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Du virtuel au vrai, Kremlin-Bicêtre c’est comme sur le web

L’Internet n’a rien de virtuel. Quand on fait l’expérience d’échanger plusieurs mails avec des personnes qui se trouvent dans un autre coin de la planète, puis d’avoir un beau jour la chance de les rencontrer en vrai, et de découvrir les visages qui se cachent derrière les mails conviviaux qu’on reçoit. On se dit que finalement tout cela a été possible grâce à la Toile.

C’est sur Internet que j’ai su comment on appelle les Kremlinois et vice versa, ces gens ne me connaissaient que sur Internet. Moi ? Peut-être même juste la plateforme Mondoblog que je représente lors de ces visites ou dans le meilleur des cas mon blog et mes billets qui parlent de mon pays. Un pays qui se trouve à l’autre bout du monde, aussi loin de leur portée que l’est le palais de Poutine dont leur ville porte le nom.

« Voir Kremlin-Bicêtre et devenir témoin de Jéhovah », cela aurait pu être le titre du film de ma première visite dans cette ville._

L’an 2014, lundi 29 septembre. Déjà dix mois à prendre chaque jour le métro et à connaître à peu près toutes les correspondances. La première fois que j’ai fait le déplacement de Kremlin-Bicêtre, je me suis quand même trompé de direction et me suis trouvé sur la route d’Ivry. J’ai dû rebrousser chemin jusqu’à la station Place d’Italie pour prendre la bonne ligne.

Une branche du trajet va à Ivry et l’autre à Villejuif, il faut prendre le soin de vérifier l’itinéraire sur le tableau sinon on rate sa destination.

Décidément cette ville a fait le vœu de me donner des leçons… Désormais j’ai appris à observer. D’ailleurs je n’ai pas la prétention de connaître une ville en y passant quelques heures pendant 2 semaines.

Quand on sort du métro Kremlin-Bicêtre, on tombe sur deux longues suites d’immeubles modernes bordant une grande route mitoyenne. C’est la route principale, qui, en se pavanant vous emmène vers la capitale et à Ivry du côté opposé.

Les Kremlinois font les choses en grand, même le programme de notre visite est imprimé sur du papier glacé. Ils ne laissent aucun détail au hasard, et sont plutôt satisfaits de leur sort, car vivants dans une ville qui se trouve entre Paris et Villejuif, ils ne se réclament pas parisien encore moins Villejuifois, ils sont Kremlinois, point à la ligne. Le personnel de la mairie nous envoie à moi et à Marnie minimum deux mails par jour et nous appelle tout le temps pour s’assurer que tout va bien dans le meilleur des mondes.

Marie et Eugénie, les deux dames qui m’ont reçu à la sortie du métro m’abandonnent dans une salle en plein milieu de débataires dont la moyenne d’âge est de 60 ans. C’est une réunion qui prépare l’élection des membres du bureau consultatif des retraités.

Ils sont plutôt démocrates à Kremlin-Bicêtre me dis-je.

Bon, laissons ces septuagénaires à leur débat et sortons visiter cette fameuse ville.

Les Kremlinois ressemblent à tous les Parisiens, c’est une ville à première vue cosmopolite. J’ai croisé des Asiatiques, des Noirs, des filles voilées, des Blancs, etc. Et j’ai même été la proie d’un témoin de Jéhovah qui a voulu m’évangéliser. Un petit vieux qui connaissait la Centrafrique. Il me parle des compatriotes qu’il avait rencontrés dans sa jeunesse. Il était journaliste à l’Equipe, il m’a sorti sa vieille carte de presse de quand il avait 30 ans. Que de souvenirs émouvants.

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– La photo me ressemble encore n’est-ce pas ? Je dis oui plein d’admiration.

Il m’a tellement émerveillé que j’ai accepté de prendre ses brochures et de lui donner mon numéro de téléphone. Depuis ce jour, J’avoue que j’aurais aimé qu’il me parle d’autre chose, quand il m’appelle. – Tiens, du journalisme par exemple mais il s’entête à m’évangéliser en me parlant de sa salle de royaume, et sans que je lui pose la question tente de m’expliquer que les témoins de Jéhovah ne sont pas une secte…

– Mais je n’ai jamais dit ça, moi !

On ne parle que de ce qu’on connaît, même au tribunal on ne témoigne que de ce qu’on a vécu, lui est témoin de Jéhovah. Maintenant que j’ai croisé en vrai des Kremlinois, je peux témoigner que cette ville existe et aurait pu être juste un arrondissement de Paris. Tout cela grâce à Internet…

 

 


Je n’irai pas au Kremlin-Bicêtre en avion

Suis-je devenu Parisien ? C’est une fonctionnaire de la mairie du Kremlin-Bicêtre qui m’en a donné la réponse. Voilà bientôt dix bons mois que je vis à Paris, la première destination touristique au monde. J’ai appris les codes, us et coutumes de cette ville. Par exemple, je ne parle pas aux voisins dans le métro, j’enrage quand quelqu’un se met à gauche de l’escalator (il se croit dans sa chambre celui-là ?), et pour rien au monde je ne porterais l’un de ces tee-shirts qu’arborent les touristes, et sur lesquels on peut lire I love Paris.

Il m’est aussi arrivé de penser que Toulouse, Bordeaux ou Marseille se trouvent dans un autre pays ou du moins la France, c’est avant tout Paris.

Alors quand je reçois un mail d’une certaine Marie, qui m’invite dans la ville du Kremlin-Bicêtre partenaire du projet Mondoblog la plateforme de l’Atelier des médias qui héberge mon blog, je réponds de but en blanc à son mail, pourquoi pas ? Cela me permettra de sortir de la capitale et d’écrire sur autre chose que sur la crise en Centrafrique.

Kremlin-Bicêtre… Bon, je sais que Vladimir Poutine n’a pas pris ses nouveaux quartiers en France, il s’agit donc d’une ville qui se situe certainement à la frontière, ses habitants se prendraient-ils pour des tsars ? Je m’imaginais déjà dans le train, allant passer douze bons jours en dehors de Paris.

Quand la fonctionnaire de la mairie m’appelle pour valider le programme qu’elle a échafaudé pour notre visite, j’hésite à demander à quelle gare je devrais prendre mon billet. J’ai déjà opté pour le train, car par les temps qui courent, il ne fait pas bon voyager en avion. Je n’ai pas encore posé ma question que la dame me demande dans quel arrondissement je vis.

– Dans le 15e, dis-je fièrement, juste à 10 minutes de la Tour-Eiffel, mais je déménage ce week-end, je vais désormais habiter dans le 13e arrondissement.

–   Ah mais très bien, le 13e, c’est à quelque 400 mètres du Kremlin-Bicêtre…

–       Heu… ah ouais ?

–       Oui, même si vous êtes toujours dans le 15e on est juste à 30 minutes de chez vous en métro

Avant de raccrocher, je demande quand même…Y’a bien un métro qui arrive là-bas ?

–       Oui, on a notre métro qui s’appelle Kremlin-Bicêtre. Je t’enverrai tous les détails par mail.

Elle a crevé le petit nuage sur lequel je volais depuis quelques jours, moi qui rêvais d’aller découvrir une ville de campagne, elle m’a juste ramené sur terre. Je commence à douter de moi – eh oui mon gars, tu ne connais pas encore Paris comme ta poche.

Pour me rassurer Je décide de vérifier auprès de mon entourage. Mon premier cobaye s’appelle Frédéric. Il travaille à la Maison des journalistes, à peine lui ai-je dit bonjour que j’enchaîne

–       Vous connaissez le Kremlin-Bicêtre ?

