! Normalement ça aurait pu marcher, jusque-là je ne sais pas ce qui foire, mon accent ? Parce que physiquement je ressemble à n’importe quel Camerounais…

Le vieux m’arrache à mes réflexions:

– Ah vraiment Bangui la coquette, disait-il l’air nostalgique. Après m’avoir servi la sauce dont j’ai horreur et que malheureusement je suis obligé d’avaler chaque fois que je décline ma nationalité et dont voici la recette :

– Centrafricain? Yako ! Seleka… Regard compatissant avec l’air de demander: t’es un survivant ? Heu…tu y retournes là ?!?

Les politicards centrafricains ont fait de nous la risée du monde et donc il faut juste assumer. Oui Monsieur je suis Centrafricain et j’suis en train d’y retourner, là, j’ai pas fui la guerre ? J’étais en vacances…Et rassurez-vous je ne me prends pas pour l’acteur du film américain : Retour vers l’enfer…Je rentre juste chez moi !

Le gars m’explique alors qu’il avait connu Bangui sous de plus beaux jours. Là encore il me sort un refrain bien connu en RCA :

– Ah vraiment Bokassa, y’avait que ce Monsieur qui avait su maîtriser la Centrafrique, après lui les autres n’ont fait que l’enfoncer jusqu’aujourd’hui.

Et Bingo ! Il venait de me faire une révélation. Au-delà de cette étrange tendance à présenter un dictateur comme le seul bâtisseur de la nation centrafricaine se cache une vérité que j’ai découverte au Cameroun.

Une vérité qu’un Camerounais ne verrait pas forcément parce que l’homme n’est pas fait pour être satisfait de son sort.

Sur le plan macro-économique, sur le plan de l’éducation, des infrastructures pour ne pas dire sur tous les plans, le pays de Chantal Biya dépasse la RCA et fait partie des géants de la sous-région d’Afrique centrale. Cependant la date du 6 novembre, date de mon anniversaire a alimenté la polémique au Cameroun.

Pas moins de 31 ans au pouvoir, les Camerounais estiment que c’est trop, ils veulent un changement au sommet de l’Etat. C’est ce que d’aucuns appellent la démocratie.

Même mon pote Florian parle de dictateur éclairé quand il évoque Paul Biya. Faut-il croire qu’il n’y a pas de démocratie sans alternance? Et si le peuple décide d’élire un seul homme cinquante fois ? Sans vouloir passer pour quelqu’un qui cautionne la dictature, qu’est ce qu’un peuple désire le plus au monde si ce n’est la paix, la stabilité, un salaire régulier, le développement et j’en passe?

Ce taximan a raison, des dizaines de bonshommes ont beau se succéder à la tête de la nation centrafricaine, mais ce peuple manque cruellement du strict nécessaire.

Cependant Paul Biya offre depuis 31 ans aux Camerounais ce à quoi aspirent les Centrafricains : la paix, la “liberté du négoce” comme le disait Fama dans Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, l’éducation, la liberté de presse, la liberté d’expression, etc. et les gens viennent de partout en jouir…

– Alors si vous ne voulez pas du vieux, donnez-le nous. Disais-je au vieux taximan.

Echanger Paul Biya contre un certain…..heu…non même contre tous les politiciens centrafricains et en une semaine on verra si vous ne regrettez pas le vieux et réclamez son retour avec des larmes aux yeux…Pourquoi cette fâcheuse tendance à vouloir coûte que coûte comparer nos Etats qui ont la cinquantaine à peine entamée à des pays qui ont plus de deux cents ans de démocratie ?

Depuis trente  ans le Cameroun est un symbole de stabilité, de paix, de développement dans la sous-région d’Afrique centrale grâce aux efforts du vieux. Et si on fait un peu de syllogisme : On ne change pas une équipe qui gagne ; Biya a gagné donc on ne doit pas changer Biya. Pour que je puisse encore revenir en vacances dans un Cameroun libre et prospère où il fait bon vivre. Et si vous n’en voulez pas, et bien nous nous ssommes prêts en Centrafrique à échanger tous nos dirigeants sans exception contre le sage Paul Biya…

– Je pense que le vieux taximan m’en veut toujours pour ces propos. Il s’était lancé dans des démonstrations, me disant que ma connaissance du Cameroun se limite à ses deux grandes villes : Yaoundé et Douala et que je suis très mal placé pour parler de ce que je ne connais pas. Ce pays est très riche, mais il n’y a qu’une minorité qui en jouit et blablabla… Bon un mécontent me disais-je ! Depuis quand avez-vous vu un humain satisfait de son sort ?

Nangaboko : les délinquants et autres bandits qui font les pickpockets.