30 mars 2011

Vers un bain de sang en Centrafrique?

Les récents événements qui ont secoué l’Afrique, fait tombé des régimes jusqu’ici inébranlables et déclenché des guerres civiles entre les populations de mêmes pays doivent amener les centrafricains en général à voir venir le danger qui les guette et tout mettre en œuvre pour éviter le pire.

Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires des élections groupées du 23 Janvier 2011 en Centrafrique, les opposants ont rejetés en bloc ces résultats, dénonçant de multiples violations du code électoral ainsi que des fraudes massives qui ont miné ces élections. Les challengers de Bozize à l’exception de Jean Jacques Demafouth ont émit un recours en annulation auprès de la cour constitutionnelle qui a finalement jugé ce recours irrecevable et proclamé Bozize vainqueur avec 64% de voix. Dans la foulée, une écrasante victoire des députés du parti travailliste KNK, la formation politique de François Bozize au premier tour des législatives ont poussé les candidats malheureux aux présidentielles à créer le FARE (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections) et demander dans le même temps aux candidats de leurs partis de se retirer du second tour des législatives. Jusque-là, on peut encore espérer que Monseigneur Paulin Pomondimo médiateur de la république et son cabinet peuvent encore se saigner aux quatre veines pour arriver à mettre autour d’une table les protagonistes pour trouver une solution en vue de PRESERVER LA PAIX ET L’UNITE NATIONALE. Vu que le pays sort à peine de périodes noires de son histoire dans lequel l’ont plongé ses dirigeants et est encore en proie à quelques bandes armées et à des crises militaro politiques.

Ce n’est pas un phénomène particulier à la RCA ni même à l’Afrique, les Etats-Unis ont eu un problème de comptage de voix lors des élections qui ont opposé Georges W Bush et son challenger John Kerry. Les américains ne se sont pas mis à s’entretuer, à demander l’arbitrage de la communauté internationale ou la reprise des élections. Le patriotisme a primé sur les appartenances politique et ethnique, le lendemain de l’élection du 2 novembre, John Kerry reconnaît sa défaite auprès de George W. Bush alors qu’il reste des bulletins provisoires devant être contrôlés dans l’Ohio, estimant que ceux-ci ne suffiraient pas à inverser le résultat du vote. George W. Bush qualifie son geste d’élégant. John Kerry évite ainsi que soit réitérée la critique portée contre les États-Unis suite aux comptages effectués en Floride.

Toute la peur des Centrafricains doit venir du fait que l’Union européenne vient de publier un rapport selon lequel les élections en RCA sont entachées d’irrégularités et de nombreuses fraudes. L’on sait par expérience que quand la communauté internationale n’est pas d’accord ça donne un alibi de poids à la partie qui se sent lésée pour essayer coûte que coûte par tous les moyens de rentrer dans ses droits. Alors que sera la prochaine étape pour les centrafricains ? Pousser les gens à sortir dans la rue et comme de l’autre coté Bozizé a des soldats à la gâchette facile, tout ce beau monde aura vite des victimes pour justifier une attaque et demander une intervention militaire à la communauté internationale ?

Quand la visite du Président Abdoulaye Wade alimente les rumeurs qui donnent des frissons. Le tout premier Chef d’état à rendre visite à françois Bozizé après son investiture, aucune déclaration officielle ni communiqué de presse n’a filtré des deux tête à tête des Président Bozize et Wade dont la visite n’a pratiquement aucun objet officiel. Pour les uns Wade est peut être porteur d’un message à Bozize dans le genre : Accepte d’annuler les élections sinon…

Enfin Quand Kodeguet et Ngouandjika font une déclaration de guerre devant témoins… Apres un face à face à la radio Ndeke-luka dans l’emission Patara, Guy Simplice Kodeguet porte parole de l’ancien chef d’état Ange Felix Patasse et Fidele Ngouandjika porte parole de l’ancien gouvernement qui vient de déposer sa démission après l’investiture de Bozize ont continué à se dire des méchancetés en dehors des quatres murs du studio. Au moment de partir c’est Kodeguet qui dit à Ngouandjika : Conseil d’ami, il faut filer à l’anglaise dès maintenant parceque ça ne tardera pas à chauffer…Et Nguouandjika de répondre : Tu crois que c’est pour rien qu’on vous maintient tous ici au pays ? No comment comme disent les anglais.

Tous les centrafricains au-delà de leur appartenance ethnique, politique doivent dépasser ces petites considérations et dire ce qu’un ancien chef d’état centrafricain disait : Je ferais tout sauf faire couler le sang des centrafricains…

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