–       Oui, c’est au bout de la ligne 7 je crois, y’a un grand hôpital là-bas…

–       Ah ?

–       Oui, je crois même que la ville est connue en raison de l’hôpitalhopital

Voilà, ça explique tout, je suis voisin de l’hôpital européen Georges Pompidou, et je ne m’y suis encore jamais rendu… Dieu merci, jusque-là , j’ai la forme. Donc si la ville du Kremlin-Bicêtre n’est connue que pour son hôpital, c’est un peu normal que je ne connaisse pas cet endroit qui est presqu’un arrondissement de Paris.

Quand je suis sorti du bureau de Frédéric, je croise un jeune branché swag genre ouech ouech, je l’aborde.

–       Ouèsch salut poto, tu connais la ville du Kremlin-Bicêtre ?

–       Ouèch, non désolé cousin…Bah va demander à la Gare du Nord.

Et voilà ! Je ne suis pas le seul à Paris à ne pas connaître cette commune française située dans le département du Val-de-Marne en région Île-de-France

Du coup, j’ai hâte de la découvrir, déjà comment appelle-t-on les habitants de Kremlin-Bicêtre ?

C’est Wikipedia qui me donne la réponse : les Kremlinois.

Ma philosophie n’a pas changé, le monde ne se résume pas à ce que nous voyons autour de nous. Au-delà des immeubles, des montagnes ou forêts qui bordent nos horizons il y a tellement de choses, de gens et d’endroits sympathiques qu’on aimerait découvrir ou rencontrer. J’attends impatiemment ces nouvelles rencontres avec les Kremlinois.

 


Centrafrique : comment réussir enfin la transition

Le président de l’Autorité nationale des élections vient de le reconnaître : les élections prévues pour février 2015 ne pourront pas se tenir à cette échéance. Quel avenir pour le retour de la démocratie en République centrafricaine ? Comment sortir de cette crise ? Si l’on veut vraiment voir le bout du tunnel, il n’existe pas 36 solutions, des actions concrètes s’imposent.

I- De la médiation sous-régionale

La médiation des pays de la sous-région Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) a montré ses limites, les fauteurs de trouble centrafricains ont fait le tour des capitales sous-régionales sans trouver de solution. Il y a eu les rencontres et multiples accords de Libreville, les rencontres et accords de Ndjamena, les pourparlers de Brazzaville un, deux et trois. Chaque fois les mêmes personnes, se cachant derrière les mêmes entités, qui d’ailleurs voient leur nombre grossir à chaque épisode s’en vont se partager le gâteau dans ces capitales, touchent des per diem et imposent leurs volontés. Simplement parce qu’ils ont des moyens de pression qui sont les massacreurs de masses lourdement armés sur le terrain. Les différents protagonistes ont des soutiens dans ces capitales sous- régionales. La quasi-totalité des chefs d’Etat de la Cemac étant eux-mêmes arrivés au pouvoir dans leur pays à la faveur d’un coup d’Etat et gagnent systématiquement par l’opération du Saint-Esprit toutes les élections qu’ils organisent depuis quelques décennies. Il est impératif d’avoir un médiateur fort qui peut taper du point sur la table en disant « c’est bon, la recréation est terminée, on se met au pas et on avance vers le désarmement,  la démobilisation et la réinsertion afin d’aller aux élections. » Quel pays est prêt à jouer ce rôle ?

II- Des institutions de la République

a- La présidence

Au risque de choquer les militants de cette cause, je pense qu’on ne peut plus continuer à changer indéfiniment la tête de la transition en RCA. D’ailleurs il faut bien que l’on songe à sortir de cet état de fait pour redevenir un pays normal, ceci ne sera possible que suite à des élections libres et démocratiques.

Changez dame Samba Panza et le prochain président de la transition se livrera aux mêmes errements. Il voudra aussi nommer tous les membres de sa famille, ses copines, s’en mettre plein les poches, etc. Ce sera un éternel recommencement et les élections repoussées aux calendes grecques. Assez ! Laissons Samba Panza conduire la barque jusqu’aux élections. Il va sans dire qu’il y a un virus de l’incompétence qui sévit au palais de la Renaissance et tous ses locataires depuis deux décennies sont automatiquement contaminés. Non, cela suffit on a vraiment pas besoin d’un énième larron.

b- Du gouvernement

Envers et contre tout, le gouvernement Kamoun est formé. Une trentaine de ministres pour contenter tout le monde et faire manger tout le monde comme d’habitude. Suite et fin, qu’on arrête définitivement avec ces remaniements ministériels obtenus sous pressions. La RCA a-t-elle besoin par exemple d’un ministre du Tourisme dans son état actuel ? Ce sont toujours les mêmes sinon les mêmes entités qui sont représentées au sein du gouvernement. Et pour cause, on veut satisfaire tout le monde. La seule préoccupation étant d’avoir sa part du gâteau pour se tenir tranquille, il est impératif d’arrêter cette pratique. Tous les ministres Seleka se valent, pareil pour les anti-balaka. Mahmat Kamoun n’est peut-être pas l’homme le plus intègre de la RCA, on croise juste les doigts pour que les aides d’Etat à Etat ne se baladent plus dans les poches de l’ex-conseiller spécial de la présidente qui prétend faire le change dans une banque à Douala au Cameroun et qu’une partie disparaisse avant d’arriver dans les caisses du Trésor public. Vivement que le compatriote Mahmat Kamoun et son équipe soient animés d’un esprit patriotique et travaillent pour rendre à la RCA sa dignité perdue.60623_696231603765536_4437672730664680009_n

c-Du Conseil national de transition

Les membres de ce conseil devraient se calmer un peu. Ce conseil national de transition a été forgé de toutes les pièces. Ses membres ont été cooptés par-ci par-là pour légitimer le pouvoir de Michel Djotodja que la communauté internationale refusait de reconnaître. Si ce CNT avait plutôt dit « il est hors de question pour nous de légitimer un coup d’Etat, on propose plutôt des élections anticipées », on n’en serait peut-être pas là. L’actuel président du CNT a été le premier à organiser une grande marche de soutien au lendemain du coup d’Etat de la Seleka, son poste est tout simplement une récompense. Il n’a aucune légitimité et ne peut se comporter comme un président d’une Assemblée nationale élue par la population. Certains membres du CNT savent qu’ils ont pris de l’argent pour voter. Donc avant de condamner la communauté internationale ou qui que ce soit balayons déjà devant notre porte. Les politiciens centrafricains sont responsables à des degrés différents de ce qui est arrivé à la Centrafrique. Qu’ils arrêtent de penser à s’en mettre plein les poches et prennent des décisions qui vont dans le sens de la paix et la réconciliation nationale. Le CNT doit aujourd’hui penser plutôt à la tenue de futures élections s’ils sont vraiment patriotes et représentatifs de la population.

III- Du désarmement effectif des milices sans exception 

Depuis le début nous ne cessons de dire que la clé de cette crise est le désarmement. Aussi longtemps que les acteurs de cette crise ont des moyens de pression à savoir des hommes lourdement armés sur le terrain, ils n’en feront qu’à leur tête. Aucun chef rebelle ni rebelle ne voudra se désarmer volontairement. Ils savent ce qu’ils risquent : perdre tout moyen de pression pour toujours rester aux affaires, risquer la poursuite judiciaire, etc. Tant qu’on ne démilitarise pas le pays, aucun processus de normalisation ne pourra être lancé.

