Affrontements inter-communautaires: François Bozizé commet les mêmes erreurs que Ange Félix Patassé
Le 31 mai jusqu’au 1er Juin 2011 j’ai vu à quel point l’homme peut être bestial, cruel et sadique. Jusque-là je n’arrive pas à m’expliquer comment des gens en sont arrivés à lyncher et massacrer leurs semblables simplement parce que ceux-ci appartiennent à l’autre communauté. Paix aux âmes de toutes les victimes de ces malheureux événements. Il faut en passant jeter des fleurs à l’ensemble de la presse locale qui a été responsable dans le traitement de cette crise et qui n’a pas versé dans l’indexation pour éviter de jeter de l’huile sur le feu et transformer la situation déjà bien grave en vendetta. Cependant il est important de se dire certaines vérités si douloureuses soient-elles. La RCA court un danger que semblent ignorer ses gouvernants qui préfèrent privilégier leur fauteuil au détriment de la paix sociale. La RCA était au bord d’une guerre civile et aujourd’hui, les solutions qu’on essaye d’apporter sont éphémères et il faut s’attaquer au vrai problème.
Le dépêchement à Bangui d’une délégation du gouvernement Tchadien et le communiqué conjoint dans lequel Les 2 gouvernements centrafricain et Tchadien : « déplorent des cas de morts, des blessés, et d’importants dégâts matériels dans les 2 communautés, dont 8 morts et plusieurs blessés du côté tchadien, et 3 morts et plusieurs blessés du côté centrafricain. Aussi en vue de favoriser un climat d’apaisement et de consolider une coexistence pacifique entre les 2 communautés, les 2 gouvernements ont décidé des mesures suivantes. 1 : dans l’immédiat, accélérer l’enquête judiciaire en vue d’identifier formellement le ou les auteurs de l’odieux assassinat des enfants et des autres cas criminels ou délictuels, libérer les personnes innocentes emprisonnées à la suite des troubles du 31 mai 2011, indemniser les victimes avérées par le gouvernement centrafricain. 2 : à court terme, promouvoir une sensibilisation en direction des 2 communautés en vue de préserver leurs liens de fraternité séculaire, appliquer le principe de libre circulation des personnes et biens dans la zone CEMAC. »Démontrent à suffisance qu’il n’a jamais été question d’un affrontement inter-religion en Centrafrique comme on a voulu faire croire aux gens.
Hier, pendant la nuit, des tirs d’armes ont encore été entendus sur les coups de 22h au PK 12. Selon les informations recueillies sur les lieux, un militaire centrafricain et un commandant de l’escadron blindé Tchadien se sont disputés au point de se battre. Ils en sont venus à des échanges de tirs, et un conducteur de taxi moto a reçu des balles. La population de cette localité a aussitôt réagi en brûlant des vieux pneus. Une équipe des forces de l’ordre est arrivée et a dispersé les manifestants par des tirs de sommation.
Les manifestants qui ont bravé les forces de l’ordre dans le Km5 après la découverte des corps des deux enfants chantaient l’hymne national en criant qu’ils sont décidés à mourir. Ces manifestations expriment un ras le bol. Ce n’est un secret pour personne que le Président Idris Deby a été pour beaucoup dans la réussite du coup d’état du 15 Mars 2003 qui a porté au pouvoir le Président François Bozizé. La garde présidentielle de l’homme fort de Bangui est constituée d’un bon nombre militaires tchadiens. Ces ex-libérateurs se comportent comme s’ils étaient encore au maquis, j’en veux pour exemple le lieutenant Abdoulaye qui a coupé une oreille d’un jeune centrafricain en plein marché du Km5 il y’a quelques mois, parceque ce jeune avait un problème avec un commerçant Tchadien. Du coup une partie de cette communauté tchadienne s’est sentie pousser des ailes et se croient tout permis voire intouchables.
Ce n’est pas une question « de gens qui se croient plus centrafricains que d’autres » comme l’affirme le porte parole du gouvernement centrafricain mais de gens qui ont le sentiment d’être inféodés à une communauté qui se comporte en conquérants. Des gens qui ont double nationalité, qui pour certains viennent d’arriver et ne parlent pas un mot de sango, qui ont la réputation de dégainer facilement le couteau et poignarder même les forces de l’ordre. Qui quand leurs intérêts sont en jeu se réclament centrafricains et au moindre problème brandissent leur nationalité d’origine et font appel à leur ambassade etc.
Cette communauté a conscience que le pouvoir actuel en RCA existe grâce à leur président, et qu’il y’a bon nombre de leur frères qui sont officiers dans l’armée, ils sont puissamment installés en RCA et ne respectent rien. C’est à se demander si la RCA a encore une armée républicaine. Cette frustration les centrafricains l’ont enduré des mois durant depuis l’époque de Ange Félix Patassé. Je le répète, rien ne peut expliquer ces crimes odieux qui ont eu lieu en RCA, la responsabilité criminelle est individuelle et personne ne doit payer pour un crime commis par un proche. Mais réfléchissons les amis :
Nous avons frôlé une guerre civile qui aurait pu détruire nos vies, notre pays, hypothéquer l’avenir de nos enfants par le seul fait de nos dirigeants. Tant que la RCA n’aura pas une armée républicaine qui veillera à protéger le territoire national et tous ceux qui vivent sur le sol centrafricain. Tant que les Présidents centrafricains auront recours aux forces étrangères pour protéger leurs arrières, la RCA risquera toujours de sombrer dans ce genre d’évènements malheureux. On compte de nombreux camerounais, sénégalais, libanais etc. en RCA, pourquoi il n’y’a jamais eu ce genre de problèmes avec eux ? Nos gouvernants ont la responsabilité historique de remédier à cette situation…
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