Centrafrique:Gouvernement d’union nationale, le piege à eviter…

13 juin 2012

Centrafrique:Gouvernement d’union nationale, le piege à eviter…

 

Le 24 Janvier 2012 répondant aux questions du site Opinions Internationales sur la situation humanitaire très préoccupantes en RCA que je dénonce régulièrement sur mon blog, j’ai proposé ceci: «  Je pense que toutes les forces vives de la nation devraient se retrouver autour d’une table pour discuter des voies et moyens pour aller vers une sortie de crise. Aujourd’hui, l’opposition politique et le pouvoir en place se regardent en chiens de faïence. (…) Mais si chacun campe sur ses positions, l’issue sera difficile à atteindre. La société civile doit également avoir son mot à dire, car c’est elle qui souffre.

Le dialogue reste l’unique moyen pour les centrafricains de sortir leur pays du bourbier. Je suis heureux que cette même suggestion ait été faite à François Bozizé par le Président Idriss Déby Itno du Tchad et l’ancien Président du Burundi Pierre Bouyoya. Mais attention, dialoguer pourquoi ? Là est là question. Pour se partager le gâteau ? Contenter tout le monde et faire comme si tout va bien dans le meilleur des mondes ? Comme le disait feu Président Ange Felix Patassé : La RCA n’est pas un gâteau…pour se le partager

Nous parlons d’une République, d’une nation, de notre pays que nous ont  laissé en héritage nos pères, un héritage que nous devons préserver pour nos enfants. Un pays dont nous voulons être fiers, une République que nous voulons fréquentable, crédible, respectable et respectée.

Si nous avons l’amour de cette nation, c’est le moment où  jamais de faire passer l’intérêt de la nation avant les intérêts égoïstes. Depuis que le dialogue est ouvert par le Chef de l’Etat, des tractations, des prises de positions, des exigences, des listes de possibles membres de ce fameux gouvernement circulent et alimentent l’actualité ainsi que les rumeurs au point de se poser des questions sur les réelles motivations des gens et même sur les compétences de ces futurs membres du gouvernement.

Je suis d’accord qu’il nous faut avoir un gouvernement d’union nationale, ce gouvernement mis en place sur la base de consensus doit avoir pour credo la pratique de la bonne gouvernance c’est-à-dire l’Obligation de rendre compte, la transparence dans la gestion de la chose publique. Un gouvernement qui favorise la prise de parole et accepte la critique (quand on se sait surveillé on évite les erreurs de gestion mais quand on sait que le Chef suprême est mon oncle on peut se livrer à toutes les bêtises sans inquiétudes comme cela a été le cas par le passé).

Un gouvernement qui applique la primauté du droit, qui bannit l’impunité érigée en système de gouvernance et qui fait respecter les lois, réglementations et codes. Un gouvernement réceptif, qui prend des décisions qui répondent aux attentes de la population, qui est flexible, qui peut aller vers les gens.

Aujourd’hui pour être un pays crédible devant les institutions de Breton Woods et autres partenaires au développement il faut être un pays qui pratique des élections libres et démocratiques, qui pratique la bonne gouvernance et l’alternance démocratique. Je l’avais dit sur ce blog : Bien qu’elle ait plusieurs affluents la source principale des problèmes du centrafricain demeure le pouvoir sous toutes ses formes : Le pouvoir tant convoité(et nous avons les rebellions), le pouvoir mal acquis( nous avons les contestations et boycotts), le pouvoir mal géré( nous avons les grognes sociales, les malversations financières), le pouvoir non partagé( et nous avons le clanisme, l’impunité parcequ’on ne peut emprisonner ses parents etc.) la liste est longue les amis… C’est pourquoi il est impératif que ce gouvernement s’atèle dès maintenant à préparer les futures échéances électorales pour un nouveau départ.

Quand nous aurons un gouvernement qui veut l’efficacité et l’efficience, qui réunit tous les critères cités ci-haut alors on pourra voir le bout du tunnel ; On ne résoudra pas nos problèmes en distribuant quelques fauteuils ministériels à l’opposition. C’est l’ultime chance pour la RCA de sortir de l’auberge si seulement la classe politique centrafricaine à l’intention de faire sortir le pays de l’auberge…

 

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