IV- Et enfin… des marches

J’ai envie de crier « y’en a marre des marches. » Tout le monde peut soudoyer tout le monde pour organiser des marches de soutien. Un peu de dignité…Il y a mieux à faire pour aider le pays que de voir ces spectacles ridicules. Cette cacophonie démontre que le Centrafricain ne peut pas se lever comme un seul homme pour vouloir la paix et la réconciliation nationale. Un exemple qui illustre parfaitement ces propos : le 17 août, un groupe de Centrafricains organise une marche à Paris pour demander la démission de Samba Panza et de son gouvernement, le 18 août toujours à Paris, un autre groupe de Centrafricains organisent une marche de soutien à Samba Panza et à son gouvernement…R.A.S


Pourquoi et comment Mahmat Kamoun est nommé premier ministre

Fin du suspense : Dame Samba Panza a annoncé le 10 août 2014 la nomination de Mahmat Kamoun au poste de premier ministre de la transition en Centrafrique. Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe, même si la messe œcuménique d’hier au stade de Bangui avait pour objectif de préparer les Centrafricains à cette désignation. Jusque-là Samba Panza affirmait que : « Personne, pas même la communauté internationale ne lui dicterait sa décision ». Comment alors expliquer son choix ?

Quand les débats s’organisaient autour de la question « Faut-il nommer un musulman à la Primature ? », j’ai failli m’étrangler en criant ,  » non, mais arrêtez cet amalgame qui a coûté la vie à des milliers de Centrafricains et d’étrangers vivant en RCA !  » Vous prenez à ce point les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ? Parlez-nous plutôt de la Seleka à la primature. Ce sont les représentants de la Seleka et non des musulmans qui ont fait le déplacement de Brazzaville pour les négociations des postes comme d’ailleurs dans tous les précédents pourparlers. Pourquoi vouloir coûte que coûte faire croire qu’il s’agit uniquement d’un conflit entre chrétiens et musulmans ? Les musulmans ne sont pas tous des Seleka, et les musulmans n’ont pas pris les armes pour réclamer le pouvoir, c’est la Seleka qui a tout organisé et manipulé certains, voire utiliser le terme de musulman à des fins politiques.

Mahmat Kamoun préféré à Abdoul-Karim Meckassoua

C’est devenu un secret de polichinelle, tout le monde est au courant que les accords précédant la démission de Djotodja prévoient que la Seleka garde la primature et quelques ministères clés. Ainsi on a eu droit à cette injonction de l’homme fort de Ndjamena lors de la première visite de Samba Panza au Tchad, celui-ci s’engageait à : « Veiller au respect des accords de Ndjamena»… On le savait que les menaces de partitions, les massacres, etc. sont des moyens de pression pour obtenir gain de cause. A Brazzaville les représentants de la Seleka en ont fait voir de toutes les couleurs au président Denis Sassou-Nguesso et aux autres parties. Ils ont réitéré leur volonté de partitionner le pays, ont boycotté les séances pour finir par revenir à de meilleurs sentiments et demander pardon aux Centrafricains pour ces propos de division. Ce que Déby, veut Déby l’obtient.

Je me doutais que la primature reviendrait à la rébellion Seleka, mais jamais il ne m’est venu à l’idée qu’on aurait droit à un certain Mahmat Kamoun. Le nom d’Abdoul Karim Meckassoua circulait depuis quelques jours et sa nomination imminente faisait couler beaucoup d’encre. Pourquoi Meckassoua n’a pas été nommé premier ministre ?
Il va sans dire qu’il n’a aucune chance dans ce décor, parce que Meckassoua a la fâcheuse manie d’organiser des audits là où il passe ( Bozizé et ses ministres en savent quelque chose). L’homme aime tellement la clarté dans la gestion qu’il ne peut pas être invité aux affaires parce qu’il est musulman. Non, il faut plus qu’être musulman et intellectuel. C’est le genre de profil de Mahmat Kamoun qui intéresse. Pourquoi Samba le préfère à ce poste ?

Qui est Mahmat Kamoun ?

Ce monsieur fait partie des initiateurs du guichet unique à Douala dont ils ont signé la gestion avec un Béninois nommé Boko. Lorsque Bozizé voulait y voir plus clair dans la gestion calamiteuse du Trésor public dont il assurait la direction, il a pris le chemin de l’exil… Demandeur d’asile aux Etats-Unis, Mahmat Kamoun n’avait pas encore obtenu son statut de réfugié politique quand la Seleka chasse Bozizé du pouvoir, il revient alors en RCA pour être nommé directeur de cabinet de Michel Djotodja. A ce jour, selon la loi sur l’immigration aux Etats-Unis, il n’a pas le droit de rentrer sur le territoire américain…Un premier ministre persona non grata aux Etats-Unis où se trouvent les institutions de Breton-Wood (sic !)
Après la démission de Djotodja il est nommé conseiller spécial de Sampa Panza avec rang et prérogatives de ministre d’Etat.
Kamoun et la fille de dame Samba Panza seraient mis en cause dans l’affaire de la disparition d’une partie des 6 milliards de francs CFA donnés par l’Angola à la Centrafrique.10402539_750145508382260_3395224965319197979_n

Derrière un grand homme, il y a toujours une grande dame ?

Cette maxime marche aussi à l’envers, Mahmat Kamoun forme avec sa femme un couple dont il faut se méfier. En tous les cas, avec sa nomination les douaniers n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Dame Kamoun née Ngakola Rachel avait été bombardée directrice générale adjointe de la Douane sous le régime de Djotodja, puis directrice générale sous Samba Panza, elle est à l’origine de la débancarisation des recettes douanières (la bancarisation étant l’une des rares bonnes mesures du régime Bozizé)… Les recettes douanières se promènent désormais librement dans les sacs à main de sa clique.

Samba Panza enfonce encore plus la RCA avec cette nomination

Loin d’être cette mère neutre, capable de sortir la RCA du bourbier, Samba Panza est en train de mener les Centrafricains à la file indienne directement en enfer. Copinage, clanisme, affairisme d’Etat, en quelques mois elle nous réédite le même scénario que ses prédécesseurs. Dame Samba-Panza se contrebalance royalement des Centrafricains, des milliers de morts, de l’avenir du pays… Ce sont ses intérêts qui priment.
Elle n’est pas cette mère dont vous rêviez qui pourrait tout faire pour réconcilier ses enfants et mener son pays résolument vers des élections libres et démocratiques. Non, Samba Panza s’est prostituée avec la Seleka pour manger, il y en a que pour son ventre, elle mange, se lèche les babines et ne pense qu’à s’empiffrer. Et parce qu’en RCA avoir un gros ventre est signe d’opulence, peu importe les morts, le chaos, les milliers de réfugiés, vivant dans des conditions exécrables Samba Panza s’en fout il n’y ’en a que pour sa bedaine…


A la rencontre de Laurent Sadoux, présentateur d’Afrique midi sur RFI

Depuis 15 ans Laurent Sadoux présente Afrique midi, l’édition du journal de Radio France International la plus suivie à-travers le monde. Je suis allé à la rencontre de ce journaliste charismatique. Qui est-il ? Comment travaille-t-il ? Laurent Sadoux accepte de se livrer. 

C’est en chemise manche courte et pantalon jean fashion que Laurent Sadoux nous reçoit sur la terrasse du 8e étage de Radio France Internationale.  Il est midi heure de Paris, le présentateur d’Afrique midi sirote un café.  « Mais avec plaisir » nous répond-il sourires aux lèvres quand on lui annonce que nous sommes venus réaliser son portrait.

 Je m’adresse toujours à une personne particulière

La quarantaine largement entamée, Laurent  est un bonhomme sympathique et toujours souriant. Pas le genre qui vous fait sa star ; a-t-il conscience que des millions de personnes le suivent tous les jours à travers le monde ?  –Oui j’en ai conscience – répond-il-  je reçois beaucoup de courriers d’encouragement avec des mots gentils qui me touchent énormément. La semaine dernière par-exemple, j’ai reçu un courrier très gentil d’un auditeur qui m’écrit de l’autre bout du monde et le lendemain, en faisant le journal j’ai décidé de m’adresser à lui en particulier. Ce jour je racontais tout le journal à cet auditeur.

            Je n’ai pas fait d’école de journalisme

Laurent Sadoux nous confie que tous ses journaux sont toujours préparés à l’avance. C’est un vrai travail d’équipe. « Il m’arrive d’avoir une idée,  puis le technicien, le réalisateur ou le rédacteur en Chef me disent que ça, tu peux pas le faire alors je leur fais confiance et je laisse tomber et un autre jour j’ai une idée, on me dit si tu le sens vas-y, fais-le. »…

Il poursuit : « Je n’ai pas fait d’école de journalisme, j’ai apprit aux côté des gens qui étaient déjà dans la maison quand je suis arrivé à l’âge de 18 ans. Je n’ai apprit que la radio, ce n’est pas comme vous les jeunes qui êtes formatés dans les écoles à être capables de faire le web, la vidéo etc. Aujourd’hui c’est un-peu plus compliqué donc la polyvalence est nécessaire. Le danger avec cela c’est de tomber dans le conformisme.  Il faut être inventif et se faire plaisir, présenter le journal est un vrai plaisir.

Du temps pour la famille et les amis

Le présentateur charismatique d’Afrique midi a plus de 3000 livres chez lui, « ce sont mes enfants, j’aime lire », nous dit-il. Laurent Sadou n’a pas d’enfant, il adore préparer pour ses amis qui viennent manger chez lui à la maison le soir. « Quand je quitte la radio après le journal, je pense à autre chose. J’habite tout près de RFI, ce qui fait que je rentre à pieds, j’adore la marche. Interview complet à suivre ici:


Journalistes réfugiés en France : faut-il changer de métier pour survivre ?

Fuyant la répression dans leur pays d’origine pour trouver refuge à Paris, d’innombrables journalistes se retrouvent confrontés au problème du chômage. Le métier de journaliste en France est-il réservé aux Français ou ressortissants d’école de journalisme en France ? Samy Daina, caricaturiste et dessinateur de presse réfugié politique à Paris depuis 2008, nous raconte son expérience.

Arrivé à Paris en plein hiver de l’année 2008, Samy Daina a été accueilli par la Maison des journalistes. Une association qui accorde logement et accompagnement pour une durée de six mois aux journalistes réfugiés en France. Samy a obtenu son statut de réfugié politique il y a 6 ans. Et depuis, il vivote et peine à tirer son épingle du jeu. Ce dessinateur de presse est le seul des quatre anciens résidents de la Maison des journalistes que nous avons contactés qui a accepté de répondre à nos questions.

Qui est Samy Daina

Né à Ndjamena au Tchad le 23 janvier 1982, Samy Daina a passé une bonne partie de son enfance en République démocratique du Congo ex-Zaïre. C’est dans ce pays qu’il a appris le dessin. De retour dans son Tchad natal en 1999, il est vite repéré et recruté comme caricaturiste par le journal  « Ndjamena bi-hebdo ».deby2

Samy collabore en même temps avec plusieurs journaux de son pays et devient membre de l’Association ABC (Atelier Bulles du Chari) qui regroupe tous les bédéistes de la région. Il participe ensuite à l’album collectif  » La grande épopée du Tchad  » et sera invité au Festival d’Angoulême en 2006. En plus du travail qu’il fait pour le compte de journaux du Tchad, il anime son propre blog de dessin, (Le blog se Samy Daina).

Comme c’est le cas dans plusieurs pays d’Afrique les caricatures de Samy qui illustrent parfaitement le paysage ainsi que l’actualité sociopolitique de son pays, ne plaisent pas au régime de l’homme fort du Tchad, le colonel Idriss Déby Itno.saute

Samy est donc contraint de quitter son pays pour fuir les menaces de mort qui pèsent sur sa personne. En 2008, juste quelques mois après son arrivée à Paris, l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides lui accorde le statut de réfugié politique. Il obtient le droit de chercher et exercer un emploi. C’est à ce moment que les problèmes commencent.

Fin de recrutements en France

Six ans de chômage en France, pour quelles raisons ? Samy déclare qu’il est « difficile même pour les journalistes français ressortissants de grandes écoles de journalisme ici en France de trouver un contrat CDI (contrat à durée indéterminée).  A plus forte raison pour un réfugié qui débarque d’un pays du tiers monde et qui ne maîtrise pas forcément le microcosme médiatique français. »

Si les règles, la déontologie et l’éthique du journalisme sont universelles, à Paris le contexte est différent. Les journalistes réfugiés se retrouvent en concurrence avec de vraies machines formées pour tout faire : production-web, montage vidéo, audiovisuel et qui plus est, sont capables de produire une dizaine d’articles par jour. Ces derniers aussi commencent pour la plupart comme pigistes dans les rédactions en attendant qu’un poste se libère.

Une question de chance

A la question de savoir s’il est impossible de continuer son métier de journaliste quand on est réfugié à Paris, Samy répond : « C’est très rare, parmi les anciens résidents de la Maison des journalistes, seuls quelques rares chanceux sont restés dans le métier ». Il cite l’exemple de Soro Solo qui coanime l’émission l’Afrique enchantée avec Vladimir Cagnolari sur France Inter.

Pour d’autres l’un des facteurs les plus discriminants, c’est la barrière de la langue. C’est le cas de Mahamoud (nom d’emprunt), journaliste syrien qui requiert l’anonymat, et qui est lui aussi ancien résident de la Maison des journalistes. Il estime que la langue reste son facteur disqualifiant. « Je suis resté des mois à apprendre le français, et depuis un an je n’ai pas un niveau de langage me permettant de travailler comme journaliste dans un média français », dit-il. Cependant, les francophones ne s’en sortent pas mieux.

Face à l’échec, que deviennent les journalistes réfugiés à Paris ? Marc (nom d’emprunt) est serveur dans un restaurant parisien. Roger (nom d’emprunt) travaille comme agent de sécurité. Tous les deux ont d’abord accepté une interview avant de me préciser qu’ils souhaitaient tirer un trait sur le passé et par conséquent ne pas témoigner.

Obtenir le statut de réfugié politique en France n’est pas chose facile, mais les journalistes doivent vite déchanter. La vie est dure dans la capitale, il faut survivre et ils se retrouvent rapidement devant un dilemme : s’obstiner à chercher un poste de journaliste qu’ils risquent de ne jamais trouver ou entamer une reconversion pour survivre.

Ce qui le sauve

Le cas de Samy est un peu spécial, même s’il n’arrive pas à trouver de contrat avec un média français, son côté artiste lui ouvre plusieurs portes. Par exemple, il organise en ce moment une exposition dessins avec d’autres dessinateurs français. Ce qui n’est pas forcément donné à un journaliste radio ou télé.

La France, pays des droits de l’homme, en accordant l’asile politique à des journalistes qui se battent pour la liberté de la presse, ne participe-t-elle pas à bâillonner cette même liberté en n’offrant aucune chance à ses défenseurs de continuer à s’exprimer sur son sol ?

A suivre (ce reportage complet en vidéo)


Top 10 des commentateurs d’articles sur internet

 “L’homme est un animal politique”, cette pensée d’Aristote reste incontestée. Aujourd’hui ce n’est plus sous l’agora, à l’ombre d’un baobab ou encore dans la cours de recréation que les débats citoyens vont bon train. Non, le débat politique s’est déporté sur Internet et plus particulièrement sous les articles de presse. Vous l’avez surement remarqué, depuis que les sites d’informations ont eu l’idée sympathique de permettre aux internautes de réagir à l’actualité, ceux-ci ne se font pas prier. De Yahoo Actualités en passant par Rue89, Le Monde ou n’importe quel site d’information, tous les articles déclenchent une avalanche de commentaires. Vous-êtes vous déjà intéressé aux réactions des intenautes ? J’en ai fait une passion et j’en suis resté bouche bée. Quelque soit le site, quelque soit l’information, les commentaires sont étonnement semblables. Je vous propose un top 10 de commentateurs d’articles sur internet. Un échantillon de nos 7 milliards de voisins qui se sentent concernés par le débat politique.

 N°1 Le comploteur. Pour lui rien est anodin, lui seul a tout compris de ces manœuvres de politiciens. Ce sont eux qui manipulent les médias. Tel fait divers rapporté dans tel article n’est en fait qu’une diversion. C’est un prétexte pour le journaliste de nous acquérir à la cause des illuminatis. Lui a vu la ruse, seul les simples d’esprit croient à ces histoires. Pourquoi le journal ne rapporte que ce fait précis ? Il s’est bien passé une histoire similaire en 1979, et cela n’a jamais été rapporté dans les colonnes de ce canard à deux balles. En gros les journalistes sont des comploteurs, manipulateurs, qui créent eux-mêmes les histoires qu’ils relatent. Le comploteur les lit juste pour détecter et prouver leurs complots. En voici un exemple (j’ai choisi les commentaires les moins violents et ne qui ne comportent pas d’insultes):

Capture d’écran 2014-06-26 à 17.06.20Ou quand un site parle de l’enlèvement de 200 lycéennes par Boko-Haram, le comploteur se méfie :Capture d’écran 2014-06-26 à 17.54.20

N° 2  Le marqueteur, un spécialiste de l’autopromotion. C’est celui qui ne rate aucune occasion de prêcher pour sa chapelle. Quelque soit le sujet, il propose aux gens de faire un tour sur son Instagram « qui prend déjà en compte cet aspect de la question mais en beauté ». Il ramène tout à sa piètre personne, lui le quidam né quelque part, qui passe tous les jours inaperçu au milieu d’une foule veut saisir toute la possibilité qu’offre le web pour ressembler à ses modèles : Nabilla, Laly, etc. Si Mickaël Vendetta est devenu célèbre par le web, pourquoi pas lui ? Sinon vous pouvez toujours jeter un coup d’œil sur sa page Facebook « qui traite des effets de la mode, n’oubliez pas de mettre un commentaire… » Bon souvent il fait aussi dans le dénigrement, y’a pas que cette star qui est glamour tout de même.

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N°3 Le plussoyeur. Bon lui n’a pas trop d’avis, alors il plussoie. C’est-à-dire qu’il met +1 jusqu’à souvent plus 1000 pour un commentaire qu’il décide d’acquiescer. Un peu comme les frères Dupont (d) dans Tintin.  » Je dirais même plus, tu as trop raison +1000 « . Voilà l’activité principale du plussoyeur. Un exemple:

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N° 4 Le preumseur. Dans la société on retrouve toute sorte d’individus. Des râleurs, des intelligents, des oisifs, des travailleurs etc. Le spécialiste du preums lui, on ne saurait trop dans quelle catégorie le classer. Sa vie est tellement sans intérêt qu’il s’est trouvé une activité passionnante, une occupation utile à l’humanité : les preums. Les mordus se font la course, et l’objectif c’est d’être le premier à commenter un article, enfin si on peut appeler cela commenter. Mettre « preums » pour dire qu’il a été le premier à commenter. Cela lui donne une certaine fierté, un peu comme un chien qui marque son territoire en urinant. Preums, je suis le premier ici…Bon okay, et après ?

Preums ok

N°5 L’intello. Il s’inscrit automatiquement en faux contre ce qui est dit dans l’article.  » Non mais arrêtez un peu, dans ce monde il existe encore des personnes intelligentes, cet article c’est du grand n’importe quoi.  » Et le voilà qui trouve par exemple que mathématiquement le fait relaté est improbable, cela remet en cause la loi de la pesanteur. Donc au lieu d’interviewer des gens qui en savent un brin, ces journaleux vont tendre leur micro à des ignares qui débitent des énormités. Non non non et non ! Les théorèmes de Pythagore et de Thalès ne l’expliquaient-ils pas déjà ? Autant pour moi s’écrit au temps pour moi.  » En plus le journaliste n’a même pas précisé que le vrai nom de Molière c’est Jean Baptiste Poquelin. Tout ce qui se passe a une explication scientifique et l’intello sait le démontrer mieux que quiconque. Ci-dessous l’archétype du parfait intello:

Capture d’écran 2014-06-26 à 17.06.00Un autre article sur un autre site traite du même sujet, et le commentaire ressemble étrangement au premier:

Capture d’écran 2014-06-26 à 18.08.50

 N°6 Le défenseur de la langue française. Lui est diffèrent de l’intello, il n’a pas de théorie. Il ne s’intéresse pas au fond de l’article, enfin presque. Son exercice favori c’est de scruter minutieusement tous les articles pour détecter la moindre faute d’orthographe ou de grammaire. Quand il en trouve une alors il pond son commentaire en commençant par s’attaquer au journaliste qui écrit comme un pied. Il revient à la faute: « Depuis quand on écrit ognon avec un « i » ? Celui qui a écrit ce torchon devrait retourner à l’école. » Il finit par regretter que le journalisme n’est plus ce qu’il était. Son commentaire posté, il ressent une autosatisfaction. Ce n’est pas de son vivant qu’on s’en prendra impunément à la langue française. Si par malheur il n’a pas détecté de faute dans l’article, il attend patiemment les commentaires pour s’en prendre violemment non pas à leur contenu mais à la forme. « Apprenez à écrire le français les gars ça craint… » Deux exemples:Capture d’écran 2014-06-26 à 23.51.13

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N°7 Le politologue, spécialiste de l’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Occident etc.. Il explique aux autres ce que l’article ne dit pas. « Bien sûr que ces journalistes ne peuvent pas dire que la guerre au Mali c’est la faute de Marine Lepen et Hilary Clinton. » Voilà qui est dit et personne ne lui fera penser le contraire. « On n’est pas des moutons, seuls les jobards croient à ce qui est écrit. » Il se perd dans ses propres démonstrations, et puis bon tant pis c’est la faute des politiques et point à la ligne.Capture d’écran 2014-06-26 à 17.33.26

 N°8 Le communautariste. Alors lui c’est le défenseur de sa race, de sa communauté, de son peuple. Il ne raisonne qu’en terme de blanc, noir, arabe, chinois ou juif etc. Une voiture a été brûlée à Barbes, il ne reconnaît plus son pays. « Continuez d’en rire, un jour « notre » beau pays sera envahi par ces racailles d’immigrés. » Une information qui parle de grève au Zimbabwe, c’est forcement la faute de l’esclavage et de la colonisation. « Les blancs sont la cause de tous « nos » maux en Afrique. » Le communautariste propage la haine, la xénophobie, l’homophobie sur internet. Et comme les commentaires sont souvent anonymes, il sait qu’il ne risque pas d’être poursuivi pour incitation à la haine, injure publique et diffamation. Ci-dessous le commentaire d’un communautariste sous cet article qui parle d’un rapport commandé par l’Elysée et qui donne des pistes de ce que sera la France dans dix ans. Une sorte de plan pour améliorer les conditions de vie des citoyens:

La France dans 10 ans.png

N°9 Le troller. Lui, c’est la chasse aux commentaires. Allez c’est tellement gros comme un éléphant qu’on ne peut pas ne pas le voir venir. Il part en chasse aux réactions, a besoin de créer le buzz ou de faire parler les gens. Il s’y prend si subtilement que tous les commentaires tombent dans le sujet du troll et la discussion n’a plus rien à voir avec l’article. Un peu comme une bande de bourricots qui, en file indienne, se jettent un à un dans l’eau quand celui de tête y tombe par accident. Ils se noient tous jusqu’au dernier. Capture d’écran 2014-06-26 à 17.28.09

 Ce qui nous amène au dernier :
N° 10 Le point Godwin, vous le connaissez certainement. Petite explication: La loi de Godwin dit que plus une discussion s’allonge sur internet, plus la probabilité que la Seconde guerre mondiale, les nazis, les camps de concentration soient évoqués est forte. Quand cela arrive, on dit que la discussion a atteint le point Godwin, et on considère qu’il est inutile de la poursuivre. Le « point » Godwin est juste le point à ne pas dépasser… Aujourd’hui, les débats tournent sur la Toile. Je vous laisse trouver les points Godwin de notre génération…

Seulement, si tous ceux qu’on a décrit plus haut sont un échantillon représentatif de l’humanité, ne trouvez-vous pas qu’il y a de quoi à s’inquiéter pour l’avenir du monde ? Vous aussi vous arrive t-il de commenter les articles sur Internet ? Vous arrive t-il d’atteindre le point Godwin dans les discussions sur le web ?


RFI s’implique dans le processus de réconciliation nationale en Centrafrique

Consciente de son importante audience au sein de la population centrafricaine, Radio France Internationale décide d’apporter sa contribution dans la résolution de la crise en Centrafrique. C’est ainsi que depuis deux semaines, on peut écouter des messages en sango (la langue nationale de Centrafrique) sur RFI. Précisément à 22h33 minutes heure de Paris dans l’émission de Claudy Siar, Couleurs Tropicales.

Tout commence quand la directrice de RFI, Cécile Mégie, me dit: « On souhaite faire quelque-chose pour la paix et la réconciliation nationale en Centrafrique. Nous voulons que cela s’adresse aux Centrafricains dans leur langue nationale, le sango. Réfléchissez à la meilleure de façon faire cela et proposez-nous. »

Le vrai challenge est qu’il ne faut pas que ces messages soient excluant, RFI est une radio mondiale. Comment s’adresser aux Centrafricains de manière particulière dans leur langue nationale sans exclure le reste des auditeurs qui suivent cette radio à travers le monde ?

Retour à l’Atelier des médias pour trouver le moyen de relever ce défi. Après avoir exploré différentes possibilités, nous sommes parvenus à une réflexion commune: les personnages publics (stars de la chanson, sportifs etc.) influent sur le comportement des populations. Beaucoup de personnes à travers le monde y compris en Centrafrique, aimeraient leur ressembler. Des messages de paix lancés par ces derniers auront un impact sur leurs fans.

La solution que nous avons choisi est de faire parler les artistes qui passent dans l’émission Couleurs Tropicales. Une célèbre émission, suivie par un grand nombre de Centrafricains.

Mais une autre difficulté s’est présentée: faire dire à des artistes qui ne parlent pas sango un message dans ce dialecte est à la fois compliqué et risqué. Compliqué parce que c’est une langue qui comporte beaucoup d’homonymes et un même mot (écrit de la même manière peut être prononcé de plusieurs façons avec des significations différentes). Par exemple : « sango » qui est la langue nationale de la RCA est différente de « san’go » qui est l’information. Il me vient à l’esprit, une anecdote qui peut illustrer cette explication. Fà seleka signifie se marier (conclure une alliance) et le verbe Fà veut dire tuer en sango. Du coup quand un animateur radio disait “Félicitations aux gens qui se marient » (fà seleka), c’était compris par ceux qui ne maîtrisent pas cette langue comme « féliciter les gens qui tuent des éléments de la Séleka ».

Finalement, nous nous sommes accordés pour que je traduise en sango les messages que lanceront les invités de Claudy. Il y a donc une version française (ou anglaise) et une version sango. Histoire que tout le monde s’y retrouve.

Après deux semaines, je vous propose dans ce billet trois plaidoyers en faveur de la paix en Centrafrique. Ces messages sont signés Beat Assailant, rappeur américain vivant à Paris, Faya Tess. artiste congolaise et Sia Tolno.


Top 10 des comportements à bannir sur les réseaux sociaux pour préserver son e-réputation

La nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par beaucoup d’internautes habitants l’espace européen. Depuis le 13 mai, le géant Google se plie aux exigences de la loi européenne sur le droit à l’oubli des internautes qui en formulent la demande. Sauf que ceux-ci doivent vite déchanter en prenant connaissance de la procédure pour l’obtention de la suppression des informations les concernant.
La faisabilité est plus compliquée qu’on ne le croit. Il faut commencer par remplir une fiche avec son nom et autres informations personnelles. En gros, pour effacer une information compromettante on donne d’autres informations personnelles et on se tape en même temps une démarche administrative. Comme dans la vraie vie. Eh oui, qui vous a dit que le web c’est que du virtuel ?

Notez aussi qu’un moteur de recherche, c’est juste un « portail » vers la source de données.
Supprimer l’accès depuis le moteur de recherche ne supprimera pas du tout les données en elles-mêmes. Elles seront toujours là.
Alors pour ne pas être obligé de remplir une fiche Facebook, Twitter ou Instagram quand la justice européenne obtiendra de ces firmes de la Silicon Valley votre droit à l’oubli, voici un top 10 de petites règles de bienséance à s’imposer sur les réseaux sociaux comme dans la vraie société, entre bonnes gens.

  • Vous aimez en mettre plein la vue aux mecs, aux nanas, bref aux autres. Vous pensez que vous n’êtes pas apprécié(e) à votre juste valeur. Pourquoi Rihanna a le droit de mettre une robe transparente et pas vous ? Alors vous postez vos photos de plages en bikini, monokini, strings etc. Seulement, un jour vous auriez aimé que ces images disparaissent et que quelqu’un n’ai pas pris un malin plaisir à faire une capture d’écran. Croyez-moi ce sont le genre d’atouts que vous auriez aimé n’avoir jamais exposé le jour où vous vous trouvez devant un évaluateur. Le genre qui veut tout faire pour montrer que vous êtes trop immature pour ce poste de responsabilité. Ou quand vous irez pour un simple entretien d’embauche et qu’en voyant votre nom le RH se souvient de cette photo qui a fait le buzz, oui cette fille qui a mis la même robe transparente que Rihanna c’était donc vous ? Réfléchissez par deux fois avant de vous mettre à poil sur internet…
  • Vous êtes un révolté et vous ne passez pas par quatre chemins pour le faire savoir. Si vous n’êtes pas d’accord vous le criez à la face du monde. Les réseaux sociaux c’est trop cool, les politiques eux,ont la télé vous vous avez Facebook et Twitter. Alors, vous publiez des tweets un chouya militants, vous insultez la droite, la gauche, le FN, les collabos, ceux qui ont tué Jésus. Tous des malotrus de vos deux. Pour vous la guerre dans votre pays c’est uniquement la faute d’un tel et d’un tel. Si cela ne tient qu’à vous, on les pend haut et court et le problème est résolu. Ne venez pas pleurer, quand vous serez poursuivi pour incitation à la haine, diffamation et insulte public.images

 

  • Vous êtes une jeune maman, ou disons plutôt une maman « swag » trop fière de troquer ses photos de vacances à Ibiza qui commencent à faire vieux contre les photos de ses mômes. Et hop ! Bébéboum se met à quatre pattes,”Waow” il se tient debout tout seul. Votre statut est souvent du genre: “#InquièteAuxurgences”, “Bébéboum a la diarrhée il en met partout“ avec une photo de sa bouille tristounette qui accompagne le texte. Réfléchissez un peu à votre ado qui devra s’imposer les éprouvantes démarches pour l’oubli sur Facebook avant de jouer les gros dur. “Arrêtes de faire ton malin bébéboum de sa Maman, t’as fini d’en mettre partout ?” Très bonne la réputation que vous venez de faire à votre gosse.
  • Vous enviez ces veinardes de mamans de Justin Bieber et Miley Cirus. Alors, vous créez une page “Concours” sur Facebook pour élire les plus beaux bébés. Les bébés stars, les bébés super stylés. Et vous n’y allez pas de main morte pour montrer que votre bambin est le plus branché de tous : piercing, boucle d’oreilles etc. Vous appelez vos amis à se rendre sur la page et voter pour votre bébéboum. Pensez aussi à lui foutre la paix à ce gamin qui n’a jamais rien demandé.Il ne sait même pas ce que c’est qu’être stylé. C’est juste votre égo que vous satisfaites en le faisant participer à ce concours ridicule. Combien de fois faut-il vous le répéter ? L’internet n’est pas virtuel, c’est comme si vous placardez les photos de vos mômes dans tout le quartier, dans toute la ville. Pire sur les réseaux sociaux, c’est partout dans le monde entier que vous les exposez. Pensez-vous vraiment que votre gamin ait besoin de ce genre de publicité ? Un jour il décidera comment s’habiller et s’il veut faire la starlette ou pas. Pour le moment si vous vous contentiez de l’éduquer ?atelier-femme-asiatique-enfants
  • Vous soutenez “le mariage pour tous” et haïssez les homophobes. Jusque là c’est de votre liberté dont vous jouissez. Seulement vous pensez qu’il faut agir en conséquence. Ou même simplement parce que vous galérez à trouver votre moitié, alors vous vous mettez en couple sur Facebook avec votre meilleure(e) pote. Sachez que quand on est militant il faut aller jusqu’au bout de ses convictions. Même quand maman s’étrangle : -“J’arrive pas à croire que tu t’es mis en couple avec ce garnement !!!” “Mais non maman, t’as pas pigé le truc. C’était juste pour le fun. Toto c’est mon meilleur copain “. Oups ! Et merde elle est tellement pas active au point que vous avez oublié que Mômon suit vos publications sur Facebook…Grrrr !!!
  • Vous pensez que le prof de math a une tête d’œuf, en plus il n’a pas été foutu de voir que vous recopiez toutes les réponses à partir de votre iPhone dissimulé avec brio sous le casier. Trop fort ! Il faut tweeter ça. Le tweet s’affiche aussi sur votre mur Facebook et est retweeté 100 fois. C’est vous la star. Seulement, le prof de Maths suit quelqu’un qui suit quelqu’un qui vous suit…Et il voit apparaître sur son fil d’actualité votre célèbre tweet à propos de sa tête d’œuf et de tout le reste.
  • Votre truc c’est la drague. Et votre terrain de chasse c’est Facebook. Même si vous n’avez pas demandé son numéro, vous la demandez en ami sur Facebook et le verbiage commence. Vous sortez le même refrain à toutes les nanas en oubliant que les filles ont découvert les captures d’écran. Et vous voilà grillé. Fallait y penser avant de dire “inbox” à la copine de votre copine qu’elle est trop canon et que vous regrettez d’avoir fait la connaissance de sa copine avant. Même que si cela ne tenait qu’à vous, on peut toujours changer les choses…
  • Bon, vous n’êtes pas une flèche en orthographe ni en grammaire, mais cela ne vous a pas empêché de décrocher ce petit boulot. Seulement si vous continuez de tweeter des phrases du genre : « Demin c’est le weekhand, sava être tro coul, quelle semaine ?”, cela va être difficile de faire sa promotion. Comme quoi il faut tourner sept fois le pouce avant de pondre un tweet.
  • Vous êtes du genre à lancer des alertes et vous ne voulez pas être le dernier à publier un scoop…Attention quand même. Les journalistes eux, vérifient une information avant de la publier. Si vous annoncez la mort du proviseur, « le pauvre hier encore vous l’avez croisé dans le couloir et il a gueulé comme d’hab, RIP le jamais content ». Tout cela parce que quelqu’un vous a juste parlé d’un accident qui s’est produit devant le lycée et de la voiture du proviseur qui a été percutée….Ce sera difficile de nier devant vos parents convoqués…Facebook laisse des traces.
  • Enfin, vous êtes connu pour ne pas garder de secret. Vous avez toujours ce pressant besoin de répéter une confidence…Réfléchissez à la réputation de votre famille avant de mettre sur Facebook le statut du genre : “les racailles qui ont violé ma sœur hier soir là je les fusillerais tous”. Ou encore : « Pauvre mon pote Untel, il a pas de chance d’avoir attrapé la tuberculose »…#Jecompatis….Au lieu de compatir vous venez de porter un grand coup à sa e-réputationreseaux-sociaux

Bref il ya des choses qui ne se font pas et ne se disent pas dans la société. Et bien c’est pareil sur les réseaux sociaux comme publier la photo de votre pote sous la douche ou sur le bidet. Et vous pensez que c’est juste pour le fun ? Achetez-vous un manuel de savoir vivre. #Lolement


Sécession et populisme : le même scénario partout, même en France ?

Populisme et sécession vont de pairs, et tous les leaders en panne d’arguments pour parvenir à leur fin ont mis cette corde à leur arc. Quand on regarde ce qui se passe aux quatre coins du globe les scénarios sont étonnements semblables.

Il est difficile de trouver une population homogène qui se ressemble en tout point. Et tout un peuple n’est jamais séparatiste. Il y a toujours quelques agitateurs de masse, quelques meneurs animés par des intérêts qui ne disent pas leurs noms qui mettent en avant des arguments identitaires, culturels, linguistiques ou raciaux pour prôner et justifier la séparation.  Ces alibis ne sont souvent que la face visible de l’iceberg. Quand on regarde tout cela de près, il y a toujours des intérêts économiques, stratégiques ou géopolitiques qui se cachent derrière ces arguments. Et il faut plus que de simples harangues pour réussir dans cette entreprise. Seules de grandes puissances ont la capacité de créer les conditions pour valider et entériner les volontés de partition. Le menu principal du cocktail, c’est le populisme.

Le populisme désigne la diversité de la société comme la source principale du malheur de la partie qu’il prétend défendre et en même temps explique que ce sont les dirigeants qui tolèrent cette injustice. Si on se sépare de l’autre, on règle avec une baguette magique tous nos problèmes. Un bon discoureur qui scande, martèle et répète cela à une mère dont les enfants crèvent de faim, à un ouvrier endetté, à un fonctionnaire qui n’arrive pas à joindre les deux bouts est presque sûr de susciter la méfiance, la colère voire la haine contre le voisin. Ces personnes commencent à observer le voisin et naturellement lui trouveront des défauts (On en a tous). Et bingo, c’est lui depuis le début. Tout est sa faute, il faut s’en séparer au pire l’éliminer. Le discoureur a trop raison, le diable c’est le voisin. Déjà le fait qu’il soit différent est suspect. Cela doit être génétique, ses défauts c’est en fait dans sa race, c’est dans leur gêne, leur culture de merde. Ils ont toujours été comme cela. La preuve il irritait déjà mes arrière-grands-parents. Et les populations oublient qu’ils avaient vécu ainsi depuis des générations malgré leurs différences.

Le scénario est quasi-similaire partout : l’autre c’est votre malheur, et c’est le gouvernement qui protège l’autre, dégagez ce gouvernement mettez-moi à la place et je dégagerai votre malheur qui est l’autre. Ou en d’autres mots : Mais qu’est ce qu’ils foutent là-haut ? Ils ne voient pas que vos voisins sont la principale cause de vos malheurs ? Faites de moi le calife à la place du calife et je règlerai leur compte à vos voisins, par voie de conséquence vos problèmes en même temps

Dans ce monde où les intérêts économiques et géostratégiques passent avant les vies humaines. Si un peuple a le malheur de vivre dans un endroit où se trouve l’intérêt des grands de ce monde. Sa diversité culturelle, ethnolinguistique ou raciale à la base est une véritable richesse. Cependant cette richesse constituera des alibis en béton pour créer le trouble et redéfinir sa géographie, voire sa démographie en fonction de la volonté pour ne pas dire des intérêts de ces grands.

En Centrafrique et ailleurs dans le monde, le scénario est quasi-similaire

Dans l’histoire de l’humanité,beaucoup de gens ont voulu susciter la division. Et quand on regarde de près, les similitudes l’emportent sur les dissemblances entre ces élans sécessionnistes : les indépendantistes biafrais, casamançais, corses, basques, le cas du Kosovo, plus récemment la Crimée, même les catalans, le Québec ou encore l’Ecosse.

Quand l’Occident (l’Union européenne et les Etats-Unis) est d’accord avec la partition elle est interprétée comme nécessaire et salvatrice, elle est appuyée comme au Kosovo. Quand l’Occident n’est pas d’accord, alors elle est présentée comme ne respectant pas le droit international comme en Crimée. Tout cela n’est en fait que question d’intérêts et les leaders séparatistes se contrebalancent royalement des populations. Et si cette population avait un brin d’analyse, elle verrait qu’il vaut mieux pour elle vivre paisiblement comme elle l’a toujours fait plutôt que de s’imposer des souffrances et des horreurs comme au Biafra.

Le Rwanda est l’exemple parfait qui montre que tous les peuples peuvent vivre ensemble en dépit des discours fallacieux de quelques leaders animés par des intérêts égoïstes et poussés dans ce dessein par des mains invisibles. Le cas de la Centrafrique est grossier, mais les puissances diaboliques qui veulent cette partition ont assez de tours dans leur sac pour rendre cela plausible. Mais tellement plausible. Ils résument la crise centrafricaine en une épuration ethno-religieuse. Les musulmans sont exterminés à Bangui et ils se replient au Nord. La division est quasiment consommée. On nous bombarde tous les jours avec ça dans les médias : l’épuration ethno-religieuse est accomplie à Bangui, on avance inéluctablement vers la partition. On oublie cette population qui vivait ensemble il y a encore un an. Une rébellion prend le pouvoir avec des mercenaires tchado-soudanais. L’ancien régime revient avec une milice dite chrétienne. La pauvre population prise en otage entre deux feux se réfugie selon qu’elle est musulmane ou chrétienne au monastère, à la mosquée centrale, à l’aéroport et même dans la brousse pour celles qui vivent dans l’arrière-pays. Elle tente de survivre ainsi à ce conflit créé de toutes pièces en attendant que les belligérants arrêtent les hostilités. La situation était encore gérable, puis débarquent les sapeurs pompiers avec la résolution 21 27 des Nations unies qui est on ne peut plus claire : désarmer et cantonner toutes ces milices pour permettre aux populations de rentrer chez elles. Au lieu de ça la communauté internationale passe son temps à relocaliser les musulmans au Nord, on laisse les milices s’organiser, leur donne de la logistique pour tenir leur congrès, leur permet de tuer régulièrement de part et d’autre pour justifier l’impossibilité de vivre ensemble et la création d’un nouvel Etat. Il y a encore des musulmans dans la capitale Bangui, réfugiés comme les « non-musulmans » qui voudraient simplement qu’on désarme les milices pour les laisser vivre en paix… Finalement faut-il croire que la communauté internationale a un autre agenda ? Et…les massacres sont-ils des motifs suffisants pour mettre en œuvre cet autre agenda ? Pour couronner le tout un gouvernement de transition quasi inutile qui n’a pas les moyens de sa politique (si elle en a une)…Pas d’armée parce que la communauté internationale a décidé que l’armée nationale est acquise à la cause de l’ancien régime qui est à la tête des milices anti-balaka. Un embargo sur les armes en RCA est décidé, mais bizarrement les rebelles sont lourdement armés. Qui les arme, qui les finance, pour quels intérêts ?

Quand vous regardez la carte du nouvel Etat qu’ils font déjà circuler sur le Web, vous comprenez tout. Ils coupe la carte en deux de manière à ce que leur Etat du Nord prenne en compte les mines et surtout l’uranium de Bakouma qui se trouve dans le Sud-Est, en plus du pétrole au Nord qui se trouve dans le même bassin que celui du Tchad qui appuie la Seleka. Tous ceux qui connaissent la RCA savent que c’est quasi impossible, si on raisonne en termes d’ethnie et de religion, de procéder à cette division. Même les milices anti-balaka, leurs villages se trouvent au Nord. Couper un pays en deux parce qu’il y a à peine un an un groupuscule de bandits de grand chemin a pris les armes…

L’exemple de la France

Maintenant, regardons ce qui se passe en ce moment en France au travers des troubles en Centrafrique ou ailleurs dans le monde. Ce populisme, cette habilité à jouer sur les sentiments du peuple, la misère du peuple pour le soulever contre l’élite barbare, les intellos fachos et bouleverser l’ordre établi. Cela peut aller jusqu’à la révolution de palais. On sert aux Français ce syllogisme : il a trop d’étrangers en France, ils prennent vos emplois, le problème c’est les étrangers, c’est l’élite qui tolère les étrangers, donc le problème, c’est l’élite. Chassez cette élite, faites de moi l’élite à la place de cette élite et je chasserai les étrangers et donc par voie de conséquence je chasserai vos problèmes. Les médias y jouent un grand rôle, ils servent à marteler ces propos matin, midi et soir. Pour que cela soit crédible, il faut que cela soit relayé par les médias et pas n’importe comment, mais subtilement par les vedettes innocentes et gentilles. Les grands animateurs télé proches du peuple. J’ai pris le temps de regarder la télé, ce ne sont plus des journalistes, des animateurs télé, mais des stars. Des gens qui ont une trop haute opinion d’eux-mêmes et qui dictent les règles du jeu. C’est eux que le peuple croit, c’est en eux qu’on croit. Et c’est eux qui tiennent le débat… A suivre.